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Le Conseil d’État confirme le maintien de M. X au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s> Lire la dĂ©cisionL’essentiel ‱ Le 3 avril 2012, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, a dĂ©cidĂ© du maintien de M. X au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s.‱ Contestant cette mesure, l’intĂ©ressĂ© a saisi le juge administratif afin d’annuler celle-ci.‱ Par la dĂ©cision de ce jour, le Conseil d’État rejette le pourvoi en cassation formĂ© par l’intĂ©ressĂ© contre l’arrĂȘt de la cour administrative d’appel de Marseille qui avait confirmĂ© la dĂ©cision du garde des Sceaux de le maintenir inscrit au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement faits et la procĂ©dure Le 3 avril 2012, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, a dĂ©cidĂ© du maintien de M. X au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s. A la suite du rejet par le ministre de son recours gracieux contre cette dĂ©cision, l’intĂ©ressĂ© a saisi le tribunal administratif de Toulon d’une demande tendant Ă  l’annulation de celle-ci. Le tribunal a fait droit Ă  sa requĂȘte par un jugement du 16 octobre 2014 que la cour administrative d’appel de Marseille a confirmĂ© dans un arrĂȘt du 5 juin saisi d’un pourvoi en cassation du garde des Sceaux, le Conseil d’État a annulĂ© l’arrĂȘt de la cour administrative de Marseille par une dĂ©cision du 10 mars 2016 en raison d’une erreur de droit commise par la cour dans son Ă  nouveau aprĂšs cassation, la cour administrative d’appel de Marseille a, par un arrĂȘt du 16 juin 2016, annulĂ© le jugement du tribunal administratif et rejetĂ© la demande de M. X. Ce dernier s’est pourvu en cassation contre cet arrĂȘt devant le Conseil d’ dĂ©cision de ce jour Par la dĂ©cision de ce jour, le Conseil d’État rejette l’ensemble de l’argumentation prĂ©sentĂ©e par M. X. Ă  l’encontre de l’arrĂȘt de la cour administrative d’appel de du bien fondĂ© de la dĂ©cision du garde des Sceaux, le Conseil d’État relĂšve notamment que selon les textes applicables, les critĂšres d’inscription au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s sont liĂ©s au risque d’évasion et Ă  l’intensitĂ© de l’atteinte Ă  l’ordre public que celle-ci pourrait engendrer ainsi qu’au comportement particuliĂšrement violent en dĂ©tention de certains dĂ©tenus. » Ainsi, parmi les dĂ©tenus susceptibles d’ĂȘtre inscrits au rĂ©pertoire, figurent les dĂ©tenus dont l’évasion pourrait avoir un impact important sur l’ordre public en raison de leur personnalitĂ© et / ou des faits pour lesquels ils sont Ă©crouĂ©s » ainsi que les dĂ©tenus appartenant Ă  la criminalitĂ© organisĂ©e nationale ou internationale ou aux mouvances terroristes mais n’ayant pas participĂ© Ă  une tentative d’évasion 
 ».Il juge ainsi que la cour administrative d’appel de Marseille n’a pas commis d’erreur de droit en estimant que la dĂ©cision du garde des Sceaux attaquĂ©e Ă©tait lĂ©galement motivĂ©e par l’appartenance de M. X Ă  la mouvance terroriste corse, attestĂ©e par sa condamnation par la cour d’assises spĂ©ciale de Paris Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©, par le fait qu’il n’était pas Ă©tabli Ă  la date de la dĂ©cision attaquĂ©e qu’il aurait entendu rompre tout lien avec cette mouvance ainsi que par le grave trouble Ă  l’ordre public qui rĂ©sulterait de son Conseil d’État rappelle que l’inscription au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s, qui au demeurant ne rend pas impossible les visites de la famille, ne dĂ©termine pas le lieu gĂ©ographique de dĂ©tention. Il estime donc que la cour administrative d’appel de Marseille n’a pas commis d’erreur de droit en jugeant que la dĂ©cision attaquĂ©e n’est pas contraire pour ce motif au droit Ă  une vie familiale normale du requĂ©rant, garanti par l’article 8 de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertĂ©s fondamentales. Enfin, il estime que cette inscription n’est pas contraire Ă  l’objectif de prĂ©paration Ă  la sortie de prison dĂšs lors qu’elle n’entraĂźne pas la privation d’accĂšs aux activitĂ©s qui sont les mĂȘmes que celles proposĂ©es aux autres le pourvoi de M. X. non fondĂ©, le Conseil d’État le rejette et confirme ainsi la dĂ©cision du garde des Sceaux du maintien de l’inscription de l’intĂ©ressĂ© au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s.
Sinfiltrant dans le camp des Whitehill, Rodrik repĂšre la tente de Ludd et envoie les combattants crĂ©er une diversion. La confusion fait sortir Ludd et Gryff, auquel son pĂšre confie la garde et la permission d'estropier ou de tuer Ryon avant de partir dans la direction opposĂ©e. Le joueur doit choisir une cible que Rodrik affrontera pendant Accueil ModĂšles de lettre Juridique ModĂšles de lettre pour Ă©crire Ă  un juge, un avocat, un huissier ou un notaire Nos courriers juridiques Lorsqu'un citoyen veut faire valoir un droit, porter plainte pour obtenir la rĂ©paration d'un prĂ©judice subi ou au contraire contester ce qu'il lui est reprochĂ©, il peut ĂȘtre amenĂ© Ă  saisir le juge du tribunal par requĂȘte ou rĂ©fĂ©rĂ©. Quand la reprĂ©sentation d'un avocat n'est pas obligatoire et que le justiciable ne souhaite pas faire appel Ă  ses services, c'est Ă  lui de faire les dĂ©marches nĂ©cessaires auprĂšs du greffe du tribunal grĂące aux diffĂ©rents formulaires mis Ă  disposition ou par courrier. Aujourd'hui, l'institution judiciaire favorise lorsqu'elle ne l'oblige pas dĂ©jĂ , les procĂ©dures prĂ©alables de mĂ©diation ou de conciliation afin de trouver une solution amiable aux litiges grĂące au dialogue et Ă  l'intermĂ©diaire d'un tiers indĂ©pendant. C'est aussi une bonne façon de dĂ©sengorger les tribunaux des affaires courantes