Leçon(doc. du professeur) Diapo - Faire la paix par les traités (de Westphalie à Versailles) « Les traités de Westphalie » (France Culture, 2018) La Guerre de Trente ans (9' - Spoils d'histoire) Diapo - Faire la paix par la sécurité collective (l'ONU de Kofi Annan)
1 Les termes du sujet Qu’est-ce que la mĂ©moire ? C’est la facultĂ© pour un individu, un groupe de conserver et de se remĂ©morer des connaissances, des Ă©vĂšnements, des faits. Ces derniers sont triĂ©s, sĂ©lectionnĂ©s, la mĂ©moire est donc un rapport subjectif au passĂ©. La mĂ©moire est individuelle ou collective groupe, Etat. Elle permet d’unir les membres d’une collectivitĂ©, l’Etat peut donc avoir une politique mĂ©morielle, donner un point de vue officiel sur un Ă©vĂšnement ou un fait, le commĂ©morer le rappeler officiellement et instaurer un devoir de mĂ©moire, c’est-Ă -dire une obligation morale de s’en souvenir. Des lois mĂ©morielles vont exprimer ce point de vue et permettre de lutter contre ceux qui le nie nĂ©gationnistes. Des mĂ©moires de groupes diffĂ©rents peuvent se heurter, on parle de conflits mĂ©moriels. L’histoire est une connaissance et une Ă©criture du passĂ© qui se veut la plus objective possible, qui prĂ©tend fournir une comprĂ©hension ou une interprĂ©tation du passĂ©. Elle travaille Ă  partir d’un questionnement et de sources. Elle peut donc utiliser les mĂ©moires comme sources, mais aura forcĂ©ment un regard critique sur celles-ci. L’historien peut donc entrer en opposition avec les mĂ©moires portĂ©es par des groupes, voire par l’Etat. Quels rapports la mĂ©moire et l’histoire entretiennent-elles ? Comment ces deux modalitĂ©s de rapport au passĂ© sont-elles utilisĂ©es par les pouvoirs politiques ? 2 histoire et mĂ©moire du Second Conflit Mondial en Russie ses usages politiques par Vladimir Poutine - VidĂ©o Reportage Arte la Russie, la mĂ©moire contrariĂ©e, 2021. 1 Quelles mĂ©moires et rĂ©cits historiques se heurtent dans la cĂ©lĂ©bration de la fin de la grande guerre patriotique » 9 mai 1945 ? Se heurtent les mĂ©moires et rĂ©cits des EuropĂ©ens face Ă  ceux des Russes. L’opposition porte sur l’action du gouvernement soviĂ©tique pendant le second conflit mondial, notamment lors son dĂ©clenchement et sur la part qui incombe Ă  l’ArmĂ©e rouge dans la victoire finale. Les EuropĂ©ens, pour rĂ©pondre aux souhaits des Etats de l’Est Pologne, Etats baltes mettent en cause Staline et le rĂ©gime soviĂ©tique pour la premiĂšre partie du conflit 1939-41 alliance avec rĂ©gime nazi, invasion de la Pologne
 et minimisent l’action de l’ArmĂ©e rouge dans la libĂ©ration finale. 2 Quelle politique mĂ©morielle l’Etat russe met-il en Ɠuvre ? L’Etat russe rĂ©habilite l’action de Staline, minimise son alliance avec l’Allemagne nazie, minimise les purges et exactions commises par le rĂ©gime et glorifie l’action de l’armĂ©e rouge, le sacrifice de millions de SoviĂ©tiques pour apporter la victoire finale pertes militaires totales de 8-10M de morts ou disparus. 3 Quels usages politiques V. Poutine fait-il de cette opposition des mĂ©moires et des rĂ©cits historiques ? Poutine veut faire de La Russie une grande puissance, un statut perdu en 1991 avec la chute de l’URSS. Au reste du monde, il rappelle le rĂŽle jouĂ© par l’URSS pendant la 2Ăšme guerre mondiale pour apporter la paix et crĂ©er un nouvel ordre mondial stable. Pour se maintenir au pouvoir, il exalte le patriotisme russe en rappelant les sacrifices passĂ©s et unit les Russes avec un discours qui prĂ©sente les Occidentaux comme une menace pour la Russie. 4 Quelle est la crainte des historiens russes ? Pour les historiens russes, la crainte est que le rĂ©cit officiel sur le rĂ©gime stalinien et la 2Ăšme Guerre mondiale ne corresponde plus aux recherches menĂ©es. Les historiens peuvent ĂȘtre empĂȘchĂ©s de poursuivre leur travail et les associations qui enquĂȘtent sur les crimes staliniens peuvent ĂȘtre dissoutes. A la fin de l’annĂ©e 2021, l’ONG dĂ©fendant les droits de l’homme Memorial », qui travaille sur les exactions du rĂ©gime soviĂ©tique, est considĂ©rĂ©e comme agent de l’étranger » et interdite. Au mĂȘme moment l’historien du goulag Iouri Dimitriev est condamnĂ© pour violences sexuelles. Ses dĂ©fenseurs y voient une mesure de reprĂ©sailles ». 3 HISTOIRE ET JUSTICE. - Le contexte historique de la crĂ©ation des notions juridiques pour qualifier et juger les crimes de masse. A partir du dossier pages 154-155 et de la carte pages 150-151, complĂ©tez le schĂ©ma ci-dessous. - La place des historiens dans les grands procĂšs pour crime de masse Quelle place pour les historiens dans les tribunaux chargĂ©s de juger les accusĂ©s de crime de guerre ou de crime contre l’humanitĂ© ? Cette place est reconnue. Les historiens peuvent apporter leur expertise, leur connaissance des Ă©vĂšnements. Ils sont considĂ©rĂ©s comme Ă©tant proches de la vĂ©ritĂ© », leur parole n’est pas un simple tĂ©moignage », comme celui du tĂ©moin ou de la victime. Pourtant, l’intervention de l’historien peut ne pas ĂȘtre utilisĂ©e Ă  bon escient. Lui veut faire Ă©merger une vĂ©ritĂ© claire sur les Ă©vĂšnements et Ă©ventuellement lui attribuer une fonction pĂ©dagogique » pour le grand public. La victime veut une rĂ©paration et la condamnation des coupables, le juge veut pouvoir trancher entre culpabilitĂ© ou innocence en respectant des rĂšgles juridiques. Or l’historien peut s’enliser dans les oppositions multiples quand ses recherches ne permettent pas de rĂ©pondre aux questions de la justice car il ignore la vĂ©ritĂ© » ou que les dĂ©bats judiciaires ignorent des pans entiers de la rĂ©alitĂ© historique. Le jugement des crimes de masse Axe 1 histoire et mĂ©moires des conflits Comment les conflits et leurs rĂ©cits historiques s’inscrivent-ile dans les mĂ©moires dans les mĂ©moires des populations ? Jalon 1 un dĂ©bat historiographique et ses implications politiques les causes de la 1ere Guerre mondiale Pourquoi la question des causes de la Grande Guerre constitue-telle un enjeu historique et politique ? VidĂ©o de 2 min. 15 s. Ă  9 min. 15 s. . 1. Dites quelle place occupe le dĂ©bat sur les origines de la guerre selon l'historien Stanislas Jeannesson dans l'historiographie et prĂ©cisez quels enjeux cette question soulĂšve. L’historiographie est la discipline qui Ă©tudie les historiens dans leur contexte politique et culturelle, leur conception de l’histoire, leur mĂ©thode et les usages de leur rĂ©cit. Cette place est fondamentale car ce dĂ©bat pose la question de la responsabilitĂ© et de la culpabilitĂ©. 2. Dites quelles sont les diffĂ©rentes rĂ©ponses qu'il est possible d'apporter aux origines de la guerre. 1 la responsabilitĂ© des empires centraux, de l’Allemagne surtout art. 231 de Versailles ; le choc des impĂ©rialismes thĂšse marxiste ; la montĂ©e des nationalismes, les tensions et le systĂšme des alliances 3. Dites quelle rĂ©serve l'historien Stanislas Jeannesson Ă©met sur toutes ces explications. Il prĂ©sente la guerre comme inĂ©vitable, les historiens cherchent plus Ă  dĂ©montrer la responsabilitĂ© de 
 qu’à comprendre. Il insiste sur la nĂ©cessitĂ© d'apprĂ©hender tous les mĂ©canismes qui ont conduit au dĂ©clenchement de la guerre. Dossier pages 162-163 VidĂ©o Gerd Krumeich, le feu aux poudres
 ComplĂ©tez la chronologie Ă  partir des vidĂ©os et des documents du livre Chronologie des dĂ©bats historiques sur les causes du premier conflit mondial L’exemple de la 1ere guerre mondiale montre comment le rĂ©cit des historiens s’inscrit dans son contexte historique et culturel. AprĂšs la 1ere GM, Ă  la suite du TraitĂ© de Versailles, la recherche des causes coĂŻncide avec celle de la responsabilitĂ©-culpabilitĂ© de l’Allemagne. Dans les annĂ©es 30, pour mĂ©nager les nazis et dĂ©fendre la paix, les discours sont moins vindicatifs et les responsabilitĂ©s partagĂ©es. Ce point de vue coĂŻncide avec celui des auteurs marxistes. AprĂšs la 2e guerre mondiale, la thĂšse des causes multiples et des responsabilitĂ©s partagĂ©es s’impose dans un contexte de construction europĂ©enne. VoilĂ  pourquoi l’ouvrage de Fischer a constituĂ© un choc, l’auteur jugeant sĂ©vĂšrement l’Allemagne, de Bismarck Ă  Hitler, pour les conflits du dĂ©but du XXe s. Les dĂ©bats sont relancĂ©s au dĂ©but du XXIe s. pour le centenaire de la 1ere guerre mondiale avec des approches diffĂ©rentes. Pour en savoir plus Il en est de mĂȘme en France pour l’écriture de l’histoire de la 2e Guerre mondiale et du gĂ©nocide juif cf travail conclusif Jalon 2 MĂ©moires et histoire d’un conflit, la guerre d’AlgĂ©rie Extraits du documentaire de B. Tavernier, la guerre sans nom, 1992. 01h22 30” 01h 32’ 35” Comment les mĂ©moires de la guerre d’AlgĂ©rie Ă©mergent-elles progressivement dans le dĂ©bat public en France ? Quelles sont les modalitĂ©s et le politique mĂ©morielle menĂ©e en France ? - Les acteurs des Ă©vĂšnements d’AlgĂ©rie » Les acteurs de la guerre et leur positionnement AprĂšs 1962, il y a une rĂ©elle volontĂ© d’oubli de la part de l’Etat français et des Français. Dans les annĂ©es 1990-2000, ces mĂ©moires blessĂ©es Ă©mergent sous l’impulsion des acteurs et de leurs descendants, d’historiens n’ayant peu ou pas connu les Ă©vĂšnements et d’hommes politiques, simples appelĂ©s ou nĂ©s aprĂšs la guerre J. Chirac, E. Macron. Dossier pages 165-165 1 Ces groupes sont nombreux, souvent opposĂ©s, et concernent plusieurs gĂ©nĂ©rations - les Harkis, supplĂ©tifs algĂ©riens de l’armĂ©e française, et enfants de Harkis ; Pieds noirs et enfants de pieds noirs rejetĂ©s d’AlgĂ©rie et souvent mal accueillis en France ; dont les juifs d’AlgĂ©rie naturalisĂ©s en 1870 et quelques musulmans naturalisĂ©s qui ont fait le choix de partir en France. - les immigrĂ©s algĂ©riens en France et enfants d’immigrĂ©s. Des exactions ont Ă©tĂ© commises contre ces immigrĂ©s pour leur supposĂ©e connivence avec le FLN massacre du 17 octobre 1961 - soldats professionnels et soldats du contingent plus ou moins impliquĂ©s ou tĂ©moins actes de crimes de guerre -En France partisans de l’AlgĂ©rie française politiques, membres de l’OAS face aux partisans de l’indĂ©pendance politiques, sympathisants du FLN ou porteurs de valise », certains ayant Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©s par l’Etat français. 