Malbroughs'en va-t-en guerre. 2 versions avec accompagnement de piano de cette comptine quĂ©becoise. ï»ż. TĂ©lĂ©chargez la partition de Malbrough s'en va-t-en guerre. Chanson traditionnelle en langue française. Source : Chansons canadiennes. Paroles et musiques par nos canadiens, harmonisĂ©es par P.E. PrĂ©vost, 1907. ï»ż.
Accueil Catalogue Comptine Malbrough s'en va-t-en guerre Afficher plus d'infos Rectangle 79 Group 28 TonalitĂ© identique Ă  l'original Ré♭ Lire le karaokĂ© de Malbrough s'en va-t-en guerre TĂ©lĂ©charger KaraFun Enregistrez votre voix afin de trouver les chansons parfaites pour vous ! Paroles de Malbrough s'en va-t-en guerre Corrigez les paroles erronĂ©es Toute reproduction interdite rendu cĂ©lĂšbre par Comptine Auteur-Compositeur Trad Cet enregistrement est une reprise de Malbrough s'en va-t-en guerre rendu cĂ©lĂšbre par Comptine icn Comment black Discuter de Malbrough s'en va-t-en guerre Vous aimerez peut-ĂȘtre... Vous ne trouvez pas le titre recherchĂ© ? Ajoutez le Ă  la liste des suggestions pour avoir une chance de le chanter sur KaraFun ! Ajouter une suggestion
Malbroughs'en va-t-en guerre, Ne sais quand reviendra. [3x] Il reviendra-z-à Pùques, Mironton, mironton, mirontaine, Il reviendra-z-à Pùques, Ou à la Trinité [3x] La Trinité se passe, Mironton, mironton, mirontaine, La Trinité se passe, Malbrough ne revient pas. Madame à sa tour monte, Mironton, mironton, mirontaine, Madame à sa tour monte, Si haut qu'elle peut monter. Ell' voit
Contenu en pleine largeur Malbrough s’en va-t-en guerre », une chanson traditionnelle française 1. Malbrough s’en va-t-en guerre, Mironton, mironton, mirontaine, Malbrough s’en va-t-en guerre, Ne sait quand reviendra. x3 2. Il reviendra z’à PĂąques Mironton, mironton, mirontaine, Il reviendra z’ Ă  PĂąques, Ou Ă  la TrinitĂ©. x3 3. La TrinitĂ© se passe Mironton, mironton, mirontaine, La TrinitĂ© se passe, Malbrough ne revient pas. x3 4. Madame Ă  sa tour monte, Mironton, mironton, mirontaine, Madame Ă  sa tour monte, Si haut qu’elle peut monter. x3 5. Elle aperçoit son page, Mironton, mironton, mirontaine, Elle aperçoit son page, Tout de noir habillĂ©. x3 6. Beau page, ah ! Mon beau page, Mironton, mironton, mirontaine, Beau page, ah ! Mon beau page, Quelles nouvelles apportez ? x3 7. Aux nouvelles que j’apporte, Mironton, mironton, mirontaine, Aux nouvelles que j’apporte, Vos beaux yeux vont pleurer. x3 8. Quittez vos habits roses, Mironton, mironton, mirontaine, Quittez vos habits roses, Et vos satins brochĂ©s. x3 9. Monsieur Malbrough est mort, Mironton, mironton, mirontaine, Monsieur Malbrough est mort, Est mort et enterrĂ©. x3 10. J’l’ai vu portĂ© en terre, Mironton, mironton, mirontaine, J’l’ai vu portĂ© en terre, Par quatre z’officiers. x3 11. L’un portait sa cuirasse, Mironton, mironton, mirontaine, L’un portait sa cuirasse, L’autre son bouclier. x3 12. L’un portait son grand sabre, Mironton, mironton, mirontaine, L’un portait son grand sabre, L’autre ne portait rien. x3 13. À l’entour de sa tombe, Mironton, mironton, mirontaine, À l’entour de sa tombe, Romarin fut plantĂ©. x3 14. Sur la plus haute branche, Mironton, mironton, mirontaine, Sur la plus haute branche, Un rossignol chantait. x3 15. On vit voler son Ăąme, Mironton, mironton, mirontaine, On vit voler son Ăąme, À travers les lauriers. x3 16. Chacun mit ventre Ă  terre, Mironton, mironton, mirontaine, Chacun mit ventre Ă  terre, Et puis se releva. x3 17. Pour chanter les victoires, Mironton, mironton, mirontaine, Pour chanter les victoires, Que Malbrough remporta. x3 18. La cĂ©rĂ©monie faite, Mironton, mironton, mirontaine, La cĂ©rĂ©monie faite, Chacun s’en fut coucher. x3 19. Les uns avec leurs femmes, Mironton, mironton, mirontaine, Les uns avec leurs femmes, Et les autres tout seuls ! x3 20. Ce n’est pas qu’il en manque, Mironton, mironton, mirontaine, Ce n’est pas qu’il en manque, Car j’en connais beaucoup. x3 21. Des blondes et des brunes, Mironton, mironton, mirontaine, Des blondes et des brunes, Et des chĂątaignes aussi. x3 22. J’n’en dis pas davantage, Mironton, mironton, mirontaine, J’n’en dis pas davantage, Car en voilĂ  z’assez x3 Chanson française traditionnelle du XVIIIĂšme siĂšcle Go to Top 10Chanson (Tous) 'Malbrough s’en va-t-en guerre' Malbrough Galaor, mĂ©nestrel de Malbrough Mme Malbrough J’ai envie de siffler le premier acte, – sans compter que le public s’en acquittera bien sans moi ! J’ai Ă©tĂ© totalement refait et enfoncĂ©. On m’a reprochĂ© mon manque de parole, on a pleurĂ© et j’ai donnĂ© mon premier acte. Cela ne me rapportera pas un
Paroles de la chanson Malbrough s'en va-t-en guerre par Chansons Histoire de France Malbrough s'en va-t-en guerre Mironton, mironton, mirontaine, Malbrough s'en va-t-en guerre Ne sait quand reviendra bis Il reviendra-z-à Pùques Mironton, mironton, mirontaine Il reviendra-z-à Pùques Ou à la Trinité bis La Trinité se passe, Mironton, mironton, mirontaine, La Trinité se passe Malbrough ne revient pas bis Madame à sa tour monte Mironton, mironton, mirontaine, Madame à sa tour monte Si haut qu'elle peut monter bis Elle voit venir son page, Mironton, mironton, mirontaine, Elle voit venir son page Tout de noir habillé bis Beau page, mon beau page Mironton, mironton, mirontaine, Beau page, mon beau page Quelles nouvelles apportez ? bis Aux nouvelles que j'apporte Mironton, mironton, mirontaine, Aux nouvelles que j'apporte Vos beaux yeux vont pleurer bis Quittez vos habits roses Mironton, mironton, mirontaine, Quittez vos habits roses Et vos satins brochés bis Monsieur Malbrough est mort Mironton, mironton, mirontaine, Monsieur Malbrough est mort Est mort et enterré bis J'l'ai vu porter en terre, Mironton, mironton, mirontaine, J'l'ai vu porter en terre Par quatre-z-officiers bis L'un portait sa cuirasse Mironton, mironton, mirontaine, L'un portait sa cuirasse L'autre son bouclier bis L'un portait son grand sabre, Mironton, mironton, mirontaine, L'un portait son grand sabre L'autre ne portait rien bis A l'entour de sa tombe Mironton, mironton, mirontaine, A l'entour de sa tombe Romarin fut planté bis Sur la plus haute branche Mironton, mironton, mirontaine, Sur la plus haute branche Un rossignol chantait bis On vit voler son ùme Mironton, mironton, mirontaine, On vit voler son ùme Au travers des lauriers bis La cérémonie faite Mironton La cérémonie faite Chacun s'en fut coucher bis Les uns avec leurs femmes Mironton, mironton, mirontaine, Les uns avec leurs femmes Et les autres tout seuls ! J'n'en dis pas davantage Mironton, mironton, mirontaine, J'n'en dis pas davantage Car en voilà-z-assez bis