les plus simples. Nos courriers juridiques ne se limitent pas uniquement aux procĂ©dures judiciaires, nous avons prĂ©parĂ© Ă©galement des modĂšles prĂȘts Ă  l'emploi au format Word pour Ă©crire Ă  un notaire testament, succession, hĂ©ritage, Ă  un avocat ou Ă  un huissier de justice demander l'exĂ©cution d'un jugement, obtenir un dĂ©lai de paiement, faire un recours ou encore pour contester une contravention ou un retrait de permis. Des modĂšles de lettre Ă  adapter TrĂšs formelle, la correspondance avec l'administration judiciaire et avec tout ce qui l'entoure n'est vraiment pas simple. S'adresser Ă  un juge, un avocat, un notaire ou Ă  un huissier peut ĂȘtre intimidant surtout lorsqu'on ne connait pas les bons termes juridiques. Pour vous aider dans vos dĂ©marches, nous vous proposons gratuitement des dizaines d'exemples de lettre et des conseils pour diffĂ©rentes situations obtenir l'aide juridictionnelle, une pension alimentaire, Ă©crire au juge du tribunal judiciaire, faire un testament, demander l'ouverture d'une succession, conclure un Pacs, porter plainte contre une personne ou une sociĂ©tĂ©, contester des honoraires ou un PV, faire appel d'un jugement ou encore recourir Ă  une mĂ©diation avant des poursuites en justice, etc. Bien que nous indiquons lorsque c'est nĂ©cessaire les textes de loi qui s'appliquent et les formalitĂ©s Ă  respecter Ă  la date de rĂ©daction de l'article, nos modĂšles de lettre juridique vous sont proposĂ©s Ă  titre informatif et pĂ©dagogique. Il est indispensable de consulter un professionnel compĂ©tent avant toute dĂ©marche et de vous assurer de la bonne utilisation de nos courriers en fonction de votre situation personnelle. ➀ Voir aussi nos exemples de lettres types pour faire un recours contre son employeur Exemples de courrier pour saisir un tribunal, faire valoir un droit, un recours Savoir bien utiliser nos modĂšles de lettre juridique Comme pour tous les courriers importants, lorsqu'on effectue des dĂ©marches auprĂšs d'un tribunal, d'un avocat, d'un notaire ou d'un huissier de justice par exemple, il est toujours prĂ©fĂ©rable d'expĂ©dier sa lettre en recommandĂ© avec accusĂ© de rĂ©ception. Aussi, mĂȘme si votre situation est difficile ou conflictuelle, essayez de rester poli et d'ĂȘtre le plus objectif possible en toute circonstance. Prenez le temps d'effectuer quelques recherches supplĂ©mentaires pour vĂ©rifier si la lĂ©gislation n'aurait pas Ă©voluĂ©e et dans le doute contactez un professionnel. ➀ Retrouvez aussi nos exemples de lettres pour Ă©crire au Maire ou au PrĂ©fet ainsi que nos exemples pour les Administrations
caisseĂ  l’occasion de son incarcĂ©ration, pendant la pĂ©riode de permission de sortie, de placement extĂ©rieur ou de semi-libertĂ©. Comme pour les dĂ©tenus incarcĂ©rĂ©s, elle bĂ©nĂ©ficie de la dispense d’avance des frais sur la part obligatoire. Si les soins sont dispensĂ©s hors unitĂ©s de consultations et de soins ambulatoires
1En soins palliatifs, l’entourage est perçu Ă  part entiĂšre comme Ă©lĂ©ment de l’histoire du patient. Cet intĂ©rĂȘt se focalise sur l’accueil, la participation, l’accompagnement de l’entourage Ă  tous les temps du sĂ©jour. L’amĂ©nagement de locaux adĂ©quats va de pair. Quoi de plus normal alors que quand un patient entre dans une unitĂ© de soins palliatifs, les proches sont invitĂ©s Ă  visiter les lieux, Ă  prĂ©senter leur malade, Ă  poser toutes les questions qu’ils souhaitent et, plus globalement, Ă  exprimer leurs difficultĂ©s. Tendre Ă  une vision convergente du sĂ©jour dans l’USP 2L’entrĂ©e dans une unitĂ© de soins palliatifs USP est gĂ©nĂ©ralement programmĂ©e, c’est-Ă -dire prĂ©cĂ©dĂ©e de l’étude d’un dossier d’admission rempli par le service curatif traitant le patient. Quand un lit se libĂšre et que la coordinatrice, l’infirmiĂšre responsable de l’organisation des soins infirmiers, s’est assurĂ©e que le patient est toujours en attente, les proches peuvent visiter les lieux. C’est l’occasion pour l’équipe de leur commenter la plaquette de prĂ©sentation du service, l’organisation des soins, les objectifs du service, les avantages propres Ă  l’unitĂ© des horaires de visite libres pour les proches, la mise Ă  disposition d’un lit d’accompagnant dans la chambre du patient, la prise de repas dans le local des familles et le stockage d’aliments dans le rĂ©frigĂ©rateur collectif, leur participation potentielle Ă  la toilette et aux repas du malade selon les dĂ©sirs de celui-ci, la prĂ©sence d’enfant autorisĂ©e dans la limite des prĂ©ventions d’infection et la permission de sortie en semaine ou fin de semaine, etc. C’est le moment d’évoquer aussi la possibilitĂ© d’un retour au domicile en cas d’amĂ©lioration notable de l’état du patient. 3Ce premier contact est dĂ©terminant le plus souvent en effet, elle rassure la famille par la taille, modeste, du service et son aspect lieu de vie », intermĂ©diaire entre l’hĂŽpital et le domicile. Elle permet que s’installe d’emblĂ©e une relation de confiance entre les soignants et la famille, une relation de confiance bĂ©nĂ©fique au malade. Si elle est rĂ©ussie, cette rencontre qui tend Ă  une vision convergente du sĂ©jour, simplifie grandement le travail des infirmiĂšres et des aides-soignantes en posant des rĂšgles claires dĂšs le dĂ©part, en limitant les malentendus ou les conflits et en prĂ©servant l’énergie au profit du malade que l’équipe essaie de mettre au cƓur du processus de soins. Pourtant parfois, il n’est possible d’organiser un contact avant l’arrivĂ©e du patient. Dans ce cas, l’accueil des proches se fait en mĂȘme temps que celle du malade qui, si son Ă©tat le lui permet, peut visiter les lieux avec sa famille. Chagrin, pleurs, colĂšre sortent enfin
