38arrĂȘts publiĂ©s dans la base de donnĂ©es, nouvel article 1103 du code civil ensemble les articles 3 et 6 de l'ordonnance n° 2009-515 du 7 mai 2009LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, a rendu l'arrĂȘt suivant : Attendu, selon l'ordonnance attaquĂ©e, rendue en la forme des rĂ©fĂ©rĂ©s par le prĂ©sident d'un tribunal de grande instance Paris, 30 juin

Il arrive frĂ©quemment que, lors de l'ouverture d'une procĂ©dure collective Ă  l'encontre d'un dĂ©biteur, cette procĂ©dure soit Ă©tendue Ă  un ou plusieurs patrimoines dans des cas limitativement Ă©numĂ©rĂ©s par la loi I. L'extension de procĂ©dure a posĂ© des problĂšmes procĂ©duraux, notamment la question de la titularitĂ© de la demande et de la compĂ©tence du tribunal. Ces questions procĂ©durales ont Ă©tĂ© rĂ©glĂ©es par l'ordonnance du 18 dĂ©cembre 2008 II. I/ Les cas lĂ©gaux d'extension les dĂ©sordres patrimoniaux La procĂ©dure collective vise toujours un patrimoine, mais elle peut, par exception, ĂȘtre Ă©tendue Ă  d'autres patrimoines en cas de dĂ©sordres; c'est-Ă -dire dans des situations douteuses qui laissent prĂ©sumer une fraude aux droits des crĂ©anciers. L'article L. 621-2 alinĂ©a 2 du Code de commerce Ă©voque explicitement deux situations renvoyant Ă  un dĂ©sordre patrimonial la confusion de patrimoines la fictivitĂ© de la personne morale L'hypothĂšse de fictivitĂ© de la personne morale renvoie Ă  une sociĂ©tĂ© dont la personnalitĂ© juridique n'est qu'un leurre, l'extension vise un dĂ©biteur associĂ© d'une personne morale fictive. Dans cette situation, il apparait qu'au cours de la procĂ©dure ouverte contre la personne morale, celle-ci est purement fictive. Il s'agit en effet d'une fraude. Si le simulacre est dĂ©masquĂ©, il est possible d'apprĂ©hender le vĂ©ritable maĂźtre de l'affaire grĂące Ă  l'extension de procĂ©dure. La confusion de patrimoines vise l'hypothĂšse dans laquelle deux ou plusieurs personnes physiques ou morales voient leurs patrimoines entremĂȘlĂ©s de telle façon qu'on ne parvient plus dĂ©terminer Ă  qui appartiennent les Ă©lĂ©ments de l'actif et du passif. En d'autres termes, on ne sait plus qui est propriĂ©taire, crĂ©ancier ou dĂ©biteur de quoi. Cela renvoi Ă  un dĂ©sordre patrimonial et Ă  ce que la jurisprudence a caractĂ©risĂ© de "flux financiers anormaux". Il rĂ©sulte de ces situations que le dĂ©biteur va avantager un patrimoine au dĂ©triment d'un autre et frauder ainsi les droits des crĂ©anciers. L'action en extension de procĂ©dure collective vise Ă  rĂ©tablir un ordre patrimonial et protĂ©ger les droits des crĂ©anciers flouĂ©s. Cependant, la mise en oeuvre de l'extension de patrimoine a pu poser des problĂšmes procĂ©duraux, notamment concernant la compĂ©tence du tribunal. II/ La mise en oeuvre de l'extension de procĂ©dure La mise en oeuvre de l'extension de procĂ©dure pose deux types de question La titularitĂ© de la demande qui peut demander cette extension ? La compĂ©tence du tribunal quel tribunal est compĂ©tent ? A/ La titularitĂ© de la demande La question de savoir qui peut demander cette extension est importante puisqu'en cas de dĂ©sordres patrimoniaux, le dĂ©biteur est largement impliquĂ©. Or, le Code de commerce ne donne qualitĂ© qu'Ă  certaines personnes pour saisir le tribunal d'une ouverture de procĂ©dure collective. Et dans le cas de la sauvegarde, seul le dĂ©biteur a qualitĂ© pour en demander l'ouverture. Ainsi, la question de l'extension de procĂ©dure en sauvegarde posait un conflit d'intĂ©rĂȘts. Cette question a Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e en 2008, par l'introduction de l'article L. 621-2 du Code de commerce, qui donne qualitĂ© Ă  plusieurs autres personnes, tierces par rapport au dĂ©biteur, pour demander l'extension. L'article L. 621-2 du Code de commerce dispose que "A la demande de l'administrateur, du mandataire judiciaire, du ministĂšre public ou d'office, la procĂ©dure ouverte peut ĂȘtre Ă©tendue Ă  une ou plusieurs autres personnes