ParolesMalbrough s'en va-t-en guerre . Malbrough s'en va-t-en guerre Mironton mironton mirontaine Malbrough s'en va-t-en guerre Ne sait quand reviendra (3X) Il reviendra z'à Pùques Mironton mironton mirontaine Il reviendra z'à Pùques Ou à la Trinité (3X) La Trinité se passe Mironton mironton mirontaine La Trinité se passe Malbrough ne revient pas (3X) Madame à

La chanson de Malbrouck, un objet ambigu 1La chanson de Malbrouck, dans sa version la plus courante, compte vingt-deux couplets. Elle raconte l’histoire d’un soldat qui part Ă  la guerre et reviendra Ă  PĂąques ou Ă  la TrinitĂ© ». Sa femme l’attend et monte Ă  sa tour pour guetter son retour, mais le temps passe et Malbrouck ne revient pas. Un page vient enfin annoncer Ă  sa femme qu’il est mort et enterrĂ© » et raconte la cĂ©rĂ©monie funĂšbre. Celle-ci faite, chacun s’en va coucher, seul ou avec sa femme, conclut la chanson. 2Ce qui caractĂ©rise cette chanson, c’est son ambivalence elle est sĂ©rieuse et triste pour les uns, gaie et parodique pour les autres. Sa fin la tire effectivement du cĂŽtĂ© du comique, et la plupart des commentateurs Du Mersan, T. Nisard, G. Doncieux, P. Coirault, H. Davenson se sont demandĂ© si les deux derniers couplets Ă©taient originaux ou s’ils n’avaient pas plutĂŽt Ă©tĂ© ajoutĂ©s Ă  une chanson funĂšbre, dans une intention ironique. Dans ce cas, d’ailleurs, il pourrait aussi bien s’agir d’un ajout postĂ©rieur d’un second auteur – moins populaire que l’hypothĂ©tique premier auteur, car les lettrĂ©s ont parfois ironisĂ© sur la poĂ©sie du peuple – que de la conclusion d’un poĂšte populaire, qui aurait lui-mĂȘme satirisĂ© Coirault, 1942 118, note. Selon Doncieux Doncieux, 1904 455, ce sont trois couplets Ă©videmment parasites », mais ils appartiennent Ă  la version la plus commune de la chanson, vĂ©hiculĂ©e notamment par l’imagerie d’Epinal. Couplets rajoutĂ©s ? couplets censurĂ©s ? On ne le sait pas bien. 3La forme de la chanson est tout aussi incertaine, puisqu’on peut la caractĂ©riser Ă  la fois comme une complainte, comme une marche, ou comme une ronde, si l’on prend ces catĂ©gories dans le sens que leur donne Davenson, qui distingue essentiellement les complaintes ou rĂ©cits continus, et les rondes ou chansons Ă  danser, que caractĂ©rise la prĂ©sence d’un refrain Davenson, 1946 17. C’est une chanson en laisse, avec des effets de rĂ©pĂ©tition qui facilitent la mĂ©morisation. Doncieux la classe pour sa part dans les chansons Ă  danser Doncieux, 1904 455. 4Enfin, ce qui fait la chanson, c’est d’abord son air ; il y a primautĂ© des paroles, mais antĂ©rioritĂ© de l’air » Coirault. Comme le disait dĂ©jĂ  de Coussemaker La mĂ©lodie joue incontestablement un rĂŽle considĂ©rable et quelquefois mĂȘme le rĂŽle principal dans les chants populaires ; il n’est point de chant populaire proprement dit sans mĂ©lodie » Cheyronnaud, 1997 74. Tous les collecteurs de chansons savent bien cependant que, dans celles-ci, la mĂ©lodie vient d’ailleurs. L’air est toujours un timbre une mĂ©lodie empruntĂ©e, et beaucoup de chansons folkloriques ont dĂ©laissĂ© leur premier timbre, ou la tradition l’a modifiĂ©. C’est aussi le cas de celle de Malbrouck. 5Ce que l’on peut dire de l’air de cette chanson, c’est qu’il comporte des intervalles inhabituels, et souligner l’importance du refrain dans la structure, refrain en onomatopĂ©es, dont le sens Ă©chappe, mais qui imite apparemment le son d’instruments, en l’occurrence ici le son rauque, sourd, et voilĂ© que rendaient les trompes, cormes et cornets Ă  bouquin des anciens temps, instruments qui s’employaient pour la chasse comme pour la danse » Kastner, 1849. Selon Doncieux, il s’agit d’une sonnerie de cor », Ă  peu prĂšs constante dans la tradition française. Par ailleurs, l’air est bien rythmĂ© Ă  6/8, sautillant et alerte. 6Ainsi, que l’on en considĂšre le thĂšme, les paroles, le sens, la forme ou l’air, on doit reconnaĂźtre que la chanson de Malbrouck est un objet difficile Ă  cerner, mobile ; cependant, elle est courante. Car la derniĂšre caractĂ©ristique remarquable de cette chanson, c’est son succĂšs durable, attestĂ© par une multitude d’éditions et d’enregistrements. Encore aujourd’hui, tout le monde la connaĂźt, certes pas sous sa forme intĂ©grale, mais au moins dans son refrain et dans sa trame. Pourquoi et comment est-elle devenue banale ? Peut-on la rĂ©duire Ă  son timbre, qui a, dĂšs le XVIIIe siĂšcle, connu de multiples emplois ? Quelles sont les raisons de sa fortune historique ? C’est ce que je vais essayer d’éclairer dans les lignes qui suivent. Je montrerai d’abord comment la chanson est devenue populaire, comment elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e, avec quels inflĂ©chissements sĂ©mantiques, en particulier dans les domaines littĂ©raire et politique, dĂšs la fin du XVIIIe siĂšcle. Je m’intĂ©resserai ensuite Ă  l’enquĂȘte historique dont elle a fait l’objet, dans le cadre d’une recherche des origines nationales Ă  travers le tĂ©moignage des chansons populaires. Je reviendrai Ă  cette occasion sur l’origine hypothĂ©tique et lĂ©gendaire de la chanson de Malbrouck, et sur les doutes suscitĂ©es aujourd’hui par ces hypothĂšses. Enfin, j’expliquerai comment la chanson a perdu une partie de son sens, notamment de son sens politique, dĂšs la fin du XIXe siĂšcle, en devenant une chanson enfantine, et je montrerai ce processus Ă  l’illustration des recueils de chansons. Une chanson populaire 7La chanson de Malbrouck s’enracine probablement dans le XVIIe siĂšcle. Son succĂšs est plus tardif ; ce n’est qu’à partir des annĂ©es 1780 qu’elle commence Ă  circuler, mais avec une grande intensitĂ© et dans diffĂ©rentes directions. En 1783, elle est apparemment sur toutes les lĂšvres ; le nom de Malbrouck sert Ă  baptiser toutes les nouveautĂ©s, des rubans, des coiffures, des chapeaux fĂ©minins. Du Mersan mentionne une pantomime sur la théùtre de Nicolet en 1783. La vogue de la chanson entraĂźne Ă©galement une insistance nouvelle sur le registre burlesque, allant parfois jusqu’à l’obscĂšne » dans le théùtre de foire et de carnaval Delon, 1988 62. 