 4Le recueil de donnĂ©es prĂ©cisant ses problĂšmes de santĂ©, ses besoins physiques, psychologiques et spirituels, est en revanche distinct de l’entretien avec les proches. Il sert essentiellement Ă  repĂ©rer des problĂ©matiques spĂ©cifiques Ă  prendre en compte sur le plan des soins au travers d’une premiĂšre approche des enjeux relationnels. Cet entretien est toujours chargĂ© d’émotions. Chagrin, pleurs, colĂšre ont souvent Ă©tĂ© accumulĂ©s depuis des mois et mĂȘme des annĂ©es, et sortent enfin. Ils ont pour source la maladie et l’état du patient naturellement, mais aussi son entrĂ©e en USP interprĂ©tĂ©e comme la fin des espoirs de guĂ©rison, comme la dĂ©mission de la mĂ©decine active, comme un sentiment d’abandon du mĂ©decin jusque-lĂ  investi de puissance au travers des rĂ©missions. 5Il arrive que le patient entrant ne soit pas informĂ© du service dans lequel il est transfĂ©rĂ©, laissĂ© dans l’ignorance, voire victime » d’un secret entretenu par ses proches. L’équipe qui le reçoit, ne cache jamais la vĂ©ritĂ© mĂȘme si elle essaie de la dĂ©voiler avec tact et en prĂ©servant l’espoir. Je me souviens de ce patient qui se promenant dans le couloir et voyant inscrit sur le mur USP, nous interroge Qu’est-ce que cela veut dire USP ? Union sportive de Paris ? » Ma rĂ©ponse aura Ă©tĂ© sans ambiguĂŻtĂ© bien que je sache parfaitement que l’unitĂ© reprĂ©sente presque toujours l’antichambre de la mort, et qu’USP et mouroir sont quasiment synonymes pour la plupart des entrants et leurs proches. Y entrer est de mauvais augure comme en tĂ©moignent ces quelques rĂ©flexions. Une famille Je croyais que c’était sombre, un couloir de la mort », l’épouse d’un patient J’avais l’impression de conduire mon mari Ă  l’abattoir
 » Ainsi, il nous est donnĂ© d’entendre le contrecoup d’une dĂ©cision d’admission. Consentie quelquefois de maniĂšre dĂ©chirante, elle n’a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e que devant l’épuisement de l’accompagnant – Ce n’était plus possible » – et malgrĂ© les promesses faites de garder son compagnon, sa compagne, jusqu’au bout Ă  la maison, des promesses qui les ont liĂ©s dans l’élan d’un instant. Apaiser les craintes 6Entendre cette culpabilitĂ©, savoir comment ils vivent ce temps de la maladie avancĂ©e et ce qui fait souffrance pour eux, clarifier le concept de soins palliatifs, apaisent gĂ©nĂ©ralement les craintes. Cela permet aux proches de se sentir progressivement en confiance. Ils peuvent alors laisser seul leur » malade Ă  une Ă©quipe compĂ©tente et attentionnĂ©e, s’octroyant mĂȘme le droit de s’absenter quelques jours en vacances, ou d’espacer leurs visites. S’intĂ©resser Ă  la santĂ© des aidants sommeil, appĂ©tit, loisirs
, porter attention aux enfants, aux conjoints moins investis et parfois dĂ©laissĂ©s en raison de l’accaparement par celui qui est en fin de vie, peut Ă©viter des problĂšmes aprĂšs le dĂ©cĂšs. Un travail de prĂ©vention essentiel. 7Cette expression du ressenti ainsi qu’une Ă©coute bienveillante sont utiles pour permettre d’évoluer vers un rĂ©investissement progressif du quotidien par les proches et parfois par le patient lui-mĂȘme. L’équipe soignante observe d’ailleurs rĂ©guliĂšrement une amĂ©lioration clinique du patient aprĂšs l’entrĂ©e en soins palliatifs. Des lieux sont adaptĂ©s, une souplesse dans l’organisation et une attention particuliĂšre au relationnel favorisent le mieux-ĂȘtre du malade et par rebond, une rĂ©cupĂ©ration relative de la santĂ©. L’arrĂȘt des traitements curatifs lourds, en particulier la chimiothĂ©rapie devenue souvent mal tolĂ©rĂ©e, apporte aussi un regain, parfois fugace, de bienfaits sur l’état gĂ©nĂ©ral mĂȘme s’ils signent la relance du processus pathologique. Moins de fatigue, une reprise de l’appĂ©tit et de la marche ponctuent souvent le quotidien du patient qui profite au mieux des exercices faits avec le kinĂ©sithĂ©rapeute dont le rĂŽle, autant pour la respiration que pour la locomotion, est primordial en soins palliatifs. La dĂ©ambulation du malade dans sa chambre ou les espaces communs, est l’occasion pour les soignants et les proches de s’extasier et de l’encourager tant l’homme debout est symbole d’un homme vivant. Quitter le lit, c’est reprendre vie et tous ces petits mieux adoucissent la proximitĂ© des jours plus sombres Ă  venir et apportent leur lot de souvenirs marquants. Tous ceux qui ont partagĂ© le quotidien d’un grand malade condamnĂ©, savent l’importance de ces rĂ©pits mĂȘme mĂȘlĂ©s d’inquiĂ©tude et de tristesse. Ce ne sont pas des temps nĂ©gligeables, ni dans l’instant, ni pour l’aprĂšs. Ils permettent d’apprivoiser le futur proche, une sorte d’effet de sas, de tampon oĂč des petites choses peuvent encore se vivre, des mots se dire et des liens se crĂ©er ou s’ancrer. L’USP devient lieu de renaissance passagĂšre et cela modifie la perception des soins palliatifs par les proches – et par consĂ©quent par le grand public – mais aussi par les soignants des autres services, tĂ©moins des bĂ©nĂ©fices du confort de vie que gĂ©nĂšrent les soins palliatifs. Vivre au sein de l’unitĂ© 8Les services ou parties de services dĂ©diĂ©s aux soins palliatifs font l’objet d’un amĂ©nagement spĂ©cifique en particulier au travers de chambres individuelles prĂ©servant le repos, l’intimitĂ© et les Ă©changes, de lit pour l’accompagnant, dans la chambre ou en dehors permettant la prĂ©sence nocturne et enfin d’espaces domestiques kitchenette, salle Ă  manger, salon autant de lieux de vie et de rencontres. 9Ces espaces permettent de sortir de la chambre, seul ou avec le patient, de prendre l’air quand demeurer prĂšs de lui devient lourd, de discuter avec d’autres familles ou les soignants, de s’effondrer en pleurs Ă  l’insu de l’autre. 10Cette organisation architecturale apporte un certain confort mais bien plus encore. Elle libĂšre en partie de l’inquiĂ©tude, de la solitude, de l’impuissance, de l’épuisement et adoucit l’attente Ă©prouvante. Dans ces espaces, une vie de partage peut prendre place et donc des souvenirs peuvent s’y construire, aidĂ©s Ă  l’occasion du support de photos. Plus tard, aprĂšs la mort, ses images prendront place, intenses et Ă©mouvantes, Ă©prouvantes sans doute mais non insoutenables. 11L’autorisation des visites aux jeunes enfants est aussi structurante en particulier s’ils les dĂ©sirent. Un jeune garçon de neuf ans qui avait Ă©tĂ© installĂ© par son papa tout contre son grand-pĂšre mourant alors qu’il Ă©tait un bĂ©bĂ© de quinze jours disait ainsi avec Ă©motion Je me souviens quand j’étais contre Papi