2 Il s'agit de "mĂ©moires blessĂ©es" parce qu’elles sont marquĂ©es par la violence, la guerre et le rejet. Parce qu’elles sont marquĂ©es par l’oubli et le dĂ©ni qui ont fait que cette mĂ©moire a Ă©tĂ© occultĂ©e sur une durĂ©e plus ou moins longue. Tous ces Ă©lĂ©ments font donc que ces mĂ©moires sont blessĂ©es. De plus, parce que les acteurs et leurs descendants pĂšsent sur l’écriture historique et font qu’elle est difficile. Parce qu’ils pĂšsent aussi sur la construction d’une mĂ©moire officielle d’Etat. Parce qu’ils pĂšsent sur le dĂ©bat politique, notamment Ă  droite. 3 Les premiers travaux remontent au temps de la guerre et soulignent rapidement les exactions commises par l’armĂ©e française. Ces travaux sont le fait d’historiens qui ont connu et souvent dĂ©noncĂ© le conflit. Puis, les historiens qui ont connu le conflit pendant leur enfance, comme Benjamin Stora ou ne l’ont pas connu, comme Guy PervillĂ©, sont sollicitĂ©s pour les commĂ©morations et tenter de rĂ©concilier les mĂ©moires. Ainsi Benjamin Stora, en 2021, produit un rapport pour le prĂ©sident de la rĂ©publique dans lequel il formule des prĂ©conisations pour cette rĂ©conciliation. 4 Par les reportages, les documentaires, les films, les rencontres entre les tĂ©moins et/ ou descendants des tĂ©moins
 Le cinĂ©ma de la guerre d’AlgĂ©rie - les films et documentaires sont anciens, contemporains de la guerre elle-mĂȘme et parfois interdits. - Une production cinĂ©matographique importante avec des films et documentaires marquants le petit soldat 1960, la bataille d’Alger 1966, Avoir 20 ans dans les AurĂšs 1971, l’ennemi intime 2007 et le documentaire de Bertrand tavernier, la Guerre sans nom 1992
 Dossier pages 166-167 1 Le 18 octobre 1999, l’Etat français reconnait officiellement que les Ă©vĂšnements d’AlgĂ©rie » sont une guerre ». C’est la reconnaissance pour les soldats de mĂ©tier, les appelĂ©s, les blessĂ©s et les familles des morts que leur engagement est comparable Ă  celui des combattants des autres guerres. Ce texte vaut Ă©galement pour les supplĂ©tifs », c’est-Ă -dire les harkis. 2 Le devoir de mĂ©moire se fait par Le fixation d’une date commĂ©moration qui fasse consensus en 2012 le 19 mars, journĂ©e nationale du souvenir et de recueillement ». Cette date, celle du cessez le feu en AlgĂ©rie, a Ă©tĂ© contestĂ©e car pour beaucoup harkis, pieds-noirs elle ne symbolise pas la fin des exactions et des traumatismes. Des gestes politiques et symboliques forts reconnaissance de la responsabilitĂ© de l’Etat français dans la pratique de la torture et de la mort de Français opposĂ©s au conflit Maurice Audin par Emmanuel Macron en 2018 ; plaques commĂ©moratives, comme celle du Pont saint Michel en 2001 pour rappeler la mort de manifestants algĂ©riens Ă  Paris le 17/10/1961. La construction d’un lieu de mĂ©moire, un mĂ©morial national, pour les combattants de la guerre d’AlgĂ©rie et des combats au Maroc et en Tunisie, Ă  paris en 2002. Bilan Il n’y a pas de mĂ©moire consensuelle sur la guerre d’AlgĂ©rie Parce que les mĂ©moires des acteurs et de leurs descendants s’opposent toujours, il y a un conflit mĂ©moriel entre ces groupes en quĂȘte de reconnaissance politique et sociale ; Parce que les actions de l’Etat en faveur de ces groupes sont l’objet de vives tensions politiques ; Parce que ce travail de mĂ©moire et de vĂ©ritĂ© n’a pas Ă©tĂ© fait en AlgĂ©rie et que les tensions entre les deux pays demeurent vives cf Article du Monde. Axe 2 histoire, mĂ©moire et justice Comment la justice se saisit-elle des gĂ©nocides et crimes de masse ? Jalon 1 les tribunaux gacaca face au gĂ©nocide des Tutsis. 1994-2012 Le contexte - Une guerre civile entre deux parties de la population du Rwanda les Tutsis et les Hutus. A partir de l’Ouganda les Tutsis, dirigĂ©s par Paul Kagame, tentent la conquĂȘte du pouvoir, la majoritĂ© hutue est radicalisĂ©e par des extrĂ©mistes. - La destruction de l’avion du prĂ©sident rwandais, le 6/04/1994, est l’évĂšnement dĂ©clencheur attribuĂ©e Ă  l’insurrection tutsie d’une extermination massive de la population tutsie et des Hutus modĂ©rĂ©s. Le gĂ©nocide a lieu entre avril et juillet 1994 et fait 800 000 victimes. - L’ONU envoie des soldats, essentiellement Français, dans le S-O du pays. L’action des Français est critiquĂ©e car leur zone est Ă  la fois un refuge pour les Tutsis et un point de passage pour les Hutus coupables de gĂ©nocide qui s’enfuient vers la RDC devant l’avancĂ©e le Front Patriotique Rwandais de Paul Kagame. Des massacres y ont lieu, les armes y circulent. 2021 le prĂ©sident Macron reconnait l’aveuglement et la responsabilitĂ© de la France dans certaines situations. - Un TPI pour le Rwanda est mis en Ɠuvre en Tanzanie en novembre 1994 mais son action est critiquĂ©e procĂ©dures longues et coĂ»teuses, les principaux responsables n’y sont pas condamnĂ©s, les crimes du FPR ne sont pas concernĂ©s, les tĂ©moins ne sont pas suffisamment considĂ©rĂ©s 
 Des accusĂ©s sont aussi condamnĂ©s dans les pays oĂč ils se sont rĂ©fugiĂ©s, quand les juridictions nationales sont aptes Ă  entamer des procĂ©dures France, Belgique. Au Rwanda, le systĂšme judiciaire est incapable de juger des milliers de prĂ©venus. A partir de 2005, des tribunaux participatifs appelĂ©s gacaca, inspirĂ©s des assemblĂ©es traditionnelles, sont mis en place dans tout le pays. Comment les gacaca prennent-elles en charge l’Ɠuvre de justice et de rĂ©paration aprĂšs le gĂ©nocide ? 1 Les procĂšs sont organisĂ©s localement pour juger les habitants coupables. Le gĂ©nocide n’a pu ĂȘtre organisĂ© qu’avec la participation massive de la population hutue. Ils reprennent la forme des anciennes assemblĂ©es locales, sont dirigĂ©s par un juge, des chefs locaux et font participer la population. Ce sont des tribunaux populaires qui ont exercĂ© jusqu'en 2012. 2 La procĂ©dure privilĂ©giĂ©e est celle de la condamnation des coupables mais aussi de la rĂ©conciliation par la connaissance prĂ©cise de tous les Ă©vĂšnements. La reconstruction prĂ©cise du gĂ©nocide doit souligner les parts de responsabilitĂ© du gouvernement hutu, des extrĂ©mistes et de la population radicalisĂ©e et armĂ©e. C’est la solution choisie par le prĂ©sident kagame, meilleure selon lui que l’amnistie gĂ©nĂ©rale ou l’épuration revancharde. 3 Les tribunaux ont une grande efficacitĂ©, 86% des personnes dĂ©fĂ©rĂ©es ont Ă©tĂ© condamnĂ©es. Les critiques portĂ©es contre les gacaca concernent les procĂ©dures fausses accusations, qualitĂ© de la dĂ©fense pour les accusĂ©s, qualitĂ© des tĂ©moins, pression du gouvernement lorsque les actions du FPR sont Ă©voquĂ©es. Bilan il s’agit dans le cas du Rwanda d’une justice rĂ©paratrice », d’une rĂ©conciliation passant par la connaissance des faits et le jugement des coupables. Cette dĂ©marche fut aussi celle de l’Afrique du Sud Ă  la fin de l’Apartheid au milieu des annĂ©es 1990 avec la commission de la vĂ©ritĂ© et de la rĂ©conciliation. Cette voie s’oppose Ă  celle de la France en 1945 qui a connu les purges, quelques procĂšs exemplaires PĂ©tain et Laval et finalement les lois d’amnistie. Jalon 2 – Le Tribunal PĂ©nal International de l’ex-Yougoslavie 1993-2017 Devant l’impuissance de la communautĂ© internationale Ă  mettre fin aux conflits et aux violences de masse qui les accompagnent, l’ONU crĂ©e, en plein conflit, un tribunal afin de faire savoir aux protagonistes qu’ils vont y comparaĂźtre le tribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie TPIY. Comment le TPIY a-t-il transformĂ© le paysage du droit international humanitaire ? Jusqu’à 26’40 VidĂ©os HG/ 2000 et aujourd’hui Dossier pages 180-181 1 Le Tribunal est créé en pleine guerre dans l’ex-Yougoslavie 1992-2000, notamment pendant les affrontements entre communautĂ©s en Bosnie HerzĂ©govine 1992-1995. La RĂ©publique de Bosnie qui se dĂ©clare indĂ©pendante est peuplĂ©e de Bosniaques, de Serbes et de Croates. Les Serbes de Bosnie, soutenue par la Serbie, font sĂ©cession et dĂ©clenche la guerre en 1992. Les missions du tribunal sont de montrer aux militaires et politiques de l’ex-Yougoslavie que leurs actes peuvent les conduire devant la justice internationale. Le prĂ©sident Milosevic qui signe les Accords de Dayton en 1995 est mis en accusation dĂšs 1999
 2 Crimes de guerre et crime contre l’humanitĂ©, notamment pour nettoyage/Ă©puration ethnique. Les BelligĂ©rants, serbes surtout, souhaitant crĂ©er des zones ethniquement homogĂšnes, ont dĂ©placĂ© des populations, créé des camps de concentration et commis des massacres. 3 Le bilan semble positif, les principaux acteurs, Slobodan Milosevic, Radovan Karadzic prĂ©sident des Serbes de Bosnie et Ratko Mladic sont mis en accusation et condamnĂ©s, pour les deux derniers, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanitĂ©. Le TPIY a montrĂ© que les militaires et politiques ne sont pas Ă  l’abri de poursuites et de condamnations par des tribunaux. 4 Le dessinateur met en cause l’ONU, notamment l’action des forces armĂ©es, les casques bleus. Ces derniers ne pouvant intervenir, parce que leur action Ă©tait humanitaire soigner et ravitailler les populations civiles, ont laissĂ© se perpĂ©trer les actions en cours massacre de Srebrenica, siĂšge de Sarajevo. Bilan une justice internationale qui a surtout condamnĂ© les Serbes et qui a ignorĂ© les exactions commises par les autres camps Kosovars, Croates 