8Le 10 juin 1784, lorsque meurt un spadassin du nom de Tricot, qui racolait les soldats, ses camarades, qui veulent lui faire un convoi pompeux mais gratis » Fournier, 1862 231, recourent Ă  la chanson. Ils menacent le curĂ© de Saint-Nicolas-des-champs et entrent de force dans son Ă©glise, oĂč ils placent le cercueil sur deux chaises, en font trois fois le tour, en chantant Ă  tue-tĂȘte, comme De profundis, la chanson de Malborough, et se retirent enfin, aprĂšs ce bel office. » 9Cependant, en 1784, dans Le Mariage de Figaro, Beaumarchais fait chanter Ă  ChĂ©rubin sur l’air de Malbrouck sa fameuse romance acte II, scĂšne V qui commence par Mon coursier hors d’haleine Que mon coeur, mon coeur a de peine ! J’errai de plaine en plaine Au grĂ© du destrier. » 10Cette romance comprend huit couplets et raconte l’histoire d’un page solitaire et dĂ©solĂ© qui songe Ă  sa marraine qu’il adorait et qu’il a apparemment perdue ; en larmes, il s’arrĂȘte prĂšs d’une fontaine et grave son nom Ă  elle sur un arbre. Le roi passe avec son Ă©quipage et la reine lui demande ce qui le met en peine ; elle s’offre Ă  devenir sa marraine et Ă  le marier un jour Ă  la fille d’un capitaine, mais il refuse, prĂ©fĂšrant mourrir de cette peine mais non s’en consoler ». 11Dans l’usage qu’en fait Beaumarchais, le recours Ă  l’air de Malbrouck manifeste le choix d’un air ancien, connu et naĂŻf, qui convient Ă  l’expression stylisĂ©e d’un sentiment sincĂšre » ChĂ©rer, 1966 139. Le refrain, dĂ©pourvu de sens dans la chanson traditionnelle, est remplacĂ© ici par un autre dont la tristesse se communique directement Ă  l’auditeur. La couleur est cherchĂ©e dans un Moyen-Age de convention ». Cet usage donne incontestablement Ă  l’air de Malbrouck une dignitĂ© et une tristesse Ă©lĂ©giaque. 12De son cotĂ©, Restif de la Bretonne, Ă  plusieurs reprises, tire l’air du cĂŽtĂ© de la sensiblerie larmoyante. Mais par la suite, la chanson est le plus souvent connotĂ©e de façon grivoise, dans les comĂ©dies et les vaudevilles qui parodient la piĂšce de Beaumarchais dans les annĂ©es 1790. Malbrouck y fait partie des airs frĂ©quemment employĂ©s ou rĂ©utilisĂ©s sur d’autres paroles. 13En dehors des frontiĂšres nationales, la chanson connaĂźt Ă©galement une grande vogue, qui s’étend jusqu’en Russie au dĂ©but du XIXe siĂšcle Coirault, 1942 35. Goethe l’entend Ă  VĂ©rone. Elle est signalĂ©e en Egypte par Chateaubriand, au dire de Weckerlin. Le poĂšte prĂ©tend avoir entendu l’air en Orient, oĂč il estime qu’il fut apportĂ© par les CroisĂ©s de Godefroid de Bouillon. Les Arabes le chantent encore, et l’on prĂ©tend que leurs ancĂȘtres l’avaient appris Ă  la bataille de Massoure, oĂč les frĂšres d’armes du sire de Joinville la rĂ©pĂ©taient en choquant leurs boucliers et en poussant le cri national Montjoie Saint Denis ! », selon le bibliophile Jacob Loquin, 1843. La chanson est aussi passĂ©e au Canada. Suivant R. Lappara, on la chante en Castille, en Angleterre, aux Etats-Unis, chaque pays la croit sienne » Lavignac, 1920-1931 t. 4/35 note, et il en existe encore des dĂ©rivĂ©s. 14C’est cette renommĂ©e rapide et durable qui amĂšne les auteurs de chansons Ă  recourir frĂ©quemment au timbre de Malbrouck sous la RĂ©volution. Constant Pierre, dans son ouvrage de rĂ©fĂ©rence Pierre, 1904, en rĂ©pertorie douze emplois pendant cette pĂ©riode, dont quatre en 1791 et trois en 1792. Commentant en gĂ©nĂ©ral l’emploi de ces timbres, Constant Pierre montre bien que le recours gĂ©nĂ©ralisĂ© qui y est fait – sur 3000 chansons rĂ©volutionnaires, seules 150 comportent une musique nouvelle – correspond surtout Ă  la popularitĂ© de l’air et au goĂ»t commun pour le chant. Le chansonnier le recueil use de la musique comme simple vĂ©hicule, moyen mnĂ©motechnique, d’oĂč des contradictions nombreuses entre le sens des chansons originales et le choix de paroles nouvelles, et l’absence d’analogies systĂ©matiques de sujets et de situations. C. Pierre souligne aussi l’importance des refrains, comme moyen de faire participer tout le monde et de diffuser des messages politiques, moyen dont tirera parti, plus tard, le cĂ©lĂšbre BĂ©ranger Schneider, 1988. L’air utilisĂ© renvoie bien sĂ»r Ă  notre chanson, mais parfois dans la version de Beaumarchais. Ainsi, dans la DisgrĂące des triumvirs » Pierre, n° 1968, oĂč Barras s’en va-t-en guerre, le vers refrain, Juste ciel, mon coeur tremble et se serre », Ă©voque plutĂŽt la romance de ChĂ©rubin que la chanson de Malbrouck proprement dite. M. Delon ajoute au recensement de C. Pierre un vaudeville de 1789, L’AssemblĂ©e des notables, qui parodie Ă©galement cette romance Delon, 1988 60. 15Cependant, le thĂšme des chansons issues de Malbrouck sous la RĂ©volution est parfois directement en rapport avec le thĂšme initial, soit comme convoi funĂšbre, soit surtout comme modĂšle de dĂ©rision sentimentale, politique ou xĂ©nophobe Delon, 1988. Dans la Complainte sur la mort imprĂ©vue de l’empereur LĂ©opold II au moment oĂč il allait dĂ©clarer la guerre Ă  nos trĂšs chers et bons amis les jacobins » Pierre, 1904 n° 606, la dĂ©rision s’attache Ă  l’empereur d’Autriche, croquĂ© en Attila moderne. Dans la Complainte de Marie-Antoinette dans sa tour » Pierre, 1904 n° 765 on a affaire Ă  une sorte de dĂ©marquage de la chanson initiale oĂč une dame guette le retour de son Ă©poux ; Marie-Antoinette dans la tour du Temple tient le rĂŽle de la dame Ă©plorĂ©e, dont la chanson raconte la dĂ©faite », ainsi que celle de son Ă©poux Louis Veto aujourd’hui roi zĂ©ro, mais toujours gras et gros ». La dĂ©rision n’est pas forcĂ©ment anti-royaliste. La Chanson sur la mort du pĂšre Duchesne et le partage de sa sucession » Pierre, 1904 n° 1271 est une Ɠuvre contre-rĂ©volutionnaire, mais il existe aussi une chanson babouviste sur l’air de Malbrouck, le PĂšre DuchĂȘne ressuscitĂ© », qui, sans dĂ©tour ni parodie, appelle la nation Ă  se reprendre, Ă  relever l’assemblĂ©e primaire » et Ă  vivre libre ou mourir » Delon, 1988 61. 