 » Des annĂ©es aprĂšs, le rĂ©cit familial lui avait permis d’intĂ©grer ce moment de sa jeune histoire, premier et dernier corps Ă  corps avec son aĂŻeul. Ces face-Ă -face entre une jeune vie et une autre prĂȘte Ă  s’éteindre donnent Ă  voir la fine pointe de la vie, la force des liens transgĂ©nĂ©rationnels, la place irremplaçable de chaque maillon mĂȘme faible pour l’équilibre du groupe familial. Participer aux soins 12La possibilitĂ© pour les proches de s’associer aux soins si le patient en est d’accord, est une part importante de leur intĂ©gration minorant leur sentiment d’impuissance. Certes, il convient de tenir compte des relations Ă  l’entrĂ©e et de ne pas aggraver des tensions voire des conflits prĂ©existants par des interventions non dĂ©sirĂ©es de part et d’autre. De mĂȘme quand l’hospitalisation est justifiĂ©e par un rĂ©pit familial. Il faut alors Ă©valuer les rĂ©percussions des semaines prĂ©cĂ©dant l’hospitalisation sur la santĂ© des proches. Ils ont souvent besoin de rĂ©cupĂ©rer en Ă©courtant leurs visites et les soignants ont Ă  valider ce choix. 13Cette participation concerne surtout l’alimentation et la toilette, les promenades aussi. Les horaires de repas sont ceux de l’hĂŽpital mais si un patient dort, il n’est pas rĂ©veillĂ© et peut manger plus tard les prĂ©parations de l’hĂŽpital ou des proches gardĂ©es dans le frigo de l’espace-famille. Certains prendront ainsi un petit-dĂ©jeuner Ă  15 heures, l’important Ă©tant le plaisir de manger ! La possibilitĂ© de dĂ©jeuner ou de diner dans la salle Ă  manger avec ses proches restitue le caractĂšre familial du repas, voire Ă  partager selon leur choix avec d’autres familles et aussi avec les soignants dans une convivialitĂ© simple. C’est une maniĂšre pour les proches de se rendre utile au leur, de se reconnaĂźtre source de plaisir, de renouer avec la tradition culinaire familiale, de partager un moment ensemble au lieu d’ĂȘtre seul devant un plateau dans son lit, mĂȘme si le patient ne prend que quelques bouchĂ©es. Plus simplement, des goĂ»ters plus ou moins improvisĂ©s pour accompagner un Ă©vĂ©nement anniversaire, naissance, visite d’un parent Ă©loignĂ© organisĂ©s mĂȘme au pied levĂ©, peuvent regrouper dans le salon des convives de tous Ăąges y compris des bĂ©bĂ©s ; retrouvailles, adieux, un peu les deux mais un temps prĂ©cieux dont on pourra se souvenir comme d’un baume aprĂšs la sĂ©paration. Vivre ces temps-repĂšres encore un peu comme chez soi un privilĂšge propre au service de soins palliatifs Ă  laquelle l’équipe s’associe sans se faire prier si elle y est conviĂ©e. 14La toilette et particuliĂšrement les bains, toujours programmĂ©s, parfois diffĂ©rĂ©s si les conditions n’y sont plus, sont aussi un moment clĂ© pour tous. Baignoire Ă  ultra-sons ou bulles pour dĂ©tendre, musique, mousse parfumĂ©e, soins capillaires
 Être propre, dĂ©tendu, un plaisir encore possible qui rapproche le patient et sa famille, mettant un peu Ă  l’écart la dĂ©gradation physique, les plaies, les odeurs parasites si prĂ©judiciables au lien affectif et marquant durablement le travail de deuil ultĂ©rieur. Soigner l’hygiĂšne et l’esthĂ©tique demande attention et dĂ©licatesse. Les proches voient ce qui peut rester transparent au soignant distrait des ongles sales, des traces d’aliments dans une barbe, des poils sur un menton autrefois soigneusement Ă©pilĂ©, peuvent heurter l’image digne que l’on veut garder de l’autre. Plus modestement, le proche peut masser une main, un visage, un dos, retrouvant avec son proche le contact par le toucher interdit plus ou moins tacitement Ă  l’hĂŽpital et pourtant bienfaisant pour chacun. 15Pourtant, les derniers jours, la toilette est une Ă©preuve gĂ©nĂ©ratrice de fatigue voire de douleurs qu’il faut diffĂ©rer ou abrĂ©ger au minimum sans nĂ©gligence pour autant. L’aide-soignante n’est pas en dĂ©faut de soin parce qu’une toilette n’est pas faite avant midi. Cela demande une Ă©valuation rigoureuse des besoins du malade, dialogue et nĂ©gociation avec lui, Ă©coute des proches, mais ces derniers sont reconnaissants que des soins empreints d’humanitĂ© soient poursuivis jusqu’au bout sans ĂȘtre imposĂ©s. Être tous – patients et proches – soulagĂ©s 16Soulager le patient, c’est aussi soulager les proches. Cheval de bataille des soins palliatifs, l’évaluation de la douleur et son traitement en ont fait la renommĂ©e. C’est presque toujours l’attente premiĂšre du patient et de ses proches Ă  l’entrĂ©e et toute l’équipe s’y attĂšle. Être calmĂ© jusqu’à un seuil acceptable permet de retrouver du goĂ»t Ă  vivre, Ă  dĂ©sirer manger, se lever, s’habiller, marcher, se distraire, recevoir des visites. La communication avec amis et proches redevient possible, cela change en profondeur la perception de la maladie terminale ; ces conditions de la fin influenceront, au moment du dĂ©cĂšs et aprĂšs, le vĂ©cu des proches horreur, effroi d’avoir assistĂ©, impuissant, Ă  l’inadmissible, Ă  l’intolĂ©rable endurĂ©, ou au contraire, peine, chagrin bien sĂ»r mais apaisement par les soins prodiguĂ©s Ă  l’autre. Cela engendre chez les survivants une attitude confiante pour eux-mĂȘmes dans la mĂ©decine s’ils sont touchĂ©s Ă  leur tour par la maladie grave ou au contraire peur, revendication d’euthanasie, de mort provoquĂ©e ou d’assistance au suicide le moment venu. Le travail de deuil peut lui-mĂȘme ĂȘtre compliquĂ© par ces images lancinantes du corps souffrant de l’autre auxquelles on n’a pas su remĂ©dier ; culpabilitĂ©, remords, reproches, amertume, tous ressentis nuisibles. Depuis des annĂ©es, le dĂ©bat sur l’euthanasie est alimentĂ© en partie par ces relents de douleurs intolĂ©rables dont des militants ont Ă©tĂ© tĂ©moins ou victimes. 