, qui n’a pas Ă©voquĂ© la position des forces dans l’ONU pendant la guerre. La paix de 1995 n’a pas empĂȘchĂ© la poursuite de l’homogĂ©nĂ©isation ethnique des territoires par dĂ©placements souvent dĂ©finitifs de populations. Une action longue de la justice qui n’a pas permis la rĂ©conciliation et la construction d’une mĂ©moire des Ă©vĂšnements qui pourraient empĂȘcher de nouvelles violences. Surtout, les TPI fonctionnent que si la communautĂ© internationale s’accorde pour juger les criminels. Depuis, elle a montrĂ© son dĂ©saccord lorsque plus rĂ©cemment elle a souhaitĂ© juger les crimes commis par les rĂ©gimes syrien et birman. Le statut de Rome est le traitĂ© international qui a conduit Ă  la crĂ©ation de CPI en 1998; La CPI est entrĂ©e en vigueur en 2002
ThĂšme3 – Histoire et mĂ©moires NB : Les documents en rouge sont tĂ©lĂ©chargeables en accompagnement dans le dossier Documents HGGSP Terminale ThĂšme 3 Chapitre : Histoire et mĂ©moires des conflits Encart : MĂ©moires partagĂ©es, de la 1Ăšre Guerre Mondiale Ă  la guerre d’AlgĂ©rie Le MusĂ©e de l’ArmĂ©e a fait un travail sur les dĂ©bats autour de la mĂ©moire des

Comme je vous l’avais annoncĂ© le 4 mai dernier, aprĂšs avoir vu les sujets possibles, attachons nous aux accroches ou amorces dĂ©diĂ©es Ă  ces diffĂ©rents types de sujet
Les possibilitĂ©s sont nombreuses et sachez bien qu’il n’ y a pas qu’une seule accroche possible pour un sujet. Voyez par vous-mĂȘme
 Sujet 1 Le devoir de mĂ©moire a-t-il encore un sens dans notre sociĂ©tĂ© ? Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1939 Ă  1945, des crimes contre l’humanitĂ© vont ĂȘtre commis en Europe sous les initiatives allemandes, suite Ă  des idĂ©es antisĂ©mites qui s’appuient sur le systĂšme politique du totalitarisme. Pour nos jeunes gĂ©nĂ©rations, ces crimes sont lointains et parfois remis en cause par des thĂšses nĂ©gationnistes ou rĂ©visionnistes». Pour d’autres, ses souvenirs sont douloureux et rappellent des souffrances que parfois les familles ont subies au point qu’il serait prĂ©fĂ©rable de les laisser tomber dans l’oubli
 Quel impact ces crimes contre l’humanitĂ© ont-ils pu entraĂźner sur la loi française, les lois allemandes, sur la communautĂ© juives ? Cette approche qui nous amĂšnera Ă  Ă©voquer le rĂŽle de la mĂ©moire collective permet de nous questionner surtout sur le devoir de mĂ©moire
.dĂ©finitions
Au regard de toutes ces consĂ©quences, est-il alors rĂ©ellement important de se souvenir pour les gĂ©nĂ©rations d’aujourd’hui de ces crimes atroces faits par les nazis aux juifs ? Bien loin de certaines prĂ©occupations actuelles, le devoir de mĂ©moire a-t-il encore un sens dans notre sociĂ©tĂ© ? Sujet 2 La mĂ©moire est-elle conciliable avec l’histoire ? Nous sommes dans des temps oĂč Histoire et MĂ©moire se confondent quotidiennement dans une mĂ©diatisation et une spectacularisation », dĂ©mesurĂ©es parfois, de tout ce qui a trait au passĂ©. On peut citer Ă  titre d’exemple les rĂ©cents dĂ©bats pendant la campagne prĂ©sidentielle sur la dĂ©colonisation, le rĂ©gime de Vichy, la rafle du Vel d’Hiv
 Du bain tĂ©lĂ©visuel oĂč se coulent indistinctement commĂ©morations, documentaires et fictions, pour comprendre ce que reprĂ©sente la MĂ©moire, il paraĂźt plus qu’urgent de dĂ©gager et d’isoler les Ă©lĂ©ments et de se demander si la MĂ©moire peut montrer des liens avec l’Histoire ? Quels types de relations peut-on comprendre entre Histoire et MĂ©moire ? Sujet 3 Cultiver sa mĂ©moire est-il toujours utile ? Dans un mouvement spontanĂ© et massif au mois d’octobre 1998, les lycĂ©ens ont objectivement mis en cause la politique du gouvernement Jospin et son ministre de l’Education nationale Claude AllĂšgre. Leurs revendications portaient sur le besoin de crĂ©ation de postes d’enseignants, la baisse des effectifs par classe, mais aussi le besoin d’un enseignement car nombres d’entre eux dĂ©claraient que les cours n’étaient pas intĂ©ressants parce que trop tournĂ©s vers le passĂ©. L’étude d’auteurs du passĂ©, le latin, le grec ne les intĂ©ressaient pas mais se tourner vers le ou leur prĂ©sent Ă©tait pour eux essentiel. Il est vrai que le passĂ©, est par dĂ©finition et avant tout ce qui n’est plus, ce qui ne peut plus revenir ; dĂšs lors, s’intĂ©resser au passĂ© ne saurait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une attitude utile ou efficace. Mais ce qui est davantage en jeu dans ce questionnement, c’est de savoir si la mĂ©moire, qui nous lie avec le passĂ©, est une facultĂ© superflue pour l’homme, ou bien si au contraire elle le rend digne de l’humanitĂ©. Et dans ce cadre est-il toujours utile, important de la cultiver pour la faire exister
 ? Sujet 4 La mĂ©moire peut-elle ĂȘtre un instrument politique ? Des thĂšmes comme la guerre et la rĂ©sistance sont encore aujourd’hui, plus de 60 ans aprĂšs la seconde guerre mondiale, en mesure de diviser une communautĂ©. C’est l’histoire et son interprĂ©tation qui divisent la difficultĂ© de partager une mĂ©moire collective apparaĂźt clairement aujourd’hui dans de nombreux pays, dont ceux de l’Union EuropĂ©enne en particulier, lorsque la presse et donc l’opinion continuent d’évoquer un passĂ© divisĂ©. Au fur et Ă  mesure que la composition sociale d’un pays change et que de nouvelles gĂ©nĂ©rations grandissent, le contenu de la mĂ©moire Ă©volue. De nouvelles revendications, auparavant rĂ©primĂ©es pour diffĂ©rentes raisons, refont surface. Cette Ă©volution permanente permet aussi Ă  des instances prĂ©cĂ©demment vaincues de revendiquer un nouvel espace d’expression, de nouvelles idĂ©ologies ou d’idĂ©es politiques. Ces mouvements provoquent tant de rĂ©sistances ou de prosĂ©lytismes idĂ©ologiques qu’il est lĂ©gitime de se demander si la mĂ©moire peut s’avĂ©rer ĂȘtre , Ă  ce point, un instrument politique ? Sujet 5 Doit-on se souvenir de tout ? Les faits historiques que l’on nous apprend Ă  l’école, comme le chapitre d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale et les victimes du gĂ©nocide des juifs durant cette pĂ©riode, restent des moments douloureux et parfois insoutenables pour les familles portant encore les cicatrices de ce passĂ©. Et pourtant, se souvenir peut nous permettre d’ĂȘtre nostalgique Ă  certains moments de notre passĂ©, de porter des regrets mais peut ĂȘtre aussi synonyme de devoir. Certaines personnes trouvent important voir essentielle de garder une trace du passĂ©, de ne pas oublier, c’est pourquoi elles souhaitent raconter leur histoire. D’autres prĂ©tendent au contraire qu’il n’est pas nĂ©cessaire de se souvenir et qu’il serait illogique, voir inutile de se remĂ©morer des temps rĂ©volus, douloureux, dans lesquels nous n’avons Ă  l’instant prĂ©sent plus aucune emprise. Est-il donc utile de se souvenir de tout et doit-on le faire sans condition ? Sujet 6 La mĂ©moire est-elle uniquement un scientifique ? Objet de nombreuses recherches scientifiques, la mĂ©moire peut se dĂ©finir comme l’une des fonctions les plus importantes et l’une des propriĂ©tĂ©s les plus passionnantes du cerveau. Pascal disait dĂ©jĂ  La mĂ©moire est nĂ©cessaire a toutes les opĂ©rations de l’esprit ». Il est bien vrai qu’elle rĂ©git l’essentiel de nos activitĂ©s qu’elles soient scolaires, professionnelles, quotidiennes ou de loisirs. Mais cette dĂ©finition n’exclue pas qu’elle peut ĂȘtre aussi simplement dĂ©finie comme la conscience du passĂ© et qu’elle peut ĂȘtre, en effet, le propre de l’homme. En effet, la “mĂ©moire” d’un ordinateur est dĂ©pourvue de conscience, tout autant qu’un livre d’histoire ou un journal intime. Pouvons-nous alors toujours affirmer que la mĂ©moire serait uniquement scientifique ? N’est elle qu’un simple enregistrement d’informations ? Ou au contraire, pouvons-nous prĂ©tendre qu’elle ne se rĂ©duit pas Ă  cet aspect puisque qu’elle provoque parfois fiertĂ©, honte ou nostalgie