16On retrouve dans d’autres chansons contemporaines des thĂšmes de dĂ©rision xĂ©nophobe, notamment dans une Chanson en l’honneur du citoyen Bonaparte », composĂ©e au lendemain du 18 brumaire, qui comprend, elle aussi, le mironton, ton, ton, mirontaine ». Weckerlin note pour sa part que, dans sa Symphonie de la victoire, dont le hĂ©ros est Wellington, Beethoven a personnifiĂ© les Anglais par l’air de Rule Britannia », et les Français par l’air de Malbrouck ; Ă©tait-ce une ironie ? » Weckerlin, 1885 42-46. Mais M. Delon montre aussi que la dĂ©rivation sur une cible Ă©trangĂšre [gĂ©nĂ©ralement anglaise ou germanique] n’épuise pas la force contestataire de la chanson, qui peut toujours se retourner contre les illusions du militarisme » ; ce sera son principal usage au XIXe et au XXe siĂšcles. 17Au XIXe siĂšcle, la chanson de Malbrouck est surtout prĂ©texte Ă  comĂ©die et Ă  dĂ©rision Delon, 1988 69-71. Dans les annĂ©es 1830 et 1840, elle est illustrĂ©e par une piĂšce comique donnĂ©e aux VariĂ©tĂ©s en 1834, reprise avec succĂšs aux Folies dramatiques en 1843 Du Mersan, 1847. Dans un opĂ©ra bouffon du Second Empire, elle donne la trame d’une sorte de marivaudage dans lequel le gĂ©nĂ©ral anglais, dĂ©guisĂ© en mĂ©nestrel, courtise la servante, tandis que sa femme se laisse conter fleurette par un certain Lord Boul de Gomme, le mariage projetĂ© par la prĂ©tendue veuve n’étant interrompu que par le retour de Malbrouck. 18Dans les annales théùtrales du XXe siĂšcle, c’est surtout dans un sens antimilitariste que l’on utilise la rĂ©fĂ©rence. Malbrough s’en va-t-en guerre est le titre d’une piĂšce de Marcel Achard, montĂ©e en24 par Louis Jouvet, oĂč l’auteur veut chanter sur un autre air » la chanson, en dĂ©nonçant les hĂ©roĂŻsmes inutiles » et en opposant Ă  la version officielle et grandiloquente de la mort de Malbrouck la rĂ©alitĂ©, oĂč il a Ă©tĂ© frappĂ© d’une balle dans le dos alors qu’il fuyait. La mĂȘme annĂ©e, une autre piĂšce portant le mĂȘme titre est imprimĂ©e, qui ironise Ă  son tour sur les valeurs guerriĂšres. 19Si l’on suit la chanson entre 1780 et 1930 grosso modo, on se rend compte que sa diffusion, considĂ©rable, loin de l’épurer ou de la fixer, en multiplie les virtualitĂ©s. Le travail savant dont elle fait alors l’objet la transporte cependant sur un autre terrain, et contribue Ă  une nouvelle mĂ©tamorphose. De chanson populaire », traditionnelle » – autant de termes ambigus et dĂ©licats Ă  dĂ©finir Guilcher, 1985 62-65 – elle devient chanson historique », quasi-archive. Une chanson historique 20DĂšs le XIXe siĂšcle, tandis que la circulation de la chanson se poursuit, elle commence parallĂšlement Ă  faire l’objet d’un intĂ©rĂȘt savant. La chanson populaire reste importante dans les chansonniers destinĂ©s au grand public, mais elle constitue en effet un genre nouveau dans la recherche Ă©rudite. 21DĂšs les annĂ©es 1780, l’idĂ©e d’une enquĂȘte Ă  mener dans des cadres rĂ©gionaux et en milieu populaire Ă©tait en germe, mais pas encore clairement formulĂ©e. Cependant, c’est alors que Moncrif, La Place et leurs continuateurs engagĂšrent les chercheurs dans une direction fausse, en leur indiquant comme objet des chansons Ă  contenu historique et lĂ©gendaire, et non, comme le feront plus tard les folkloristes, la chanson en tant qu’elle constitue un art distinct. Ainsi, l’AcadĂ©mie celtique de 1807 s’y intĂ©resse Ă  la faveur d’un malentendu qui la rattache Ă  une civilisation Ă©teinte Guilcher, 1985 44. 22Dans les annĂ©es 1840, ce sont surtout les publications de Loquin, Du Mersan, Leroux de Lincy, puis de Nisard, qui mettent en valeur la chanson de Malbrouck comme un tĂ©moignage historique. Dans le recueil de Loquin, qui prĂ©sente Ă  la fois les productions les plus rĂ©ussies des auteurs d’opĂ©ras comiques et de chansonniers contemporains, les naĂŻves romances » et les touchantes complaintes de nos aĂŻeux », Malbrouck est la premiĂšre piĂšce mentionnĂ©e. Elle est prĂ©sentĂ©e comme une immortelle bouffonnerie », une burlesque Iliade » Loquin, 1843 introduction de Delloye, une facĂ©tie historique » Loquin, 1843 prĂ©sentation de la chanson par le bibliophile Jacob. Les chansons populaires de ce genre sont censĂ©es fournir une histoire chantĂ©e de la vie guerriĂšre et civile, des mƓurs, usages, opinions, travers de chaque Ă©poque ». Du Mersan, qui procĂšde avec le mĂȘme Ă©clectisme, remonte Ă  Thibault de Champagne comme au premier pĂšre de la chanson française » Du Mersan, 1847 5. Il donne Ă©galement la premiĂšre place Ă  Malbrouck, en reprenant Ă  son sujet les mĂȘmes hypothĂšses. Il Ă©voque une autre chanson plus ancienne sur ce personnage, trouvĂ©e dans le recueil manuscrit de chansons historiques fait pour M. de Maurepas Du Mersan, 1847 26, et ajoute que Bonaparte la chantait Ă  chaque campagne, et l’aurait mĂȘme fredonnĂ©e sur son lit de mort Du Mersan, 1847 27. Nisard classe celle de Malborough dans les chansons historiques religieuses, militaires et satiriques » qu’il aborde par ordre chronologique, de l’AntiquitĂ© Ă  la RĂ©volution, dans le chapitre qui va de Louis XII Ă  Henri IV » cf. Klein, 1989 63. C’est encore le cas pour Julien Tiersot, qui voit dans Malbrouck le type de la chanson historique française » Tiersot. 23En somme, au XIXe siĂšcle, la chanson de Malbrouck est prise en considĂ©ration par les Ă©rudits essentiellement comme tĂ©moignage, et presque comme source. De ce fait, l’origine de la chanson donne lieu Ă  toutes sortes de conjectures, et aujourd’hui encore, l’unanimitĂ© n’est pas faite Ă  ce sujet. La chanson de Malbrouck fait rĂ©fĂ©rence, apparemment, Ă  un personnage historique John Churchill, duc de Marlborough, un cĂ©lĂšbre gĂ©nĂ©ral anglais qui s’est illustrĂ© dans la guerre contre Louis XIV 1650-1722, et dont le nom a Ă©tĂ© plus ou moins simplifiĂ© au cours de la diffusion de l’air sous la forme Malbrough », Malbrouck » ou Malbrou ». Pour les premiers commentateurs de la chanson, il ne fait pas de doute que ce soit ce personnage dont elle parle effectivement, et ils l’attribuent donc Ă  un soldat contemporain, ou du moins situent son origine dans les milieux militaires, ce qui expliquerait le ton satirique du morceau. Comme le duc de Malborough est mort en 1722, on a d’abord datĂ© la chanson de cette annĂ©e. Mais comme il Ă©tait alors Ă  la retraite et mourut benoĂźtement dans son lit d’une attaque d’apoplexie, on a rapidement liĂ© la chanson Ă  une prĂ©cĂ©dente campagne. 