17Nous savons que calmer la douleur ne suffit pas forcĂ©ment Ă  calmer la souffrance. Celle-ci est existentielle avant tout, liĂ©e non seulement Ă  la maladie actuelle mais au passĂ© personnel, familial, social, Ă  l’histoire de vie
 La volontĂ© des soignants de prendre la personne dans sa globalitĂ©, les rĂ©unions interdisciplinaires, les objectifs de soins, la prĂ©sence de psychologues, de bĂ©nĂ©voles, tout concourt en soins palliatifs Ă  favoriser l’écoute du patient en souffrance morale et Ă  l’aider Ă  mobiliser ses ressources face aux problĂšmes multiples de sa fin de vie. Les proches peuvent aussi bĂ©nĂ©ficier de ces compĂ©tences pendant le sĂ©jour et mĂȘme aprĂšs le dĂ©cĂšs par un suivi de deuil, une participation Ă  des groupes d’endeuillĂ©s
 Pour certains, l’accompagnement de leur malade, surtout s’il s’est passĂ© au mieux, est une expĂ©rience de maturation qui imprĂšgne dĂ©sormais durablement et positivement le quotidien. Par ce travail au long cours les soins palliatifs participent Ă  une mission prĂ©ventive de santĂ© publique qu’il est important de mettre en Ă©vidence. Prendre soin du malade, c’est prendre soin du proche qui sera un jour Ă  la fin de sa propre vie. C’est aussi Ă©viter le passage Ă  l’acte de certains aidants naturels dĂ©bordĂ©s par le fardeau qui envisagent de prĂ©cipiter la mort de leur proche par des actes dĂ©lictueux. 18Autre mĂ©diation, l’information. Il est capital d’ĂȘtre largement disponible au tĂ©lĂ©phone ou lors des visites pour donner des nouvelles aux proches et en prendre d’eux-mĂȘmes ces nouvelles dĂ©livrĂ©es avec prudence et dĂ©licatesse mais aussi prĂ©cision sont des pĂ©pites pour les familles qui accrochent leur espoir et leur joie Ă  une nuit calme, un yaourt absorbĂ© ou un lever au fauteuil. D’autant qu’à ce stade extrĂȘme, les patients communiquent de moins en moins. Il faut avoir eu l’un des siens hospitalisĂ©s pour se remĂ©morer le courage nĂ©cessaire pour accoster un soignant dans un couloir ou attendre au bout du fil qu’on nous passe celui compĂ©tent Ă  rĂ©pondre. 19En prenant en compte les proches, les soins palliatifs redonnent une dimension collective et sociĂ©tale aux soins ultimes ; or, nous savons qu’un des maux de notre temps est l’isolement, avec le sentiment de solitude voire d’abandon que des modes de vie Ă©clatĂ©e rendent insupportables. Tout ce qui crĂ©e du lien social est bĂ©nĂ©fique Ă  la santĂ© de nos contemporains. Affronter les restrictions d’accĂšs 20MĂȘme si la triple mission des services de soins palliatifs est connue depuis l’ouverture des premiĂšres unitĂ©s soins, enseignement, recherche, certaines structures peu expĂ©rimentĂ©es se sont brĂ»lĂ©es les ailes en accompagnant au long cours des patients qui vont mieux mais que personne n'ose faire sortir et cela d'autant qu'Ă  cette Ă©poque il n'existe pas encore de rĂ©seaux Ă  domicile ce qui pose un problĂšme de suivi, pour la dĂ©livrance des morphiniques par exemple. 21L'USP est alors un lieu de fin de vie installĂ©e dans la chronicitĂ© jusqu’à ce que la nature fasse son Ɠuvre. Rapidement, des normes de rentabilitĂ©, de durĂ©e moyenne de sĂ©jour, de taux d’occupation des lits ont amenĂ© Ă  Ă©dicter des critĂšres d’admission en soins palliatifs existence de problĂ©matiques complexes dans la prise en charge somatique et/ou psychique du patient et/ou de sa famille. Les objectifs Ă©taient réévaluĂ©s chaque semaine mais une fois atteints, il convenait d’envisager la sortie du patient vers d’autres services ou au domicile. Il y a de fait une question Ă©thique sous jacente Ă  immobiliser un lit de soins palliatifs pour un patient qui n’en relĂšve plus au risque d’en priver un autre. MĂȘme si l’éventualitĂ© de ce transfert avait Ă©tĂ© abordĂ©e Ă  l’entrĂ©e, la dĂ©route du patient et de sa famille Ă©tait parfois grande, surtout s’il s’agissait d’orientation en long sĂ©jour dans le cas par exemple d’une maladie neurologique. Il y avait les pathologies ciblĂ©es soins palliatifs et les autres dont le pronostic d’évolution lente les en excluait. Un patient atteint d’une tumeur cĂ©rĂ©brale avait ainsi dans un premier temps bĂ©nĂ©ficier d’un sĂ©jour en USP, cette prise en charge avait Ă©tĂ© particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© aussi bien par lui que par son Ă©pouse. Devenu plus confortable il Ă©tait rentrĂ© au domicile pendant plusieurs semaines mais face Ă  une nouvelle aggravation, sa femme avait demandĂ© un retour Ă  l’USP ; son mari fut rĂ©cusĂ© au vu de son affection Ă  Ă©volution lente. Il est dĂ©cĂ©dĂ© en neurologie dans un hĂŽpital gĂ©nĂ©ral dans des conditions qu’elle estimait de moins bonne qualitĂ©. AprĂšs sa mort, elle a pu dire combien ce refus l’avait blessĂ©e et laissĂ©e dans une certaine incomprĂ©hension. 22Il ne suffit pas d’ĂȘtre en fin de vie pour ĂȘtre admis dans un service de soins palliatifs. Les LISP, les EMSP et le maillage des rĂ©seaux de soins palliatifs au domicile ont Ă©tĂ© créés afin de faciliter le maintien Ă  domicile de cette catĂ©gorie de patients. MalgrĂ© la prise en charge coordonnĂ©e, le fardeau pour les proches reste lourd, en particulier du fait de l’infrastructure mise en place. 