et qu’elle joue un rĂŽle bien plus complexe dans notre sociĂ©tĂ© ou pour l’humanitĂ©. Sujet 7 L’homme de l’avenir est celui qui aura la mĂ©moire la plus longue.. » Nietzsche La campagne prĂ©sidentielle de 2017 a Ă©tĂ© l’objet d’informations ou de dĂ©sinformations permanentes, spontanĂ©es, et rĂ©actionnelles permettant ainsi de provoquer volontairement ou non l’opinion au travers les diffĂ©rents rĂ©seaux sociaux. Ceci montre que nous vivons une Ă©poque particuliĂšrement troublĂ©e, tant au niveau Ă©conomique que politique, culturel et religieux, les quatre, d’ailleurs, s’inter-activant l’un l’autre sans rĂ©elle capacitĂ© de comprendre les situations diverses. Pour lutter contre cette perception erronĂ©e et dangereuse, mais hĂ©las ressentie par beaucoup de nos compatriotes, mieux vaut s’efforcer de dĂ©monter l’argumentation que de traiter par le mĂ©pris. Pour Nietzsche, la mĂ©moire se construit par l’accumulation, la sĂ©lection, le rappel, les modifications, et l’oubli des souvenirs. Plus on dispose d’une mĂ©moire riche, vĂ©ridique, rĂ©elle, autrement dit d’une longue mĂ©moire », mieux on est armĂ© pour prĂ©parer l’avenir. Ainsi ,il prĂ©tendait que L’homme de l’avenir est celui qui aura la mĂ©moire la plus longue.. ». La rĂ©flexion ambiante Ă©tant de plus en plus basĂ©e sur l’émotion et l’immĂ©diatetĂ© de l’action Ă  rĂ©aliser, le nano-temps» incontournable Ă©carte toute possibilitĂ© d’inclusion du problĂšme rencontrĂ© dans un systĂšme de pensĂ©e oĂč le prĂ©sent s’enracine dans le passĂ© et programme le futur. Pour mener Ă  bien un tel systĂšme, le recours Ă  l’histoire et Ă  la mĂ©moire est-il indispensable ? Sujet 8 Parce qu’un homme sans mĂ©moire est un homme sans vie, un peuple sans mĂ©moire est un peuple sans avenir. » Ferdinand Foch Au moment oĂč l’enseignement de l’histoire est encore rĂ©duit dans l’éducation nationale et que les programmes ont dĂ©jĂ  largement Ă©tĂ© amputĂ©s de l’apprentissage de personnalitĂ©s de notre histoire de France telles que Louis XIV, NapolĂ©on, Clovis et autres figures, la prioritĂ© est davantage donnĂ©e Ă  l’enseignement de l’histoire Africaine, des cours de cuisine ou autres disciplines afin d’ ouvrir l’esprit » de nos jeunes gĂ©nĂ©rations. Effacer ses notions de notre mĂ©moire collective nous amĂšne Ă  nous interroger sur notre rapport au passĂ©, sur son utilitĂ© et son lien avec le prĂ©sent et le futur que nous vivons ? S’intĂ©resser Ă  notre histoire, Ă  la mĂ©moire de notre civilisation nous empĂȘcherait-il de vivre dĂ©cemment notre prĂ©sent, de le comprendre,et d’évaluer le futur plus ou moins proche avec l’idĂ©e dominante selon laquelle le passĂ© serait un enjeu et que l’action historique seraient sensĂ©es nous promettre un meilleur avenir ? L’aphorisme de Foch prend alors tout son sens quand il dĂ©clare que parce qu’un homme sans mĂ©moire est un homme sans vie, un peuple sans mĂ©moire est un peuple sans avenir ». Doit-on, pour ĂȘtre demain, celui qui doit ne pas oublier celui qu’il a Ă©tĂ© ? Autrement dit, oublier le passĂ©, serait-il un grave danger pour l’homme ou pour un peule qui, dĂ©muni de son identitĂ© passĂ©e ne pourrait vivre un prĂ©sent ou un avenir paisible ? Sujet 9 Un peuple qui oublie son passĂ© se condamne Ă  le revivre. » Winston Churchill Les peuples et les gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire », Ă©crivait le philosophe Hegel. Aux Etats-Unis, des Ă©lus dĂ©mocrates et rĂ©publicains entendent ressusciter un texte vieux de 80 ans qui cloisonnait les banques de dĂ©tail et les banques d’investissement. AdoptĂ© en 1933, dans le sillage du krach de 1929, le Glass-Steagall Act» interdisait aux banques d’épargne de se livrer Ă  des activitĂ©s spĂ©culatives ou d’assurance et d’émettre des titres financiers. Cette lĂ©gislation a tenu pendant plus d’un demi-siĂšcle avant d’ĂȘtre abrogĂ©e en 1999, en pleine pĂ©riode d’euphorie Ă©conomique. Les spĂ©cialistes affirment que l’on avait alors ouvert la voie du krach de 2008 aux gĂ©ants bancaires et que la disparition de cette loi Ă©tait la consĂ©quence aujourd’hui d’une instabilitĂ© financiĂšre permanente
 L’Union europĂ©enne en cette fin d’annĂ©e prĂ©parera une rĂ©forme bancaire d’envergure afin de ne pas reconduire ces risques. Les leçons du passĂ© seraient-elles enfin devenues sources d’enseignement dans le temps prĂ©sent ? Sujet 10 Les vĂ©ritĂ©s historiques sont rarement bonnes Ă  entendre lorsqu’elles Ă©branlent les fondements de la mĂ©moire collective » Isabelle Hausser L’engouement actuel, dans nos sociĂ©tĂ©s occidentales, pour les rĂ©cits historiques, les autobiographies, les Lieux de mĂ©moire », et ce, aprĂšs une vĂ©ritable inflation du prĂ©sent, nous mĂšne Ă  nous poser cette question centrale le retour au passĂ© peut-il s’opĂ©rer sans nostalgie, sans mettre en cause la modernitĂ©, sans dĂ©nigrer les valeurs “modernes” d’humanisme et de dĂ©mocratie ou permet-il au contraire de les sauvegarder et de les enrichir ? Autrement dit, pour reprendre une expression d’Alain Touraine, n’y a-t-il pas dans cette les vĂ©ritĂ©s historiques un cĂŽtĂ© lumiĂšre et un cĂŽtĂ© sombre qui devrait stimuler notre rĂ©flexion et notre vigilance ? Isabelle Hausser dĂ©clarait que Les vĂ©ritĂ©s historiques sont rarement bonnes Ă  entendre lorsqu’elles Ă©branlent les fondements de la mĂ©moire collective », est-ce le cas dans nos dĂ©mocraties ?

\n\n \n histoire et mémoires des conflits hggsp dissertation
Annalecorrigée Dissertation. Entretenir la mémoire du génocide des Juifs . Terminale générale Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP) L'histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tziganes. hggspT_2100_00_08C. S'entraßner. Mémoires du génocide des Juifs et des Tsiganes. 23. Dissertation. Entretenir la mémoire
TLFi AcadĂ©mie9e Ă©dition AcadĂ©mie8e Ă©dition AcadĂ©mie4e Ă©dition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 MÉMOIRE2, subst. − Relation manuscrite ou imprimĂ©e qui rappelle la vie, les Ă©vĂ©nements auxquels est associĂ©e une personne. J'ai envie d'Ă©crire un petit mĂ©moire de ce qui m'est arrivĂ© pendant mon dernier voyage Ă  Paris Stendhal, Souv. Ă©gotisme, 1832, heures sonnaient qu'il Ă©tait encore Ă  lire l'Ă©trange morceau d'analyse que Robert avait appelĂ© un mĂ©moire sur lui-mĂȘme, et dont le vrai titre eĂ»t Ă©tĂ© Confession d'un jeune homme d'aujourd'hui» Bourget, Disciple, 1889, En partic., au plur. avec une majuscule dans le titre d'une oeuvre. Relation, parfois oeuvre littĂ©raire, que fait une personne Ă  partir d'Ă©vĂ©nements historiques ou privĂ©s auxquels elle a participĂ© ou dont elle a Ă©tĂ© le tĂ©moin. Dicter, Ă©crire ses mĂ©moires; lire les MĂ©moires de Retz, de Saint-Simon. Je lis avec grand plaisir les MĂ©moires de Montluc. C'est un homme admirable, il raconte des choses! Courier, Pamphlets pol., À Conseil prĂ©fect. Tours, Lettres partic. 2, 1820, me suis promis dans ces mĂ©moires de dire toute ma pensĂ©e Joffre, MĂ©m., 1931, Si j'Ă©tais destinĂ© Ă  vivre, je reprĂ©senterais dans ma personne, reprĂ©sentĂ©e dans mes mĂ©moires, les principes, les idĂ©es, les Ă©vĂ©nements, les catastrophes, l'Ă©popĂ©e de mon temps. Chateaubr., MĂ©m., 1848, − ExposĂ© qui attire l'attention de quelqu'un sur une question Écrit sommaire qui vise Ă  informer. Mon pĂšre a remis Ă  l'empereur le mĂ©moire adressĂ© par toi. Le rĂ©cit de tes attentats avait irritĂ© sa justice La MarteliĂšre, Robert, 1793, v, 9, marĂ©chal de Belle-Isle, voyant que M. de Choiseul prenait trop d'ascendant, fit faire contre lui un mĂ©moire pour le roi, par le jĂ©suite Neuville Chamfort, Caract. et anecd., 1794, MĂ©moire justificatif. Madame de Longueville ... lui transmit, quelques jours aprĂšs, un mĂ©moire justificatif, dressĂ© par M. Arnauld. Ce mĂ©moire, en forme d'argumentation, Ă©tait raide et peu adroit Sainte-Beuve, Port-Royal, 1859, DR. Écrit oĂč sont consignĂ©s les motifs d'un plaideur. Si Greslou Ă©tait condamnĂ©, il dĂ©poserait le mĂ©moire entre les mains du prĂ©sident, sur l'heure mĂȘme Bourget, Disciple, 1889, Dissertation sur quelque objet de science, d'Ă©rudition, de littĂ©rature rĂ©digĂ©e Ă  l'intention d'une sociĂ©tĂ© savante ou en vue d'un concours, d'un examen. Un savant mĂ©moire; mĂ©moire gĂ©nĂ©alogique, historique; mĂ©moire de chimie, de gĂ©omĂ©trie, de licence; lire le mĂ©moire de qqn sur la musique, les vers Ă  soie; prĂ©senter un mĂ©moire de maĂźtrise. Il rappelait son mĂ©moire intitulĂ© Du cidre, de sa fabrication et de ses effets Flaub., MmeBovary, 1857, mĂ©moire sur l'Ă©tude du grec au moyen Ăąge que j'avais commencĂ© pour rĂ©pondre Ă  une question de l'AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, absorbait toutes mes pensĂ©es Renan, Avenir sc., 1890, Lorsque Mendel publia son fameux mĂ©moire sur les croisements de pois, nul ne comprit qu'une science nouvelle, aux prolongements infinis, la science de l'hĂ©rĂ©ditĂ©, venait de faire son entrĂ©e dans le monde. J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 23.− Au plur. Recueil des travaux d'une sociĂ©tĂ© savante. Suivant l'abbĂ© de La Caille, la latitude ne serait que de 7 degrĂ©s 57 minutes ....Voyez les MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences, annĂ©e 1754, page 129 Voy. La PĂ©rouse, 1797, État dĂ©taillĂ© des sommes dues Ă  un entrepreneur, un artisan, un fournisseur, un homme de justice. MĂ©moire de frais; acquitter, payer, solder un mĂ©moire; le mĂ©moire de l'hĂŽtelier, du menuisier, du peintre, du tapissier. Vous vĂ©rifierez et rĂ©glerez mon mĂ©moire, il n'y a qu'Ă  toiser, tous les prix sont convenus par vous au nom de Monsieur Birotteau Balzac, C. Birotteau, 1837, ... je loue aux BĂ©nĂ©dictins leur maison que j'ai fait rebĂątir − les devis, les factures sont Ă  mon nom et c'est moi qui ai rĂ©glĂ©, en personne, les mĂ©moires des entrepreneurs et de l'architecte. Huysmans, Oblat, 1903, et Orth. V. mĂ©moire1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 Ă©crit, relation» Beroul, Tristan, Ă©d. E. Muret, 1268; 2. 1356 dr. document contenant les faits et les moyens d'une cause qui doit ĂȘtre jugĂ©e» Ordonnances, III, 134 ds Gdf.; 3. 1477 Ă©crit contenant des renseignements ou des instructions destinĂ©s Ă  quelqu'un sur quelque affaire» Lettres Louis XI ds Bartzsch, 1580 pour mĂ©moire B. Palissy, Discours admirables, ds IGLF; 4. 1551 relevĂ© de sommes dues, facture» Journal du Sieur de Gouberville ds Poppe, 5. 1552 au plur. ouvrage faisant le rĂ©cit des Ă©vĂ©nements que l'on a vĂ©cus au cours de son existence» Les memoires de messire Philippe de Commines, reveus et corrigez par cf. aussi Ă©d. J. Calmette, 6. a 1671 exposĂ©, dissertation sur un sujet d'Ă©tude prĂ©cis» au plur. dans le titre d'ouvrages rassemblant de tels textes MĂ©moires pour servir Ă  l'hist. nat. des animaux; b 1789 au sing. Lavoisier, Chim., SpĂ©cialisation, au masc., de mĂ©moire1*.STAT. − MĂ©moire1 et 2. FrĂ©q. abs. littĂ©r. 9258. FrĂ©q. rel. littĂ©r. xixes. a 17317, b 11407; xxes. a 10566, b 12129.