24Selon le bibliophile Jacob, qui commente la chanson dans le recueil de Loquin, comme pour Du Mersan 1843 et pour Doncieux 1904, elle aurait Ă©tĂ© composĂ©e Ă  l’occasion de la bataille de Malplaquet le 11 septembre 1709, que devait gagner ce gĂ©nĂ©ral, mais qui fut un instant indĂ©cise, et oĂč l’on put le croire mort. Un troupier en verve » l’aurait improvisĂ©e, quelque chansonnier badin lui fit cette oraison funĂšbre au bivouac du Quesnoy, pour se consoler de n’avoir pas de chemise et de manquer de pain depuis trois jours ainsi va l’esprit français ». D’autres hypothĂšses, plus fantaisistes, ont Ă©tĂ© parfois Ă©voquĂ©es Sarrepont, 1887 39-41 ; la chanson reste dans le domaine de la crĂ©ation militaire. 25En fait, elle ne s’est manifestĂ©e que dans les annĂ©es 1760 ou 1770, date approximative Ă  laquelle elle a Ă©tĂ© imprimĂ©e par Valleyre dans un petit recueil. L’air est employĂ© par Favart dans ses RĂȘveries renouvelĂ©es des Grecs, piĂšce reprĂ©sentĂ©e le 26 juin 1779 et imprimĂ©e la mĂȘme annĂ©e par Lormel. On sait surtout qu’elle fut chantĂ©e par la nourrice du Dauphin en 1781, une certaine dame Poitrine, et c’est de lĂ  que date sa vĂ©ritable vogue. Selon Coirault, il est bien possible que loin de l’avoir apportĂ©e Ă  la cour, Mme Poitrine l’ait d’abord entendue Ă  Paris ou Ă  Versailles, ou que Marie-Antoinette la lui ait chantĂ©e la premiĂšre, et que toute cette histoire ne soit qu’une lĂ©gende Coirault, 1942 35 note. La chanson serait alors l’auteur de quelque chanteur du Pont-neuf, peut-ĂȘtre Duchemin. Selon Bachaumont cf. Klein, 1989 64, ce fut un autre chanteur du Pont-neuf, Baptiste, dit le Divertisssant, qui contribua le plus, de toute la force de son gosier, au rĂ©veil populaire de la vieille chanson de Malbrough ». Comme on ne sait rien de la fameuse dame Poitrine, Loquin a mĂȘme suspectĂ© Beaumarchais d’ĂȘtre l’auteur de la complainte et de l’avoir rĂ©pandue au prix d’une supercherie. 26L’origine de la chanson fait au XIXe siĂšcle l’objet de spĂ©culations encore plus hasardĂ©es, dans la mesure oĂč les chercheurs lui trouvent deux prĂ©cĂ©dents, qui l’enracinent dans une Ă©poque trĂšs antĂ©rieure au XVIIIe siĂšcle, et qui font, elles aussi, rĂ©fĂ©rence Ă  des personnages historiques le duc de Guise et le prince d’Orange. Dans la chanson du prince d’Orange, attestĂ©e par un chansonnier manuscrit des annĂ©es 1730-1740, on voit le thĂšme tout Ă  fait Ă©laborĂ© le prince part Ă  la guerre, et doit revenir Ă  PĂąques ou Ă  NoĂ«l. A sa femme qui l’attend, un messager apporte la nouvelle de sa mort, et dit qu’il l’a vu porter en terre par quatre Cordeliers ». Comme il s’agit de Philibert d’Orange 1502-1530 et du siĂšge de Saint-Dizier par Charles Quint 1544, la rĂ©daction peut remonter au XVIe siĂšcle. 27Le thĂšme de l’enterrement burlesque est attestĂ© d’autre part dans la chanson sur le convoi du Duc de Guise mort en 1563, dans laquelle le prince est mort et enterrĂ©, et oĂč l’on raconte la cĂ©rĂ©monie, qui se conclut par le fait que chacun s’en va coucher, les uns avec leurs femmes et les autres tout seuls ». Leroux de Lincy en donne une version dans le volume de son recueil concernant le XVIe siĂšcle Leroux de Lincy 287, qui prĂ©sente quelques variantes par rapport Ă  notre chanson ce sont des gentilhommes » qui portent son casque, ses pistolets, son Ă©pĂ©e qui tant d’huguenots a tuĂ©s ». Mais cette derniĂšre chanson n’a Ă©tĂ© imprimĂ©e qu’aprĂšs la publication de Malbrouck, dans le recueil de La Place, PiĂšces intĂ©ressantes et peu connues pour servir Ă  l’histoire de la littĂ©rature, paru Ă  Bruxelles et Ă  Paris en 1785. L’auteur y livre quelques rĂ©flexions sur les anciennes romances » La Place, 1785 286, oĂč il s’étonne de leur raretĂ© en France, par opposition Ă  leur abondance parmi les peuples voisins, et appelle Ă  leur collecte. A titre d’exemple, il en reproduit deux, la chanson faite sur le convoi funĂšbre du Duc de Guise, dont il souligne la ressemblance avec la fin de la chanson de Malbrouck, et la chanson du Comte Orry et des nonnes de Farmoutier, une composition de son crĂ», Ă  partir de prĂ©tendus vestiges d’une ancienne chanson rĂ©gionale du XIVe ou du XVe siĂšcle Guilcher, 1985 37. 28Pour les chercheurs du XIXe siĂšcle, la chanson de Malbrouck tire incontestablement de ces prĂ©cĂ©dents une valeur d’archive et un grand prestige. Ils Ă©laborent diverses hypothĂšses pour relier l’une Ă  l’autre les chansons et expliquer les voies de leur transmission et de leur mĂ©tamorphose. Selon Nisard Nisard, 1867 276 sq., la chanson a Ă©tĂ© faite en premier lieu par des soldats huguenots Ă  l’occasion de la mort du Duc de Guise en 1563 et s’est conservĂ©e dans les armĂ©es, oĂč elle Ă©tait chantĂ©e avec des variantes toutes les fois qu’il venait Ă  mourir quelque gĂ©nĂ©ral d’importance ». Puis, Ă  la fin des guerres civiles, la chanson suivit dans leurs provinces les soldats licenciĂ©s et y vĂ©cut, comme eux, de la vie civile, se perpĂ©tuant dans le casernes et dans les campagnes tout au long du XVIIe siĂšcle. Se demandant comment la chanson du duc de Guise est devenue celle de Malbrouck, Nisard ajoute que les paroles de notre chanson au sentiment de quelques-uns, seraient l’oeuvre des soldats de Villars et de Boufflers, lesquels n’auraient fait que les appliquer plus ou moins fidĂšlement au gĂ©nĂ©ral anglais aprĂšs la bataille de Malplaquet [1709] puis aprĂšs sa mort en 1722 ». 29Cette cristallisation sur la personne de Malborough est plausible si l’on se rappelle que le gĂ©nĂ©ral anglais, passant pour un nĂ©cromancien qui avait d’intimes liaisons avec le diable, avait traumatisĂ© la conscience collective et donnĂ© lieu Ă  toute une affabulation paysanne Delon, 1988 61. Faute de pouvoir le vaincre, on l’aurait chansonnĂ©. On [n]’avait certainement pas oubliĂ© [la chanson], mais on avait peut ĂȘtre perdu l’habitude de la chanter, ou l’on n’en avait pas trouvĂ© l’occasion, lorsqu’en 1781, soixante ans aprĂšs la mort de Malborough, Madame Poitrine, nourrice du dauphin, la chanta en allaitant son nourrisson ». 