23Mourir chez soi reste majoritairement un souhait de bienportant rĂ©vĂ©lĂ© par les sondages d’opinion. 24Autre restriction, l’entrĂ©e d’un patient prĂ© mortem Ă©tait Ă©vitĂ©e afin de ne pas lui faire vivre un transfert de derniĂšre minute. L’expĂ©rience montre pourtant qu’un trĂšs court sĂ©jour, possiblement frustrant pour l’équipe, apporte souvent un plus de qualitĂ© de vie ultime et peut changer radicalement le vĂ©cu de la famille. Ainsi un patient en coma agitĂ© souffrant d’une pathologie neurologique aiguĂ« a pu s’apaiser dĂšs l’entrĂ©e dans le service et ĂȘtre calmĂ© de ses spasmes par une thĂ©rapeutique adaptĂ©e. Il dĂ©cĂ©da moins de vingt-quatre heures aprĂšs mais sa famille a pu vivre en sa prĂ©sence des moments dĂ©cisifs qui auraient Ă©tĂ© impossibles dans le service de rĂ©animation d’oĂč il venait. Vivre la mort de l’autre 25Les soins palliatifs ont changĂ© pour les proches le paradigme de la mort moderne. La technicisation des soins durant les Trente Glorieuses a conduit au rĂšgne de l’asepsie pure et dure qui chasse hors de la chambre des proches encombrants voire dangereux, dans une organisation quasi militaire. Faire sortir la famille lors des soins Ă©tait enseignĂ© aux aides-soignantes, infirmiĂšres et sans doute aux Ă©tudiants en mĂ©decine comme une nĂ©cessitĂ©. 26IsolĂ© par un paravent du regard des voisins de chambrĂ©e, le mourant Ă©tait d’autre fois relĂ©guĂ© au bout du service dans une chambre individuelle dont on entrebĂąillait la porte de temps Ă  autre pour s’assurer du travail de trĂ©pas. Les jeunes soignants Ă©taient incitĂ©s Ă  Ă©viter ce spectacle mais parfois propulsĂ©s sans prĂ©paration ni consentement Ă  leur premiĂšre toilette mortuaire. Le dĂ©funt Ă©tait prestement toilettĂ©, ligotĂ© dans son linceul comme une momie, tous orifices naturels obturĂ©s, retirĂ© aux regards des siens par un drap cachant le visage et enfin descendu prestement Ă  la morgue. ScĂšne redoutĂ©e qui n’avait plus de ressemblance avec les veillĂ©es d’autrefois oĂč chacun devait se tenir autour du dĂ©funt qui semblait dormir dans son lit et ses habits coutumiers. Dans les annĂ©es 1980-1990, beaucoup d’adultes quadra-voire quinquagĂ©naires n’avaient jamais vu la mort en vrai. Elle Ă©tait relĂ©guĂ©e en dehors de la scĂšne, obscĂšne » comme disent les sociologues du mourir. Les soins palliatifs ont rĂ©habilitĂ© la prĂ©sence des familles au chevet du patient ; elle n’est plus seulement tolĂ©rĂ©e mais souhaitĂ©e. Des familles peuvent quasiment vivre ainsi dans l’unitĂ© vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mĂȘme s’il est sage de les inviter Ă  s’aĂ©rer. 27Les USP ont eu un impact certain en favorisant une autre maniĂšre de penser la mort Ă  l’hĂŽpital, entre autre en anticipant avec la famille ses dĂ©sirs en matiĂšre de rituel, de tenue vestimentaire, de prĂ©sence jusque dans les derniers instants, en gardant le corps dans la chambre un temps suffisant tout en respectant la lĂ©gislation en vigueur, en collaborant avec les services funĂ©raires pour optimiser les soins au cadavre. La participation des proches aux soins mortuaires est possible, bien que rare, proposition qui doit toujours ĂȘtre pleine de tact et se faire en prĂ©sence de soignants prĂȘts Ă  prendre le relais aux premiers signes de pĂ©nibilitĂ©. Le corps est prĂ©parĂ© au mieux sans excĂšs de cĂ©rĂ©monial, au plus prĂšs d’avant la mort, visage dĂ©gagĂ©. Il reste dans la chambre autant que faire se peut le temps des adieux si importants avant la sĂ©paration dĂ©finitive. Voir le dĂ©funt est possible et n’est plus cause de traumatisme. Or, cette confrontation avec le corps est utile pour faire un jour son deuil, pour sortir le moment venu de l’irrĂ©alitĂ©, du dĂ©ni de la perte et faire d’une absence extĂ©rieure une prĂ©sence intĂ©rieure. Les soins palliatifs, en travaillant sur ces notions, participent Ă  l’intĂ©gration de la mort dans toute vie, Ă  sa rĂ©habilitation dans l’espace social, Ă  la prĂ©vention du deuil pathologique. Ils rĂ©habilitent aussi la place et la participation des enfants qui le dĂ©sirent au cĂ©rĂ©monial familial, occasion d’une expĂ©rience de vie pourquoi pas structurante, sans frayeur mais dans la douceur d’ĂȘtre accompagnĂ©. *** 1 J. Godbout, A. CaillĂ©, L’esprit du don, La DĂ©couverte, Paris, 1992. 2 M. Mauss, Sociologie et anthropologie, PUF, Paris, 2013. 3 M. Mauss, Essai sur le don, RĂ©publique des lettres, Paris, 2013. 28Il conviendrait peut-ĂȘtre d’accepter, sans se dĂ©primer, son fatal statut d’humaine impuissance. C’est l’impuissance qui nous fait solidaires. C’est peut-ĂȘtre cette impuissance sans cesse Ă  l’Ɠuvre qui crĂ©e en soins palliatifs une solidaritĂ© partagĂ©e entre collĂšgues, malades et familles. Le professeur Jean-Claude Ameisen, prĂ©sident du ComitĂ© national consultatif d’éthique pour les sciences de la vie et de la santĂ© CNCE ne note-t-il pas que l’empathie est sans doute apparue avec le soin parental, lui-mĂȘme obligĂ© par la vulnĂ©rabilitĂ© prolongĂ©e du petit d’homme ? La proximitĂ©, voire une certaine promiscuitĂ© dans les espaces communs de l’USP font se rencontrer les familles dans une Ă©phĂ©mĂšre communautĂ© de destin. Elles ne sont pas sans savoir ou s’enquĂ©rir de ce qui advient aux patients voisins ; cela les incite au souci de l’autre, Ă  l’entraide, au partage entre proches. Godbout et CaillĂ©1 inspirĂ©s par Marcel Mauss2,3 dans sa philosophie du don rappellent que l’homme moderne serait un pseudo-Ă©mancipĂ© du devoir de rĂ©ciprocitĂ© croulant sous le poids de l’accumulation de ce qu’il reçoit sans rendre, il serait devenu un grand