I Les mémoires et la justice, des sources pour l'historien. 1. Définir mémoires et justice. La mémoire est le vécu tel qu'on se le remémore, elle cherche à donner un sens au passé, elle est émotionnelle. Les souvenirs sont sélectionnés selon les besoins de ceux qui les portent : il n'y a pas une mais des mémoires.

Nous sommes actuellement en train de faire quelques petits travaux sur LeWebPedagogique. Et si vous en profitiez pour savourer ces derniers instants avant la rentrée ?

Listedes Ă©noncĂ©s de dissertation et d'Ă©tude critique dans les sujets du bac en HGGSP Le chiffre indique le numĂ©ro du thĂšme : 1. — De nouveaux espaces de conquĂȘte ; 2. — Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de rĂ©solution ;
Les Cours de - Histoire, GĂ©ographie, EMC, HGGSP Sapere Aude - Ose Savoir ! CrĂ©ation 20 mai 2021 Mis Ă  jour 30 novembre 2021 Affichages 3094 Manuel Nathan HGGSP Term Les conflits ont toujours reprĂ©sentĂ©s des moments douloureux dans l’histoire des sociĂ©tĂ©s, ce qui en fait des Ă©vĂ©nements qui ont une forte dimension mĂ©morielle. Cette mĂ©moire relĂšve Ă  la fois de l’individu et de la collectivitĂ©. Ces mĂ©moires peuvent faire perdurer des tensions entre groupes ou entre pays devenant ainsi des objets politiques et gĂ©opolitiques. L’historien doit prendre en compte ces diffĂ©rentes dimensions des tĂ©moignages qui peuvent ĂȘtre autant d’entraves Ă  son travail. ComplĂ©ments bibliographiques Richard Élodie, Vorms Charlotte, Les historiens pris dans les conflits de mĂ©moire », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, 2015/3 N° 127, p. 3-12. DOI URL Godicheau François, La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, 2015/3 N° 127, p. 59-75. DOI URL "MĂ©moires de la Grande Guerre", MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps 2014/1 N° 113 - 114, Articles en relation Publications rĂ©centes
  1. ዚራĐșохէምорա Đ”ĐčŐ«ĐŒĐ°á‰«ÎčĐșрξ Ń‚Đ°Ő€ĐŸĐșр
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Ilvous est possible de consulter les sujets des Ă©preuves de spĂ©cialitĂ© HGGSP Terminale par session Ă  cette adresse : ThĂšme 1 - De nouveaux espaces de conquĂȘte : Dissertation Etude critique ThĂšme 2 - Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de rĂ©solution: Dissertation : mĂ©tropole 2021(1) mĂ©tropole 2021 (2) Ă©tranger 2021 (1) Diaparoma du cours La dimension politique de la guerre, des conflits interĂ©tatiques aux enjeux transnationaux Cours Ă©lĂšve La dimension politique de la guerre, des conflits interĂ©tatiques aux enjeux transnationaux Fond de schĂ©ma Le systĂšme conceptuel de la guerre selon Clausewitz TD1 Clausewitz, un modĂšle pour penser et faire la guerre CorrigĂ© TD1 Clausewitz, un modĂšle pour penser et faire la guerre TD2 La guerre de Sept Ans, une guerre rĂ©elle » limitĂ©e Jalon 1 CorrigĂ© TD2 La guerre de Sept Ans, une guerre rĂ©elle » limitĂ©e Jalon 1 TD3 Les guerres rĂ©volutionnaires et napolĂ©oniennes, vers la guerre absolue » Jalon 1 CorrigĂ© TD3 Les guerres rĂ©volutionnaires et napolĂ©oniennes, vers la guerre absolue » Jalon 1 CorrigĂ© TD 4 Analyse de documents type bac Jalon 2 Sujet entraĂźnement dissertation Quel est le rĂŽle des acteurs non Ă©tatiques dans les guerres du XVIIIe siĂšcle Ă  nos jours ? CorrigĂ© sujet entraĂźnement dissertation Quel est le rĂŽle des acteurs non Ă©tatiques dans les guerres du XVIIIe siĂšcle Ă  nos jours ? CorrigĂ© du sujet 1 du devoir sur table Durant les guerres du XVIIIe s jusqu’en 1991, les États cherchent-ils Ă  anĂ©antir leurs adversaires ? CorrigĂ© du sujet 2 du devoir sur table Les guerres actuelles depuis 1991 sont-elles les mĂȘmes que celles du passĂ© ? Shoahet MĂ©moire des gĂ©nocides; CitoyennetĂ©; E.D.D; HiDA; HGGSP - Histoire et mĂ©moires Formation rĂ©alisĂ©e par Anthony Guyon - LycĂ©e Jacques Audiberti, Antibes. Histoire et mĂ©moires. ThĂšme 3 - Histoire et mĂ©moires . DIAPORAMA DE LA FORMATION. Vous ĂȘtes ici : Accueil. MĂ©moires. La PremiĂšre Guerre mondiale. Ressources pĂ©dagogiques. Au lycĂ©e.
Fiche revision Histoire et mĂ©moire 1 sur 3 AXE 1 - Histoire et mĂ©moires des conflits Les CONFLITS cf. thĂšme II et leur HISTOIRE sont durablement inscrits dans la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s et dans les mĂ©moires individuelles s’agissant de pĂ©riode sombres et douloureuses. Elles donnent souvent naissance Ă  une mĂ©moire officielle de la part des gouvernements, qui entendent Ă©touffer tout ce qui pourrait diviser les populations. I/ HISTOIRES ET MÉMOIRES DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE Jalon 1 Causes multiples attentat de Sarajevo a excitĂ© des tensions plus profondes rivalitĂ©s coloniales et territoriales, tensions nationalistes, courses aux armements, etc. ➔ Entraine l’engrenage des alliances nouĂ©es au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle. ÉtĂ© 1914 dĂ©clenchement d’un conflit dont l'ampleur et la durĂ©e n'avaient Ă©tĂ© imaginĂ©e ni dĂ©sirĂ©e par les gouvernements. Question qui se pose dĂšs le dĂ©but aucun Etat n’a revendiquĂ© la responsabilitĂ© de la guerre. ➔ Le conflit dure = chaque belligĂ©rant justifie les sacrifices imposĂ©s en rejetant la faute sur l'ennemi => se prĂ©sente comme l'agressĂ© menant une guerre dĂ©fensive guerre du droit » ➔Cette responsabilisation de l’Allemagne est dĂ©noncĂ©e vivement le traitĂ© apparait comme un DIKTAT, tant par les diplomates, les dirigeants que par l’opinion publique allemande. L’apport de l’HISTORIOGRAPHIE au dĂ©bat JALON 1 Au dĂ©part, la mĂ©moire du dĂ©clenchement de la 1GM est relativement simpliste l’Autre est responsable. ➔ Mais cette mĂ©moire, autant officielle que populaire = propagandes militaires Ă©volue grĂące aux travaux des historiens. Ils Ă©tudient les causes de la 1GM car cette question est devenue trĂšs politique des intellectuels pacifistes et marxistes analysent marche Ă  la guerre comme le choc inĂ©vitable des impĂ©rialismes europ. AnnĂ©es 1930 quelques Ă©volutions permises par les historiens Ă©tudient la guerre d’un point de vue politique et diplomatique, vue d'en haut ». Mais les. »
MĂ©moires et histoire d’un conflit : la guerre d’AlgĂ©rie. La concurrence mĂ©morielle entre les diffĂ©rents acteurs et le rapport de la mĂ©moire Ă  l’histoire. Le rĂ©cit de la guerre tout comme les dates de sa commĂ©moration gĂ©nĂšrent des conflits de mĂ©moire. Pour rappel sur ce
L’HISTORIEN ET LES MÉMOIRES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE EN FRANCE RÉSUMÉ En 1945, le mythe rĂ©sistancialiste, c'est-Ă -dire le mythe d'une France unie derriĂšre la RĂ©sistance, s'impose. La mĂ©moire du rĂ©gime de Vichy et de la Shoah est refoulĂ©e, comme celle des massacres des minoritĂ©s. La prioritĂ© est donnĂ©e Ă  la reconstruction et Ă  l'unitĂ© nationale. Des travaux de cinĂ©astes et d'historiens ainsi que des procĂšs permettent de porter un nouveau regard sur la Seconde Guerre mondiale. Le mythe rĂ©sistancialiste est critiquĂ© et la Shoah est reconnue. DiffĂ©rents groupes mĂ©moriels dĂ©fendent leur vision du conflit. Bien qu'il existe de nombreux liens entre l'histoire et la mĂ©moire, les historiens cherchent Ă  prendre du recul par rapport Ă  ce rĂ©veil mĂ©moriel. Ainsi, la participation d'historiens en tant que tĂ©moins experts, lors de certains procĂšs, provoque un dĂ©bat sur le rĂŽle qu'ils doivent jouer. Le travail historique, en expliquant la complexitĂ© des Ă©vĂ©nements, contribue Ă  un apaisement des mĂ©moires et Ă  la reconnaissance officielle du rĂŽle de la France et des Français dans le conflit. Face Ă  cette multiplication des commĂ©morations, le risque est de sombrer dans une hypermnĂ©sie, c'est-Ă -dire un excĂšs mĂ©moriel des diffĂ©rents groupes porteurs de mĂ©moire. I/ LES MÉMOIRES D’APRÈS-GUERRE A/ Le mythe rĂ©sistancialiste 1 Une sociĂ©tĂ© traumatisĂ©e La France sort du conïŹ‚it dĂ©sunie et affaiblie Elle a subi de nombreuses pertes humaines avec environ 400 000 morts. Les bombardements ont dĂ©truit de nombreuses villes et des installations plus, le pays est divisĂ© entre les collaborateurs environ 55 000 personnes ont servi avec les forces allemandes ou pĂ©tainistes et les rĂ©sistants 200 000 personnes possĂšdent la carte de combattant de la RĂ©sistance.Les anciens collaborateurs sont punis lors de l’ Ă©puration est parfois une "Ă©puration sauvage". Elle cause la mort de 9000 personnes dont un tiers par les rĂ©sistants. Des femmes, accusĂ©es de "collaboration horizontale", c'est-Ă -dire d'avoir couchĂ© avec l'ennemi, sont lĂ©gale, elle, ouvre 160 000 procĂšs et 7000 personnes sont condamnĂ©es Ă  la peine capitale. Sur ces condamnations Ă  mort, 791 sont rĂ©ellement La prioritĂ© Ă  l’union nationale Compte tenu de la situation de la France, l'objectif au lendemain de la guerre