30Les savants ultĂ©rieurs seront beaucoup plus circonspects. Doncieux voit dĂ©jĂ  dans la chanson sur le convoi du Duc de Guise non une source, mais une imitation de Malbrouck. Coirault, qui croit en avoir retrouvĂ© des traces antĂ©rieures, notamment en Poitou, maintient que la chanson du Duc de Guise a Ă©tĂ© composĂ© d’abord, mais la plupart des versions que l’on connaĂźt sont tributaires de l’arrangement de la Place. Claude Duneton Duneton, 1998 53-54 trouve pour sa part l’hypothĂšse de Coirault hasardĂ©e. 31Quoi qu’il en soit, les trois chansons suivent effectivement un schĂ©ma narratif trĂšs semblable, ce qui laisse Ă  penser que l’on est en prĂ©sence d’un texte passe-partout, ayant servi successivement pour les trois personnages, en donnant Ă  chaque fois matiĂšre Ă  rĂ©fection. Le traitement burlesque d’une situation tragique, la mise bout Ă  bout de thĂšmes connus isolĂ©ment, le dĂ©nouement Ă  rallonges, sont autant d’indices d’usure » Davenson, 1946 n° 80. On a Ă©videmment affaire Ă  une rĂ©fection tardive de thĂšmes beaucoup plus anciens », oĂč certains ont trouvĂ© des vestiges du Moyen-Age. Ainsi, F. GĂ©nin, recopiĂ© par Pierre Larousse, voit l’origine du Malbrouck dans une piĂšce du Romancero espagnol, La chanson de Mambrou, qui met en scĂšne les personnages connus la dame, le croisĂ© attendu, la page ou le compagnon d’armes qui revient avec la nouvelle de sa mort. Selon Davenson, le thĂšme initial remonte bien au Moyen Age ; il est attestĂ© Ă  l’état embryonnaire par une chanson de toile de la premiĂšre moitiĂ© du XIIe siĂšcle, Belle Doete as fenestres se siet ». 32Que conclure de toutes ces conjectures sur l’origine de la chanson ? Il est frappant qu’au XIXe siĂšcle, on se soit intĂ©ressĂ© Ă  elle pour des raisons historiques ». On a voulu y voir une sorte de chanson de geste moderne plus moderne en tous cas que la Chanson de Roland » !. Sa cĂ©lĂ©britĂ© savante a Ă©tĂ© dĂ»e Ă  cette caractĂ©ristique-lĂ , mĂȘme si sa popularitĂ© avait d’autres racines. De l’archive au signe interpĂ©tations, illustrations 33Ce n’est que vers le Second Empire que l’on commence Ă  relativiser l’aspect historique ; les chansons populaires reçoivent alors droit de citĂ© dans les ateliers d’artistes et dans les salons bourgeois. Elles font l’objet en 1852 d’une collecte nationale, impulsĂ©e par le ministre Fortoul, menĂ©e sous les auspices d’une commission d’érudits, qui vise Ă  la fois Ă  rassembler et Ă  Ă©purer » le rĂ©pertoire. Il faut quelques annĂ©es Ă  cette commision pour rĂ©viser ses critĂšres de sĂ©lection. 34Elle manifeste initialement un intĂ©rĂȘt particulier pour les romances narratives. Elle dĂ©finit la catĂ©gorie de poĂ©sies historiques » comme celles qui cĂ©lĂšbrent un fait mĂ©morable, un homme illustre ou mĂȘme qui, sous des noms imaginaires, peignent vivement la situation morale ou politique d’un temps » Cheyronnaud, 1997 108. Citant le roi Dagobert, puis La Palisse, elle ajoute Quand Ă  Lord Marlborough, il a trouvĂ© aussi chez nous la cĂ©lĂ©britĂ© populaire dans une chanson qu’il faut bien se garder de repousser, car elle est Ă©videmment un dĂ©bris d’un chant plus ancien, qui remonte au Moyen-Age, comme l’indiquent quelques traits de moeurs fĂ©odales et chevaleresques, dĂ©bris auquel on a associĂ©, dans le dernier siĂšcle, le nom du vainqueur de Blenheim » Cheyronnaud, 1997 109. Quelques paragraphes plus loin, elle poursuit La chanson du duc de Guise est aussi un souvenir de l’époque des guerres de religion ; elle est curieuse comme prĂ©sentant dans quelques dĂ©tails un degrĂ© intermĂ©diaire entre l’ancien chant du Moyen-Age, aujourd’hui perdu, qui a Ă©tĂ© le type primitif de la chanson de Malbrouck et cette chanson elle-mĂȘme, laquelle, bien que rapportĂ©e Ă  un personnage plus moderne, a conservĂ© des traits d’une date plus reculĂ©e » Cheyronnaud, 1997 111. Dans le dĂ©pouillement des rĂ©ponses fait entre 1853 et 1857 on trouve en effet plusieurs versions de la chanson du duc de Guise, dont deux variantes » sur le prince d’Orange. 35L’envoi par M. Le Clerc, recteur du dĂ©partement de la Somme, d’une complainte de Tournay » concernant la mort d’Adolphe, duc de Gueldre, montre la façon de procĂ©der de la commission, qui trouve dans l’Art de vĂ©rifier les dates que le duc fut tuĂ© en juin 1477 et en conclut que la complainte dont il s’agit remonte au XVe siĂšcle, ajoutant ... si on remarque qu’elle Ă©tait encore chantĂ©e il y a peu de temps par un vieux batelier de Ham-sur-Somme, on admettra certainement que peu de chansons populaires offent au mĂȘme degrĂ© le caractĂšre de poĂ©sie historique, et peuvent prĂ©tendre Ă  une origine aussi ancienne » Cheyronnaud, 1997 190. De mĂȘme, AmpĂšre appelle dans ses Instructions Ă  ne nĂ©gliger ni les refrains isolĂ©s, ni les rondes chantĂ©es par les enfants, car elles peuvent contenir des traits qui prouvent, soit leur antiquitĂ©, soit une origine Ă©trangĂšre » Cheyronnaud, 1996 146. 36Mais en mai 1855, un dĂ©bat s’élĂšve sur cette façon de dater les piĂšces, et la commission appelle ses correspondants Ă  moins se prĂ©occuper du caractĂšre historique des morceaux » Cheyronnaud, 1997 214. Il est remarquable qu’alors mĂȘme que la commission mise sur pied par Fortoul opĂšre dans les chanson populaires un tri et une hiĂ©rarchie qui en Ă©lude le contenu politique au seul profit du contenu historique et folklorique, Victor Hugo utilise pour sa part la chanson de Malbrouck dans un tout autre sens, en lui donnant dans le recueil des ChĂątiments une place de choix. DĂšs avant son exil, Hugo est l’un des rares poĂštes dont l’esthĂ©tique prĂ©suppose une philosophie de l’histoire. Dans celle-ci, le peuple est le vrai sujet de l’histoire, ce qui invite Ă  chercher en lui Ă  la fois les sujets littĂ©raires et le public, pour essayer de rĂ©aliser la fusion des deux cultures Biermann, 1988. Les nombreuses chansons que l’on trouve dans les ChĂątiments 1853 puis dans les Chansons des rues et des bois 1859 sont Ă  analyser dans ce contexte. 