infirme, un ĂȘtre vulnĂ©rable, fuyant le cycle donner-recevoir rendre ». Les soins palliatifs sont un temps pour vivre le don en accompagnant leur malade, les proches lui rendent de ce qu’ils ont reçu de lui et soldent une partie de la dette transgĂ©nĂ©rationnelle. PeutĂȘtre que la peur de chacun de nous refusant la dĂ©pendance et l’altĂ©ration et redoutant une mort indigne, disparaĂźtrait si nous Ă©tions dans la sĂ©curitĂ© de recevoir, le moment venu, les soins et l’accompagnement qui nous permettraient de nous abandonner en confiance Ă  cet Ă©vĂ©nement communautaire qu’est mourir. Ce pourrait ĂȘtre la quatriĂšme mission des soins palliatifs. Certainsle sont dĂ©jĂ  pour des peines de prison bien plus longues que celles citĂ©es par M me Marine Le Pen. Quant Ă  ceux qui ont purgĂ© leur peine, je vous confirme qu’en 2019, 33 personnes condamnĂ©es pour des faits de terrorisme sortiront de dĂ©tention. Ces individus sont suivis par les services de renseignement, et notamment par celui Les familles et les proches qui veulent bĂ©nĂ©ficier d’une UVF peuvent faire la demande, par courrier, Ă  l’attention du Service parloirs UVF, Centre pĂ©nitentiaire de Rennes-Vezin, Rue du Petit prĂ© , 35132, Vezin-le-Coquet, . Le dĂ©tenu doit faire parallĂšlement une demande Ă  la direction de l’établissement. La commission d’attribution des UVF se rĂ©unit une fois par mois. Les personnes dĂ©tenues condamnĂ©es et prĂ©venues peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une UVF. Pour les personnes prĂ©venues, l’accord prĂ©alable du magistrat est chargĂ© de l’instruction est nĂ©cessaire. Les UVF sont en prioritĂ© destinĂ©es aux condamnĂ©s ne pouvant bĂ©nĂ©ficier d’une permission de sortir ou d’un autre amĂ©nagement de peine garantissant le maintien des liens familiaux. Les UVF peuvent durer 6 heures, 24 ou 48 heures, avec possibilitĂ© de demander l’obtention 1 fois par an d’une visite de 72 heures. Il n’est pas possible d’avoir droit Ă  plus d’une visite en UVF par trimestre.
Laprise en charge des dépenses d'hébergement dépendra de la situation familiale et financiÚre du demandeur ainsi que du montant de son loyer. Pour toute demande, vous pouvez vous adresser auprÚs du centre communal d'action social de votre mairie. Plus d'infos. Retrouvez davantage de renseignements sur l'ASH (Aide Sociale Hébergement).
La polĂ©mique enfle. TaxĂ©e de laxisme par les syndicats de police, une partie de la presse et la droite, Christiane Taubira n'exclut pas de modifier la lĂ©gislation sur les permissions de sortie des dĂ©tenus. Lundi, un dĂ©tenu en cavale qui avait profitĂ© d'une permission de sortie au mois de mai pour se faire la belle, a griĂšvement blessĂ© un policier de la brigade anticriminalitĂ© – lequel se trouve entre la vie et la mort – Ă  Saint-Ouen Seine-Saint-Denis au cours d'une course-poursuite, avant d'ĂȘtre abattu. IncarcĂ©rĂ© depuis 2011 et faisant l'objet d'une fiche "S", l'homme n'avait jamais rĂ©intĂ©grĂ© sa prison de RĂ©au aprĂšs avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une permission de sortie pour effectuer des dĂ©marches administratives relatives Ă  la succession de son pĂšre, dĂ©cĂ©dĂ© peu suite aprĂšs la publicitĂ© "J'ai commandĂ© un examen prĂ©cis [...] pour savoir s'il y a lieu de les modifier de façon Ă  permettre par exemple d'imposer systĂ©matiquement une escorte pour certains dĂ©tenus", a expliquĂ©, mardi, la garde des Sceaux Ă  l'AssemblĂ©e nationale, provoquant la colĂšre des syndicats. Dans la foulĂ©e François Hollande et Manuel Valls se sont Ă©galement positionnĂ©s ce mercredi en faveur d'une Ă©volution de la lĂ©gislation. Justement, que prĂ©voit la loi ? Qui peut bĂ©nĂ©ficier de ces permissions ? Les conditions pour obtenir une permission de sortie dĂ©pendent de la situation pĂ©nale du demandeur. L'article 723-3 du code de procĂ©dure pĂ©nale reconnaĂźt quatre situations ouvrant le droit aux permissions Les dĂ©tenus condamnĂ©s Ă  une peine Ă©gale ou infĂ©rieure Ă  5 ans ou qui ont dĂ©jĂ  exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de leur peine. Les dĂ©tenus ayant exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de leur peine et Ă  qui il reste moins de 3 ans de dĂ©tention Ă  effectuer. Les dĂ©tenus condamnĂ©s Ă  moins d'un an d'emprisonnement. Les personnes incarcĂ©rĂ©es en centre de dĂ©tention et qui ont dĂ©jĂ  purgĂ© un tiers de leur peine. En revanche, plusieurs catĂ©gories de dĂ©tenus ne peuvent pas faire de demandes de permission de sortie Les personnes en dĂ©tention provisoire. Les dĂ©tenus dĂ©jĂ  dĂ©finitivement condamnĂ©s mais qui sont Ă©galement prĂ©venus pour une autre affaire en attente de jugement. Les condamnĂ©s Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©, sauf si leur demande de libĂ©ration conditionnelle est examinĂ©e par une juridiction d'application des peines. Les dĂ©tenus exclus des conditions de permission de sortie peuvent toutefois demander une autorisation de sortie sous escorte. Dans les faits, cette mesure reste exceptionnelle et n'a Ă©tĂ© accordĂ©e que 18 fois depuis le dĂ©but de l'annĂ©e 2015 La suite aprĂšs la publicitĂ© C'est la prison qui se dĂ©place Ă  l'extĂ©rieur avec le dĂ©tenu. Elle est prononcĂ©e de maniĂšre exceptionnelle, quand le dĂ©tenu prĂ©sente un fort risque d'Ă©vasion, pour des profils issus du grand banditisme notamment", explique Laurence Blisson du Syndicat de la le cas de certaines condamnations - infraction sexuelle, meurtre, assassinat, torture ou acte de barbarie commis en Ă©tat de rĂ©cidive -, les permissions ne peuvent ĂȘtre accordĂ©es qu'aprĂšs un examen psychiatrique du demandeur. Pour quels motifs ? La permission de sortie est toujours un dĂ©licat exercice d’équilibre entre quelqu’un qui a Ă©tĂ© condamnĂ© et a par