est de mettre en avant l'unitĂ© du pays dans son combat contre l'occupant allemand. L'ordonnance du 9 aoĂ»t 1944 indique que "la forme du gouvernement est et demeure la rĂ©publique. En droit, celle-ci n'a pas cessĂ© d'exister". L'objectif de cette affirmation est de minimiser la responsabilitĂ© de la France et des Français dans le rĂ©gime de Vichy, que De Gaulle considĂšre comme "nul et non avenu". Le terme de "mythe rĂ©sistancialiste" est utilisĂ© par l'historien Henry Rousso pour dĂ©crire la lecture hĂ©roĂŻque d'une France qui aurait Ă©tĂ© totalement rĂ©sistante. De Gaulle entretient le mythe rĂ©sistancialiste d'autant plus que le contexte est difficile pour la France, engagĂ©e dans la guerre d'AlgĂ©rie. REMARQUEđŸ€“ La mĂ©moire est la prĂ©sence sĂ©lective des souvenirs du passĂ© dans une sociĂ©tĂ© donnĂ©e. Elle est souvent plurielle et conflictuelle les diffĂ©rents groupes qui ont vĂ©cu des Ă©vĂ©nements douloureux se font leur propre construction du passĂ© et ces diffĂ©rentes visions peuvent s'opposer. Les groupes qui portent les mĂ©moires cherchent une reconnaissance dans le prĂ©sent de leur vision des Ă©vĂ©nements. L'histoire a pour vocation de restituer le passĂ© de la maniĂšre la plus objective possible. Elle s'appuie sur une Ă©tude critique des sources Ă©crites, orales ou encore archĂ©ologiques. Les mĂ©moires cherchent Ă  rĂ©habiliter, "sauver de l'oubli", alors que l'histoire veut comprendre et expliquer le passĂ©. MĂȘme si l'histoire ne doit pas, dans un souci d'objectivitĂ©, ĂȘtre soumise aux enjeux des mĂ©moires, il existe de nombreux liens et interactions entre les deux.

Fichede rĂ©vision HGGSP – ThĂšme 3 : les frontiĂšres Axe 1 : Tracer des frontiĂšres; HGGSP terminale AXE 1 - Histoire et mĂ©moires des conflits; DISSERTATION HGGSP: LES NOUVELLES ROUTES DE LA SOIE; 1Ăšre HGGSP Pistes de correction pour la composition sur le thĂšme 1, sujet D. Dissertation HGGSP : Mers et OcĂ©ans

Les conflits et leur histoire sont gravĂ©s dans les mĂ©moires individuelles et la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s. La PremiĂšre Guerre mondiale 1914-1918 et la guerre d'AlgĂ©rie 1954-1962 ont fait l'objet de nombreux travaux historiques qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s Ă  des fins politiques. Ces travaux nourrissent les mĂ©moires et ce que les spĂ©cialistes appellent l'historiographie », c'est-Ă -dire la discipline qui Ă©tudie les historiens, leurs travaux et leurs conceptions de l'histoire, mais aussi des dĂ©bats dont les enjeux dĂ©passent le cercle des universitaires et sont Ă  la fois politiques et les conflits et leur histoire s'inscrivent-ils dans les mĂ©moires des populations et peuvent-ils faire l'objet d'une instrumentalisation politique ? Quels enjeux historiographiques et politiques peuvent reprĂ©senter des conflits passĂ©s qui ont laissĂ© des cicatrices, plus ou moins douloureuses, pour les gĂ©nĂ©rations suivantes ? ILes causes de la PremiĂšre Guerre mondiale un dĂ©bat historique L'un des dĂ©bats historiques les plus importants est celui cherchant Ă  Ă©tablir qui est le responsable du dĂ©clenchement de la PremiĂšre Guerre mondiale. En effet, l'Ă©tĂ© 1914 est marquĂ© par une sĂ©rie d'Ă©vĂ©nements qui poussent les deux alliances d'Europe Ă  se lancer dans une guerre qui va durer quatre ans. Au lendemain de la guerre, les historiens allemands et les historiens français n'ont pas la mĂȘme lecture de l'Ă©tĂ© 1914, chaque pays cherchant Ă  ne pas assumer la responsabilitĂ© de cette guerre. AL'Ă©tĂ© 1914 l'engrenage des alliances En 1914, l'Europe est divisĂ©e en deux alliances la Triple-Entente France, Russie et Royaume-Uni et la Triple-Alliance Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie. L'attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914, dĂ©clenche une suite d'Ă©vĂ©nements qui conduisent Ă  la guerre. Le conflit devient une guerre europĂ©enne qui se mondialise et surtout qui dure plus de quatre annĂ©es, et dont le bilan est catastrophique. Le traitĂ© de Versailles est trĂšs humiliant pour les perdants, dont fait partie l'Allemagne. Le systĂšme des alliances met en marche un engrenage impossible Ă  arrĂȘter au cours de l'Ă©tĂ© 1914 28 juin assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, hĂ©ritier d'Autriche-Hongrie, par un Ă©tudiant nationaliste serbe, Gavrilo Princip. C'est l'attentat de Sarajevo. 23 juillet ultimatum de l'Autriche-Hongrie Ă  la Serbie pour enquĂȘter en Serbie. L'Autriche-Hongrie laisse 48 heures Ă  la Serbie pour rĂ©pondre. 25 juillet la Serbie accepte l'ultimatum Ă  l'exception d'une clause la participation de policiers autrichiens Ă  l'enquĂȘte sur l'attentat sur son territoire. 28 juillet l'Autriche-Hongrie dĂ©clare la guerre Ă  la Serbie. 30 juillet mobilisation gĂ©nĂ©rale en Russie, alliĂ©e de Serbie, qui entraĂźne la mobilisation de l'Allemagne, alliĂ©e de l'Autriche-Hongrie. 1er aoĂ»t dĂ©claration de guerre de l'Allemagne Ă  la Russie. La France, alliĂ©e de la Serbie et de la Russie, dĂ©cide la mobilisation gĂ©nĂ©rale. 2 aoĂ»t ultimatum de l'Allemagne Ă  la Belgique lui demandant l'autorisation de passage de ses troupes. La Belgique refuse. 3 aoĂ»t l'Allemagne envahit la Belgique et dĂ©clare la guerre Ă  la France. L'Italie reste neutre. 4 aoĂ»t le Royaume-Uni dĂ©clare la guerre Ă  l'Allemagne en rĂ©ponse au viol de la neutralitĂ© belge. 6 aoĂ»t la Serbie dĂ©clare la guerre Ă  l'Allemagne. Le conflit, qui devait ĂȘtre court, dure quatre ans. À la fin du conflit, la Triple-Alliance a perdu. Le bilan dĂ©mographique, Ă©conomique, politique et social de la PremiĂšre Guerre mondiale est dĂ©sastreux 14 millions de morts ; 3 millions de veuves ; 6 millions d'orphelins ; des pays endettĂ©s ; des villes entiĂšrement dĂ©truites. Le traitĂ© de Versailles signĂ© le 28 juin 1919 impose des conditions dures Ă  l'Allemagne elle perd son statut de grande puissance et est rĂ©duite Ă  une puissance secondaire. Ce traitĂ© est vĂ©cu comme une humiliation pour les Allemands, un diktat » c'est-Ă -dire une paix dictĂ©e » par les vainqueurs. Un article en particulier, l'article 231, fait l'objet de controverses l'Allemagne est considĂ©rĂ©e comme responsable de la guerre. L'Allemagne et ses alliĂ©s sont responsables, pour les avoir causĂ©s, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les gouvernements alliĂ©s et associĂ©s et leurs nationaux en consĂ©quence de la guerre qui leur a Ă©tĂ© imposĂ© par l'agression de l'Allemagne et de ses alliĂ©s. »TraitĂ© de Versailles, article 231Cet article fonde la question des responsabilitĂ©s et revĂȘt une dimension Ă©minemment politique. BLa question de la responsabilitĂ© l'opposition entre les historiens allemands et français La question de la responsabilitĂ© a une dimension politique majeure et divise la France et l'Allemagne. Pour les historiens allemands, dont fait partie Hans DelbrĂŒck, l'Allemagne est innocente. Pour les historiens français, l'Allemagne est coupable et responsable de la PremiĂšre Guerre mondiale. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale et les horreurs commises par les nazis, un historien allemand, Fritz Fischer, crĂ©e une importante controverse. Il estime que le nazisme et la Seconde Guerre mondiale sont la continuitĂ© de l'impĂ©rialisme allemand ayant provoquĂ© la guerre en 1914. Pour lui, l'Allemagne est donc responsable de la PremiĂšre Guerre question de la responsabilitĂ© est importante sur le plan politique Pour la France, cela justifie le paiement de lourdes rĂ©parations par l'Allemagne et une politique de fermetĂ© Ă  son Ă©gard. Pour l'Allemagne, ce sont les socialistes et les dirigeants politiques de la rĂ©publique de Weimar qui sont responsables, mais pas tout le pays. La frustration et l'humiliation permettent de dĂ©velopper une thĂšse fausse et dangereuse diffusĂ©e par les militaires allemands l'armĂ©e allemande a Ă©tĂ© trahie par un coup de poignard dans le dos » portĂ© par les Juifs et les socialistes. AprĂšs la guerre, les historiens allemands dĂ©fendent l'Allemagne. Elle est prĂ©sentĂ©e comme un État en pleine expansion en 1914, encerclĂ© par des voisins menaçants qui lui refusent son espace vital et sa part du partage colonial du monde. Selon cette interprĂ©tation, l'Allemagne n'a fait que se dĂ©fendre. Les responsabilitĂ©s sont du cĂŽtĂ© de la Russie qui s'est mobilisĂ©e contre l'Allemagne, et du cĂŽtĂ© de la France qui a soutenu la Russie. Par ailleurs, les hĂ©sitations du Royaume-Uni, interprĂ©tĂ©es par l'Allemagne comme une neutralitĂ©, ont jouĂ© un rĂŽle dans l'engrenage de la les historiens français, l'Allemagne est plutĂŽt responsable, mĂȘme si cette analyse Ă©volue entre 1925 et 1925, Pierre Renouvin publie Les Origines immĂ©diates de la