37Charles PĂ©guy fait de cette rĂ©fĂ©rence un trĂšs long commentaire dans Clio PĂ©guy, 1932. Il dĂ©signe dans ce poĂšme une castigation funĂšbre entre toutes » PĂ©guy, 1932 58, la plus funĂšbre Danse macabre, qui ait jamais Ă©tĂ© peinte, sculptĂ©e, contĂ©e, chantĂ©e » PĂ©guy, 1932 60, de toutes les Danses macabres, celle qui est la moins indigne du Dies irae » PĂ©guy, 1932 64. Par cette rĂ©fĂ©rence chrĂ©tienne, PĂ©guy souligne la valeur du poĂšme, valeur non pas littĂ©raire mais mĂ©taphysique. De ses plus rĂ©centes colĂšres, [Hugo] a fait une oeuvre antique, de ses prĂ©caires, de ses temporaires, de ses passagĂšres, de ses pĂ©rissables colĂšres politiques il a fait une oeuvre Ă©ternelle » PĂ©guy, 1932 61. Il commente longuement la technique de Hugo, le refrain intĂ©rieur commandant chacun des couplets Paris tremble, ĂŽ douleur, ĂŽ misĂšre », qui procĂšde directement de celui de Malbrouck, et le retournement du vers cardinal, au dernier moment, sur lui-mĂȘme. Dans ce convoi de dix-huit strophes », le rythme est donnĂ© par l’air traditionnel. LĂ  aussi, il voit un trait de gĂ©nie PĂ©guy, 1932 59. Il n’y a que les maĂźtres du rythme qui trouvent ainsi dans le commun, sur le marchĂ© des valeurs, de ces airs traditionnels qui commandent ainsi toute une rĂ©ussite ». 38Au milieu du XIXe siĂšcle, la chanson de Malbrouck est donc valorisĂ©e par l’usage qu’en fait Hugo, mais elle continue aussi de faire partie du rĂ©pertoire populaire, oĂč elle perd peu Ă  peu tout sens politique. Elle devient au XXe siĂšcle une chanson enfantine, par un processus auquel les recherches Ă©voquĂ©es plus haut ne sont pas Ă©trangĂšres. En effet, la dĂ©finition d’un corpus de ces chansons en France est tardive, par opposition Ă  la prosperitĂ© du genre outre-Manche Cousin, 1988 19. Les chansons enfantines sont un Ă©cho du rĂ©pertoire des grandes personnes, plus ou moins dĂ©marquĂ©, adaptĂ© ou abandonnĂ© aux enfants par satiĂ©tĂ© ou usure » Davenson, 1946 58. Il ne comprend presque rien qui soit d’origine populaire, sauf quelques berceuses, et d’une façon gĂ©nĂ©rale il se compose des scies Ă  la mode dans le Paris des annĂ©es 1780-1800 » Davenson, 1946 60. 39Ce corpus est fixĂ© pour l’essentiel entre 1840 et 1880, et varie peu de Du Mersan 1843 Ă  Boutet de Monvel 1885. Il comprend un noyau d’une trentaine de chansons dont le succĂšs ne se dĂ©ment pas pendant un siĂšcle et demi ; prĂšs de la moitiĂ© sont des rondes, destinĂ©es Ă  accompagner les activitĂ©s ludiques, les autres Ă©tant plus diverses, quoi que souvent chansons Ă  rĂ©cits. Le changement de public entraĂźne parfois un changement de style. Plusieurs chansons Ă  double entente ne sont plus entendues qu’au sens littĂ©ral. Les chansons longues sont rĂ©duites Ă  leurs premiers couplets, Malbrouck en particulier ne comporte plus que 14, 16 ou 20 couplets, ou donne lieu Ă  des versions abĂątardies, quand l’air n’est pas seul repris pour des chansons didactiques Cousin, 1988 130. 40L’illustration de la chanson contribue elle aussi Ă  en fixer et Ă  en modifier le sens. Il est frappant de voir comme au fil du temps le motif sentimental l’emporte sur le thĂšme militaire. Dans l’édition de Loquin Loquin, 1843, toute une sĂ©rie de gravures raconte l’histoire la premiĂšre reprĂ©sente un gĂ©nĂ©ral en armure avec un casque Ă  panache, Ă  cheval, un sabre Ă  l’épaule, prĂ©cĂ©dĂ© de tambours et de soldats armĂ©s, suivi de hallebardiers, tous en costume du XVIIe siĂšcle. Au fond, on aperçoit deux hĂ©rauts et un chevalier, d’époque plus incertaine. Sur la seconde gravure, un page en noir fait la rĂ©vĂ©rence devant une grosse dame, qui pleure dans son mouchoir, et de ses deux suivantes, au sommet d’une tour crĂ©nelĂ©e. La troisiĂšme figure le convoi funĂšbre, avec quatre officiers portant les armes de Malbrouck, prĂ©cĂ©dĂ©s d’un tambour, et suivis de son cheval, caparaçonnĂ© de noir, et de soldats. Sur la derniĂšre, sorte de parodie de la RĂ©surrection, on voit l’envol de l’ñme de Malbrouck, qui suscite l’effroi des assistants. En marge, chantent des badauds, illustrant probablement la popularitĂ© ultĂ©rieure de la chanson. Ce sont ces images qui seront reprises dans les Chansons et danses enfantines de Weckerlin Paris, Garnier, 1885, dans l’illustration en couleurs de Boutet de Monvel, rééditĂ©e encore aujourd’hui. 41L’image d’Epinal popularise aussi la chanson, et diffuse sa lĂ©gende. Sur celle qui reprĂ©sente la mort et le convoi de Malbrouck, figurent non seulement les vingt-deux couplets de la chanson, et les images qui les illustrent, mais aussi une notice sur le personnage, pleine d’inexactitudes, ou plutĂŽt de conventions, puisqu’elle le fait mourir en 1723 Ă  Malplaquet alors que la bataille de Malplaquet a eu lieu en 1709 et que le gĂ©nĂ©ral est mort l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente dans son lit. 42Au XXe siĂšcle, dĂšs les annĂ©es trente, le boudoir concurrence le champ de bataille. Dans l’ Album Yo-Yo » de 1932, plusieurs gravures accompagnent la chanson. La premiĂšre reprĂ©sente les dames privĂ©es de leurs Ă©poux s’ennuyant au salon ; dans la seconde elles sont sur la tour scrutant l’horizon. La troisiĂšme image met en scĂšne l’annonce de la mauvaise nouvelle et l’évanouissement de Mme Malbrouck, la quatriĂšme la mort de Malbrouck sur le champ de bataille il est frappĂ© par un projectile et tombe Ă  la renverse de sa monture. Les images suivantes figurent respectivement les funĂ©railles, le personnage affligĂ© qui ne porte rien », la tombe gardĂ©e par un soldat. 43AprĂšs 1945, chaque Ă©diteur de livres pour enfants se doit d’avoir son album d’images, avec des partitions et des paroles des chansons. Ces livres sont joyeux, la guerre et la mort y sont de plus en plus discrets. Dans l’illustration, les perruques, rubans et tricornes, restent Louis XV, mais les visages sont de plus en plus enfantins ; les couleurs franches et parfois criardes remplacent les pastels et aquarelles » Bustarret, 1986 70. Parfois, l’histoire repousse la lĂ©gende. Dans un album Poncet, 1951 93, une femme se penche Ă  la fenĂȘtre d’une tour ; en bas, on aperçoit la silhouette d’un autre personnage, sans doute Malbrouck venant rassurer son Ă©pouse et lui montrer qu’il est bien vivant. D’autres fois l’histoire perd toute rĂ©alitĂ©, on entre dans un jeu Bustarret, 1986 71. Dans les livres les plus actuels, d’une part Malbrouck ne figure pas toujours, mĂȘme dans les recueils de chansons traditionnelles, d’autre part on reprĂ©sente plus volontiers la dame Ă  sa tour que le militaire. Elle est jeune et jolie, parfois adolescente, et habillĂ©e de couleurs pastel. La guerre n’est plus Ă©voquĂ©e qu’indirectement, par des cartouches figurant des insignes ou des armes. 