en cas de confusion de leur patrimoine avec celui du dĂ©biteur ou de fictivitĂ© de la personne morale". Ainsi, peuvent demander l'extension de procĂ©dure L'administrateur reprĂ©sentant du dĂ©biteur Le mandataire judiciaire reprĂ©sentant des crĂ©anciers Le MinistĂšre public reprĂ©sentant de la collectivitĂ© Le tribunal d'office A contrario, les crĂ©anciers, personnellement, ne peuvent pas demander une extension de procĂ©dure. Ils doivent s'adresser au mandataire judiciaire qui exercera l'action en leur nom. B/ La compĂ©tence du tribunal initialement saisi L'ordonnance du 18 dĂ©cembre 2008 a Ă©galement rĂ©glĂ© la question de la compĂ©tence du tribunal. DĂ©sormais, l'article L. 621-2 alinĂ©a 2 du Code de commerce dispose que "A la demande de l'administrateur, du mandataire judiciaire, du ministĂšre public ou d'office, la procĂ©dure ouverte peut ĂȘtre Ă©tendue Ă  une ou plusieurs autres personnes en cas de confusion de leur patrimoine avec celui du dĂ©biteur ou de fictivitĂ© de la personne morale. A cette fin, le tribunal ayant ouvert la procĂ©dure initiale reste compĂ©tent". Cette disposition est applicable tant Ă  la procĂ©dure de sauvegarde que de redressement et de liquidation judiciaires articles et du Code de commerce. Ainsi, seul est compĂ©tent le tribunal qui a ouvert la premiĂšre procĂ©dure pour connaitre de la procĂ©dure rĂ©sultant de l'extension, quelles que soient la localisation, la nature et l'importance Ă©conomique de la personne physique ou morale visĂ©e par l'extension. Cette disposition se justifie non seulement par le principe d'unicitĂ© du patrimoine mais Ă©galement en raison d'un principe d'efficacitĂ©, visant Ă  centraliser les procĂ©dures. Si cet article n'a Ă©tĂ© introduit qu'aprĂšs la lĂ©gislation de sauvegarde de 2005, la jurisprudence l'avait affirmĂ© depuis longtemps, et dans l'intĂ©rĂȘt des crĂ©anciers. En outre, la Chambre commerciale vient de rappeler que la compĂ©tence du tribunal initial devait ĂȘtre maintenue en cas d'extension de procĂ©dure Ă  une personne qui faisait elle-mĂȘme l'objet d'une procĂ©dure collective Cour de cassation, Chambre commerciale, 19 novembre 2013, N° jugement statuant sur un litige rĂ©gi par le droit antĂ©rieur Ă  l'ordonnance de 2008. En conclusion, en cas d'extension de procĂ©dure, le tribunal compĂ©tent est toujours celui qui a Ă©tĂ© initialement saisi de l'affaire, quelle que soit la qualitĂ© du dĂ©biteur concernĂ©, quand bien mĂȘme il ne serait pas commerçant, agriculteur, professionnel libĂ©ral. Il faut rapprocher cette solution procĂ©durale d'un rĂ©cent arrĂȘt, dans lequel il a Ă©tĂ© jugĂ© que le tribunal ne peut se prononcer sur l'extension d'une procĂ©dure collective qu'aprĂšs avoir entendu ou dĂ»ment appelĂ© l'ordre professionnel ou l'autoritĂ© compĂ©tente dont, le cas Ă©chĂ©ant, relĂšve le dĂ©biteur visĂ© par cette extension Cour de cassation, Chambre commerciale, 5 novembre 2013, n° Cette solution est reprise expressĂ©ment par la rĂ©forme agencĂ©e par l'ordonnance du 12 mars 2014. L'article est ainsi modifiĂ© " Le tribunal ayant ouvert la procĂ©dure initiale reste compĂ©tent pour ces demandes. Lorsque le dĂ©biteur soumis Ă  la procĂ©dure initiale ou le dĂ©biteur visĂ© par l'extension exerce une profession libĂ©rale soumise Ă  un statut lĂ©gislatif ou rĂ©glementaire ou dont le titre est protĂ©gĂ©, le tribunal statue en chambre du conseil aprĂšs avoir entendu ou dĂ»ment appelĂ© l'ordre professionnel ou l'autoritĂ© compĂ©tente dont, le cas Ă©chĂ©ant, il relĂšve" article 16,2° de l'ordonnance n° 2014-326 du 12 mars 2014 portant rĂ©forme de la prĂ©vention des difficultĂ©s des entreprises et des procĂ©dures collectives. Je me tiens Ă  votre disposition pour tous renseignements et contentieux. Vous pouvez me poser vos questions sur conseiller Joan DRAY Avocat Ă  la Cour joanadray 76/78 rue Saint-Lazare 75009 PARIS TEL FAX
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  • article 138 du code de procĂ©dure civile