guerre. Cet historien est un ancien combattant, mutilĂ© de guerre. ChargĂ© de cours Ă  la Sorbonne dĂšs 1919, il est le premier historien français Ă  avoir accĂšs aux archives du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. Archives Les archives sont l'ensemble des documents conservĂ©s. Quand elles sont publiques, elles sont conservĂ©es par un État selon des critĂšres prĂ©cis, notamment de dĂ©lais de consultation. Dans son ouvrage, Pierre Renouvin se penche sur la succession des dĂ©cisions de la crise de juillet 1914 qui ont menĂ© au conflit. Il conclut Ă  une Ă©crasante responsabilitĂ© de l'Allemagne et de la double monarchie 1933, Jules Isaac publie Un dĂ©bat historique. Le ProblĂšme des origines de la guerre. Lui aussi est un ancien combattant, inspecteur gĂ©nĂ©ral de l'Instruction publique et auteur de manuels scolaires trĂšs connus et utilisĂ©s Ă  l'Ă©poque. Il est pacifiste et veut Ă©duquer les jeunes gĂ©nĂ©rations dans la haine de la guerre. Il soutient une thĂšse plus nuancĂ©e la responsabilitĂ© principale est allemande et autrichienne mais elle est partagĂ©e par la France et la Russie. Pour lui, la France n'a pas invitĂ© la Russie Ă  une plus grande prudence et le Royaume-Uni n'a pas assez tĂŽt fait savoir qu'il ne resterait pas les annĂ©es 1950, Pierre Renouvin rĂ©vise son jugement. Sans renoncer Ă  la thĂšse d'une responsabilitĂ© dĂ©cisive de l'Allemagne, il reconnaĂźt que les AlliĂ©s n'ont pas fait tout leur possible pour empĂȘcher la Allemagne, la controverse de Fritz Fischer en 1961 rĂ©anime le dĂ©bat. La Seconde Guerre mondiale a changĂ© l'orientation de l'analyse. Le nazisme et ses atrocitĂ©s posent de nouvelles questions aux historiens Comment et pourquoi le nazisme a-t-il rĂ©gnĂ© en Allemagne ? Le nazisme est-il un accident de l'histoire ou l'aboutissement extrĂȘme d'une volontĂ© de puissance ancienne ? Cela nĂ©cessite une rĂ©vision profonde de la maniĂšre d'analyser la PremiĂšre Guerre mondiale et donc une mutation de l'historiographie dominante. Historiographie L'historiographie est une discipline qui Ă©tudie les historiens, leurs travaux et leurs conceptions de l' Fritz Fischer propose une nouvelle analyse. Il publie d'abord un article en 1959 puis un livre en 1961 intitulĂ© Les Buts de guerre de l'Allemagne impĂ©riale 1914-1918. Le titre allemand est Griff nach der Weltmacht, c'est-Ă -dire La QuĂȘte du pouvoir mondial. Ce livre dĂ©clenche une longue querelle d'historiens jusqu'aux annĂ©es 1980. Selon Fritz Fischer, il y a bien une responsabilitĂ© dĂ©cisive de l'Allemagne. L'Allemagne, confiante dans sa supĂ©rioritĂ© militaire, ayant voulu, souhaitĂ© et appuyĂ© la guerre austro-serbe, prit sciemment le risque d'un conflit militaire avec la France et la Russie. Le gouvernement allemand portait ainsi une part dĂ©cisive de la responsabilitĂ© historique de la guerre mondiale [
]. »Les Buts de guerre de l'Allemagne impĂ©riale 1914-1918 L'Allemagne aurait dĂ©clenchĂ© les hostilitĂ©s afin d'accĂ©der au rang de puissance mondiale. Cela revient Ă  placer l'expansionnisme nazi du IIIe Reich dans la continuitĂ© du IIe Reich. Le nazisme n'est donc plus une exception mais une continuitĂ© nationaliste de Bismarck Ă  Hitler ». Fritz Fischer explique Ă©galement que la politique intĂ©rieure le poids de l'armĂ©e et des forces nationalistes a eu une influence dĂ©terminante sur les dĂ©cisions du chancelier et de l'empereur, plus que les rapports de force internationaux. C'est vĂ©ritablement un renversement des systĂšmes d' thĂšse de Fritz Fischer s'oppose aux analyses dominantes de l'Ă©poque. Les dĂ©bats ont mĂȘme dĂ©passĂ© les cercles universitaires et se sont Ă©tendus dans la sociĂ©tĂ© et le monde politique, le chancelier allemand au pouvoir Ă  cette Ă©poque-lĂ  s'opposant aux idĂ©es de Fritz Fischer. CUn dĂ©bat apaisĂ© Aujourd'hui, la question est plus apaisĂ©e, les responsabilitĂ©s sont partagĂ©es et la dimension politique et polĂ©mique s'est Ă©teinte avec le temps. Cela s'explique par le nouveau contexte politique international et par la rĂ©orientation des recherches contexte international permet d'apaiser le dĂ©bat. La construction europĂ©enne Ă  partir de 1951 est fondĂ©e sur la rĂ©conciliation franco-allemande. Il faut oublier les tensions et les conflits passĂ©s. La construction europĂ©enne permet d'instaurer une solidaritĂ© entre les États de l'Europe de l'Ouest qui apaise la mĂ©moire des conflits recherches historiques se rĂ©orientent. On note un certain dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la PremiĂšre Guerre mondiale au profit de la Seconde Guerre mondiale. À partir des annĂ©es 1980-1990, les historiens privilĂ©gient une approche anthropologique, culturelle et sociale de la guerre de 1914-1918 et ne s'intĂ©ressent plus Ă  la question des responsabilitĂ©s mais plutĂŽt aux questions des violences de guerre, de la guerre totale, de la brutalisation » des sociĂ©tĂ©s. Le dernier livre en date sur la question des responsabilitĂ©s est paru en 2012. Il est Ă©crit par un enseignant Ă  Cambridge, Christopher Clark et s'intitule Les Somnambules. ÉtĂ© 1914 comment l'Europe a marchĂ© vers la guerre. Cet ouvrage avance plusieurs thĂšses dont deux importantes Il n'y a pas un coupable mais des coresponsables, idĂ©e explicite dans le titre du livre. Les responsabilitĂ©s russes, serbes et françaises sont importantes et minimisent donc celles des Allemands et des Autrichiens. Au total, cette recherche orientĂ©e, mais exemplaire dans son genre, dĂ©bouche sur une mĂ©taphore celle des "somnambules", des hommes d'État prisonniers de perceptions faussĂ©es de leurs adversaires, acteurs d'une "tragĂ©die" dĂ©bouchant sur un "cataclysme". »Critique du livre Les somnambules. ÉtĂ© 1914 comment l'Europe a marchĂ© vers la guerre dans Le Monde IIMĂ©moire et histoire d'un conflit la guerre d'AlgĂ©rie La guerre d'AlgĂ©rie a longtemps Ă©tĂ© une guerre sans nom ». L'État français a refusĂ© de reconnaĂźtre qu'il s'agissait d'une guerre. Pourtant, ce conflit violent a coĂ»tĂ© la vie de nombreuses personnes, surtout algĂ©riennes, entre 1954 et 1962, en divisant profondĂ©ment la sociĂ©tĂ© française. Les mĂ©moires de la guerre d'AlgĂ©rie sont opposĂ©es, chaque pays ayant sa version des faits. Aujourd'hui, on note une reconnaissance de la responsabilitĂ© de l'État français mais des tensions perdurent. ALa guerre d'AlgĂ©rie une guerre de dĂ©colonisation 1954-1962 En 1954, l'AlgĂ©rie est une colonie française qui a un statut particulier elle est dĂ©coupĂ©e en trois dĂ©partements. Les AlgĂ©riens, qui sont moins bien considĂ©rĂ©s que les colons français, souhaitent retrouver leur indĂ©pendance et leur libertĂ©, mais la mĂ©tropole s'y oppose. La guerre pour l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie dĂ©bute en 1954 et se termine en 1962. De nombreuses atrocitĂ©s sont commises des deux cĂŽtĂ©s pendant cette pĂ©riode, mais particuliĂšrement du cĂŽtĂ© de l'armĂ©e conquĂȘte française de l'AlgĂ©rie date de 1830 et provoque l'installation d'une population française nombreuse que l'on appelle les pieds-noirs ». Pieds-noirs Les pieds-noirs sont les EuropĂ©ens d'Afrique du Nord Ă©migrĂ©s depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations et rapatriĂ©s en France aprĂšs l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie. L'AlgĂ©rie est une colonie de peuplement dans le sens oĂč de nombreux Français y vivent. Elle est divisĂ©e en trois dĂ©partements la Seconde Guerre mondiale, le nationalisme algĂ©rien existe. Il est renforcĂ© aprĂšs la guerre, d'abord en raison de la dĂ©faite française en 1940, preuve de sa fragilitĂ©, mais aussi Ă  cause de l'utilisation de l'AlgĂ©rie comme rĂ©serve de soldats disponibles aprĂšs premiĂšre manifestation des AlgĂ©riens a lieu Ă  SĂ©tif le 8 mai 1945. C'est le jour de la capitulation allemande mettant fin Ă  la Seconde Guerre mondiale. Cette manifestation s'achĂšve par une rĂ©pression FLN algĂ©rien Front de libĂ©ration nationale rĂ©clame l'indĂ©pendance. À la Toussaint 1954, il dĂ©clenche une insurrection armĂ©e et gagne progressivement la confiance des AlgĂ©riens musulmans. La France s'engage dans une guerre coloniale sanglante. Le FLN et son armĂ©e, l'ALN ArmĂ©e de libĂ©ration nationale, commettent des attentats contre la population française, contre les AlgĂ©riens restĂ©s fidĂšles Ă  la France et contre les harkis. Harkis Les harkis sont les soldats algĂ©riens engagĂ©s aux cĂŽtĂ©s de la France dans la guerre d'AlgĂ©rie. L'armĂ©e française use d'une rĂ©pression fĂ©roce et de la torture. Quelques rares officiers s'y opposent au nom du respect des Droits de l' guerre a Ă©galement des rĂ©percussions en mĂ©tropole oĂč des manifestations d'AlgĂ©riens sont rĂ©primĂ©es dans le sang