44Au terme de ce parcours, on mesure la richesse polysĂ©mique de la chanson, la largeur du prisme historique et social qu’elle fournit. AprĂšs deux siĂšcles d’enquĂȘtes historique, une chanson aussi connue que celle de Malbrouck garde une part de son mystĂšre. On ne sait pas avec certitude si elle est l’invention d’un soldat ou celle d’un auteur lettrĂ©, une chanson du XVIIIe siĂšcle ou une copie de chanson plus ancienne, qui serait passĂ©e du registre noble et Ă©lĂ©giaque au registre populaire et burlesque. On ne comprend pas complĂštement les raisons de son succĂšs. Est-il seulement dĂ» Ă  ce que son refrain Ă©tait facile Ă  rĂ©pĂ©ter en cƓur Nisard, 1867, 274 ? A sa vogue Ă  la cour de Marie-Antoinette ? A son statut de chanson historique ? 45Dans son commentaire du poĂšme des ChĂątiments, PĂ©guy le qualifie de chef d’oeuvre inconnu, oubliĂ©, mĂ©connu », dans cette Ɠuvre cĂ©lĂšbre de ce cĂ©lĂšbre poĂšte. C’est une chanson, dit-on, et on passe . Erreur ! Rien n’est aussi profond que la chanson populaire » PĂ©guy, 1932 83. PĂ©guy trouve remarquable que ce mĂȘme air ait servi Ă  la fois Ă  Beaumarchais et Ă  Hugo, pour ce qu’il y a peut-ĂȘtre de plus gracieux et pour ce qu’il y a peut-ĂȘtre de plus terrible dans l’histoire des lettres françaises » PĂ©guy, 1932 59. Ainsi, la vieille chanson ... a poussĂ© une romance et une danse macabre. La vieille souche a poussĂ© d’une part une tige et une feuillaison du plus jeune printemps. Et d’autre part elle a poussĂ© ce tronc blanchi d’hiver et de mort » PĂ©guy, 1932 82. ContrariĂ©tĂ© qui n’est qu apparente, oĂč l’auteur voit l’ordre, la nature, le vieillissement temporel » PĂ©guy, 1932 82, et qui n’est possible qu’à condition que cette antique, cette premiĂšre souche soit elle-mĂȘme une souche naturelle, une antique souche populaire ». Or, de toutes ces souches naturelles, de toutes les souches populaires, nulle ne sera jamais aussi fĂ©conde, c’est-Ă -dire aussi pleine d’avance de vie et de mort que nos vieilles chansons populaires » PĂ©guy, 1932 83. Seul un esprit frivole » pourrait traiter lĂ©gĂšrement notre vieux Malbrou », oĂč tout Ă©tait dĂ©jĂ  ». 46Bien sĂ»r, on ne peut plus adopter telle quelle la position de PĂ©guy, et la foi dans le gĂ©nie populaire qui va avec, foi si enracinĂ©e dans le XIXe siĂšcle. Mais ses affirmations ont le mĂ©rite de souligner l’intĂ©rĂȘt historique du matĂ©riau chanson. Une chanson comme celle de Malbrouck, dans l’histoire de ses mĂ©tamorphoses, de ses interprĂ©tations, est indissociable de son contexte d’expression et de signification. Certes, elle est un sens, une idĂ©e directrice, plutĂŽt qu’elle n’est un assemblage fixe de mots choisis Coirault, 1942 44. Une telle poĂ©sie est plus spirituelle que matĂ©rielle, plus substance que forme. Mais ce sens lui mĂȘme n’est pas univoque ; loin d’ĂȘtre un fossile, un objet, la chanson est finalement plutĂŽt de l’ordre du signe, et peut-ĂȘtre du symbole.
Lesparoles de la comptine Malbrough s'en va-t-en guerre Malbrough s'en va-t-en guerre Mironton, mironton, mirontaine, Malbrough s'en va-t-en guerre Ne sait quand reviendra (bis) Il reviendra-z-Ă  PĂąques Mironton,

Paroles Malbrough s'en va-t-en guerre Mironton mironton mirontaine Malbrough s'en va-t-en guerre Ne sait quand reviendra 3X Il reviendra z'à Pùques Mironton mironton mirontaine Il reviendra z'à Pùques Ou à la Trinité 3X La Trinité se passe Mironton mironton mirontaine La Trinité se passe Malbrough ne revient pas 3X Madame à sa tour monte Mironton mironton mirontaine Madame à sa tour monte Si haut qu'elle peut monter 3X Elle voit venir son page, Mironton mironton mirontaine Elle voit venir son page Tout de noir habillé x3 Beau page, oh mon beau page Mironton mironton mirontaine Beau page, oh mon beau page Quelles nouvelles apportez ? x3 Aux nouvelles que j'apporte Mironton mironton mirontaine Aux nouvelles que j'apporte Vos beaux yeux vont pleurer x3 Monsieur Malbrough est mort Mironton mironton mirontaine Monsieur Malbrough est mort Est mort et enterré x3 Je l'ai vu porté en terre Mironton, mironton, mirontaine Je l'ai vu porté en terre Par quatre z'officiers.x3 L'un portait sa cuirasse Mironton, mironton, mirontaine L'un portait sa cuirasse L'autre son bouclier.x3 L'un portait son grand sabre Mironton, mironton, mirontaine L'un portait son grand sabre L'autre ne portait rien x3 Alors autour de sa tombe Mironton, mironton, mirontaine Alors autour de sa tombe Romarin l'on planta x3 On vit voler son ùme Mironton, mironton, mirontaine On vit voler son ùme Au travers les lauriers x3 Chacun mit ventre à terre Mironton, mironton, mirontaine Chacun mit ventre à terre Et puis se releva x3 Pour chanter les victoires Mironton, mironton, mirontaine Pour chanter les victoires Que Malbrough remporta x3 La cérémonie faite Mironton, mironton, mirontaine La cérémonie faite Chacun s'en fut coucher x3 Les uns avec leurs femmes Mironton, mironton, mirontaine Les uns avec leurs femmes Et les autres tout seuls. Et les autres tout seuls x3 Ce n'est pas qu'il en manque Mironton, mironton, mirontaine Ce n'est pas qu'il en manque Car j'en connais beaucoup x3 Des blondes et des brunes Mironton, mironton, mirontaine Des blondes et des brunes Et des chùtaignes aussi x3 Je n'en dis pas davantage Mironton, mironton, mirontaine Je n'en dis pas davantage Car en voilà z'assez x3 Traditionnel SALVES D OR PRODUCTIONS

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Lesfemmes ne s'en vont pas Tu verras On rit bien sur la Terre Malbrough ne s'en va plus en guerre Il a fait la derniĂšre Tu verras Et puis, petit Simon, Chez nous, personne ne vieillit L'amour, c'est tous les jours Qu'on le rencontre dans la vie Et rien ne passe et rien ne casse Redonne-moi de l'eau-de-vie A peine, Ă  peine, voilĂ , merci Tu CRApvGI.
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