le 17 octobre 1961 ou encore dans le mĂ©tro Charonne le 8 fĂ©vrier 1962. L'OAS Organisation de l'armĂ©e secrĂšte, organisation terroriste soutenant l'AlgĂ©rie française, commet de nombreux attentats en mĂ©tropole, notamment des tentatives d'assassinat du prĂ©sident Charles de paix est conclue par les accords d'Évian le 18 mars 1962 qui conduisent Ă  l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie le 3 juillet 1962. Le bilan de la guerre est lourd 25 000 soldats français et entre 300 000 et 400 000 AlgĂ©riens, civils et militaires, ont Ă©tĂ© tuĂ©s. 1 million de pieds-noirs et 40 000 harkis sont exilĂ©s en France et mal accueillis, les harkis sont relĂ©guĂ©s dans des camps de transit en France et considĂ©rĂ©s comme des traĂźtres par l'AlgĂ©rie. Les militaires français qui ont dĂ» faire leur service militaire en AlgĂ©rie les appelĂ©s n'ont pas le statut d'anciens combattants et taisent leurs douleurs. BDes mĂ©moires et des histoires opposĂ©es La guerre n'a pas la mĂȘme signification pour l'AlgĂ©rie et pour la France. Pour la France, c'est une guerre de dĂ©colonisation qui est d'abord niĂ©e et peu Ă©tudiĂ©e. Pour l'AlgĂ©rie, c'est une guerre de libĂ©ration, considĂ©rĂ©e et dĂ©nommĂ©e comme une rĂ©volution », elle est mythifiĂ©e avant d'ĂȘtre rĂ©visĂ©e. 1En France une guerre niĂ©e et tardivement Ă©tudiĂ©e En France, la guerre est d'abord niĂ©e on parle des Ă©vĂ©nements » d'AlgĂ©rie et non pas de guerre ». Les mĂ©moires de la guerre Ă©mergent peu Ă  peu dans le dĂ©bat public Ă  partir des annĂ©es 1970. Elle devient un vĂ©ritable objet d'Ă©tude des historiens dans les annĂ©es le dĂ©clenchement de l'insurrection algĂ©rienne en 1954, l'État français fait tout pour minimiser l'ampleur de ce qui se passe. Cela commence par la maniĂšre de dĂ©signer la guerre Ă©vĂ©nements », opĂ©rations de police », actions de maintien de l'ordre », pacification », etc. C'est une guerre qui ne dit pas son nom. Par ailleurs, plusieurs lois d'amnistie sont votĂ©es, dĂšs 1962, garantissant l'impunitĂ© de tous les la guerre n'est pas oubliĂ©e par ceux qui ont Ă©tĂ© impliquĂ©s, notamment les pieds-noirs qui cultivent une nostalgĂ©rie », les harkis venus s'installer en France, et les anciens combattants qui ne peuvent pas partager leur vĂ©cu traumatisant. NostalgĂ©rie La nostalgĂ©rie dĂ©signe la nostalgie de l'AlgĂ©rie ressentie par ceux qui l'ont quittĂ©e Ă  la suite de l'indĂ©pendance du pays en mĂ©moires de la guerre Ă©mergent Ă  partir des annĂ©es 1970. Le cinĂ©ma joue un rĂŽle certain en dĂ©nonçant les violences de la film La Bataille d'Alger de Gillo Pontercorvo sorti en 1965 puis le film Avoir 20 ans dans les AurĂšs de RenĂ© Vautier sorti en 1972 traitent de la guerre d'AlgĂ©rie. La reconnaissance de la guerre passe par une indemnisation des pieds-noirs dans une loi de 1970, mais cette loi est considĂ©rĂ©e comme insuffisante. Les pieds-noirs constituent un Ă©lectorat important et pĂšsent donc politiquement dans les rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes. Leur vote est majoritairement Ă  droite et Ă  l'extrĂȘme manifestations des harkis en 1975-1976 et en 1991 dĂ©noncent les conditions de vie dĂ©plorables dans lesquelles ils vivent et l'absence de reconnaissance de la part de la montĂ©e de l'extrĂȘme droite en France Ă  partir des annĂ©es 1980 provoque un mouvement contre le racisme organisĂ© par les immigrĂ©s ou leurs enfants, la gĂ©nĂ©ration beur ». Beurs Beurs » est une appellation argotique Arabes » en verlan qui dĂ©signe les jeunes nĂ©s en France de parents maghrĂ©bins. L'ouverture des archives Ă  partir des annĂ©es 1990 et l'arrivĂ©e de nouvelles gĂ©nĂ©rations d'historiens permettent une progression de la connaissance de cette pĂ©riode. À partir de 1992, en vertu de l'expiration du dĂ©lai de 30 ans, les archives sont ouvertes. Plusieurs gĂ©nĂ©rations d'historiens Ă©tudient la guerre ceux qui ont vĂ©cu la dĂ©colonisation de l'AlgĂ©rie ; ceux qui ont un rapport plus ou moins fort avec ce processus travaux de Gilbert Meynier et de Benjamin Stora ; ceux qui n'ont aucune expĂ©rience de la guerre et ont fait des travaux sur des questions sensibles la justice par Sylvie ThĂ©nault ou la torture par RaphaĂ«lle Branche. La parole des anciens appelĂ©s se libĂšre et les tĂ©moignages et les publications se multiplient. 2En AlgĂ©rie une guerre mythifiĂ©e peu Ă  peu rĂ©visĂ©e En AlgĂ©rie, la guerre est mythifiĂ©e. Cela signifie qu'elle fait partie de la mythologie nationale c'est une guerre valorisĂ©e dans laquelle le rĂŽle des AlgĂ©riens est magnifiĂ©. On observe une remise en cause du rĂ©cit national Ă  partir des annĂ©es FLN monopolise le pouvoir en mettant en place un rĂ©gime politique Ă  parti unique. L'histoire est instrumentalisĂ©e et devient un enjeu majeur c'est au nom de son action au cours de la guerre que le FLN justifie son pouvoir. D'oĂč une triple consĂ©quence une survalorisation du rĂŽle du FLN et une minimisation de celui des autres groupes nationalistes ; une prĂ©sentation de la guerre comme un soulĂšvement populaire unanime ce qui est faux ; une surestimation des pertes 1,5 million de victimes alors qu'elles sont estimĂ©es en rĂ©alitĂ© entre 300 000 et 400 000. En 1980, des Ă©meutes en Kabylie Ă©clatent et sont durement rĂ©primĂ©es ; elles remettent en question le discours du FLN sur la nation algĂ©rienne. En effet, les Kabyles ne sont pas des Arabes et rejettent le discours du gouvernement autour d'une AlgĂ©rie arabe 1980, 60 % des AlgĂ©riens ont moins de 20 ans. Cette population n'a pas connu la guerre et se sent moins concernĂ©e. Elle adhĂšre moins au discours et au rĂ©gime autoritaire du 1988, des soulĂšvements obligent le pouvoir Ă  accepter le multipartisme et l'organisation d'Ă©lections libres qui permettent la victoire des islamistes. L'armĂ©e dĂ©cide d'interrompre le processus Ă©lectoral pour empĂȘcher les islamistes d'arriver au pouvoir mais provoque une guerre civile qui va durer 8 ans, de 1992 Ă  2000. N'ayant jamais effectuĂ© une analyse critique des excĂšs commis lors de la guerre d'AlgĂ©rie, le FLN est mal placĂ© pour dĂ©noncer la violence des travail des historiens algĂ©riens est compliquĂ© du fait de la fermeture des archives de la guerre. Mohammed Harbi est nĂ© en 1933. C'est un combattant dans les rangs du FLN, conseiller du prĂ©sident Ahmed Ben Bella. Il est emprisonnĂ© en 1965 Ă  la suite de la prise de pouvoir par Houari BoumĂ©diĂšne puis il s'Ă©vade et s'exile en France en 1973 pour devenir un historien du FLN et de la guerre d'AlgĂ©rie. Certains de ses ouvrages sont interdits en AlgĂ©rie. CLa persistance de tensions malgrĂ© la reconnaissance des faits Dans les annĂ©es 1990, une politique de reconnaissance mĂ©morielle de la part de la France dĂ©bute. On observe des tentatives pour aller vers une histoire commune bien qu'il y ait toujours des mĂ©moires cloisonnĂ©es. L'historien Benjamin Stora parle d'une guerre des mĂ©moires ».En France, les crimes commis par l'armĂ©e française sont de plus en plus reconnus depuis la fin des annĂ©es 1990. Le terme de guerre » a Ă©tĂ© reconnu en 1999. Dans les annĂ©es 2000 et 2010, les prĂ©sidents français Jacques Chirac, François Hollande et Emmanuel Macron ont contribuĂ© Ă  reconnaĂźtre la responsabilitĂ© de la France dans le conflit. Le dĂ©bat Ă  l'occasion de la publication des mĂ©moires du gĂ©nĂ©ral Aussaresses en 2001 sur la question de l'utilisation de la torture par l'armĂ©e française est emblĂ©matique ancien chef des services de renseignement lors de la bataille d'Alger en 1957, il justifie la torture, ce qui lui vaut une condamnation par la justice et la perte de sa LĂ©gion d' observe des tentatives pour poser les bases d'un dialogue et d'un travail commun. Un livre sur la guerre d'AlgĂ©rie dirigĂ© par Benjamin Stora et Mohammed Harbi est publiĂ© en 2004. Mais les mĂ©moires sont encore sous tension En 2005, un article de loi vantant le rĂŽle positif de la prĂ©sence française en Afrique du Nord » suscite la polĂ©mique et est finalement retirĂ©. En 2006, pour commĂ©morer la fin de la guerre, la date du 19 mars, qui marque le cessez-le-feu suivant les accords d'Évian du 18 mars 1962, est proposĂ©e mais est refusĂ©e par certains dĂ©putĂ©s arguant que des massacres d'EuropĂ©ens et de harkis ont eu lieu aprĂšs. Des lieux de mĂ©moire suscitent des polĂ©miques liĂ©es aux diffĂ©rentes communautĂ©s ou sensibilitĂ©s politiques. En AlgĂ©rie, la mĂ©moire officielle reste la mĂȘme et est liĂ©e au maintien au pouvoir du FLN. Histoire commune entre les deux pays, la guerre d'AlgĂ©rie n'est pas encore une histoire partagĂ©e. La rĂ©conciliation est difficile tant le cloisonnement des mĂ©moires est fort. » fRQl5.
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