le passĂ© montrĂ© qu’il ne respectait pas la loi, et quelqu’un qui peut Ă©voluer, adopter une bonne conduite en prison et Ă  qui on donne la possibilitĂ© de faire ses preuves Ă  l’extĂ©rieur", explique VĂ©ronique LĂ©ger de l'Union syndicale des magistrats USM.Selon le code de procĂ©dure pĂ©nale, les permissions ont pour objet de "prĂ©parer la rĂ©insertion professionnelle ou sociale du condamnĂ©, de maintenir ses liens familiaux ou de lui permettre d'accomplir une obligation exigeant sa prĂ©sence" et sont gĂ©nĂ©ralement d'une durĂ©e de trois jours. Les demandes qui ont pour objet le maintien des liens familiaux enterrement, maladie grave peuvent ĂȘtre faites une fois tous les deux mois et doivent ĂȘtre accompagnĂ©es d'un justificatif quand elles sont faites au titre de la rĂ©insertion. Des permissions d'une journĂ©e peuvent Ă©galement ĂȘtre accordĂ©es dans plusieurs situations comme la prĂ©sentation Ă  un entretien d'embauche, pour passer un examen, une visite mĂ©dicale ou pour exercer le droit de vote - si le tribunal n'a pas prononcĂ© d'incapacitĂ© Ă©lectorale. Dans le cas du braqueur abattu lundi en Seine-Saint-Denis, l'homme avait bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une sortie de trois jours, en tant que condamnĂ© Ă  une peine supĂ©rieure Ă  cinq ans, mais ayant dĂ©jĂ  exĂ©cutĂ© plus de la moitiĂ© de sa peine. La suite aprĂšs la publicitĂ© Qui prend la dĂ©cision ? Les permissions de sortie sont accordĂ©es par le juge d’application des peines JAP, ou par le juge des enfants si le condamnĂ© est un mineur, aprĂšs avis de la commission d’application des peines CAP. Dans le cadre de procĂ©dure simplifiĂ©e pour les condamnĂ©s en fin de peine, le directeur du service pĂ©nitentiaire d'insertion et de probation DSPIP peut Ă©galement accorder une permission. Si la permission de sortie est autorisĂ©e, la personne dĂ©tenue ne pourra quitter l’établissement que s'il apporte la preuve qu'il bĂ©nĂ©ficie d'un hĂ©bergement Ă  l'extĂ©rieur famille, proches, etc. et qu'il dispose de suffisamment d'argent pour payer ses frais transports, hĂŽtels, etc.. Dans certains cas, le JAP peut soumettre le dĂ©tenu Ă  des obligations particuliĂšres lors de sa permission interdiction de frĂ©quenter certaines personnes ou certains lieux et l'obligation de pointer dans un commissariat... Combien de permissions sont accordĂ©es ? Le nombre de permissions de sortie accordĂ©es aux dĂ©tenus en France est en baisse constante, rappelle "Le Monde". De en 2010, il est passĂ© Ă  en 2014. La proportion d’évasion - non-rĂ©intĂ©gration de l'Ă©tablissement dans les 48 heures - reste stable environ 0,5 %, soit 281 cas en 2014. Depuis le dĂ©but de l'annĂ©e, 236 dĂ©tenus ne sont pas rentrĂ©s Ă  temps aprĂšs des autorisations de suite aprĂšs la publicitĂ© "Les permissions de sortie sont accordĂ©es avec de plus en plus de prĂ©cautions", assure Serge Portelli, membre du syndicat de la magistrature et magistrat Ă  la cour d'appel de Versailles auprĂšs de BFMTV. Qu'en pensent les syndicats ? "Il faut Ă©viter ce que nous avons dĂ©jĂ  dĂ©noncĂ© par le passĂ© un fait divers Ă©gal une loi", fait valoir VĂ©ronique LĂ©ger de l'USM. "Ça apaise un temps l’opinion publique, mais on se rend compte aprĂšs que la loi n’est pas suivie de moyens, pas cohĂ©rente... Le gouvernement doit prendre le temps de la rĂ©flexion et Ă©viter les errements du passĂ©." Escorter tous les dĂ©tenus comme le propose Christiane Taubira ? "Si les syndicats de police acceptent qu'on mette un ou deux ou trois policiers derriĂšre les personnes qui vont bĂ©nĂ©ficier cette annĂ©e d'une permission de sortie, je veux bien", rĂ©pond Serge Portelli. "A mon avis ils ne seront pas d'accord." Lucas Burel, avec CĂ©line Rastello 11LesrĂ©ponses que le droit peut apporter sur de tels sujets rĂ©sident dans l’interdiction du maniement de l’isolement et du transfert comme outil disciplinaire ainsi que dans la dĂ©finition de conditions de visite permettant rĂ©ellement le maintien des liens familiaux. Il faudrait encore interdire les sorties de prison « sĂšches », sans mesures
Accueil DĂ©fendre ses droits ConnaĂźtre ses droits Les autorisations et permissions de sortir Les permissions de sortir ont pour objet de prĂ©parer la rĂ©insertion sociale ou professionnelle des personnes condamnĂ©es incarcĂ©rĂ©es, de leur permettre de maintenir des liens familiaux, de participer Ă  un Ă©vĂ©nement familial exceptionnel tel qu’une naissance, d’accomplir des dĂ©marches ou de rĂ©pondre Ă  une obligation exigeant leur prĂ©sence Ă  l’extĂ©rieur rendez-vous mĂ©dical, vote, convocation devant une juridiction
. Outils d’insertion, elles servent aussi d’élĂ©ments d’apprĂ©ciation du comportement du condamnĂ© et des possibilitĂ©s d’octroi d’autres mesures d’amĂ©nagement de peine. Les autorisations de sortie sous escorte relĂšvent, en revanche, d’une autre logique. Elles ont vocation Ă  rester exceptionnelles. Elles sont essentiellement utilisĂ©es pour permettre aux personnes dĂ©tenues de se rendre auprĂšs de leurs proches, dans des circonstances particuliĂšres comme un dĂ©cĂšs, lorsque qu’une permission de sortir est juridiquement impossible ou jugĂ©e inopportune. Une permission de sortir est l’autorisation donnĂ©e Ă  une personne condamnĂ©e de s’absenter d’un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire pendant un laps de temps dĂ©terminĂ©. Durant cette pĂ©riode, la peine d’emprisonnement n’est pas interrompue. La durĂ©e de la permission fait partie du temps de peine considĂ©rĂ© comme exĂ©cutĂ© article 723-3 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Elle ne peut se dĂ©rouler que sur le territoire national article D142 du code de procĂ©dure pĂ©nale. En 2019 71 532 permissions ont Ă©tĂ© accordĂ©es Ă  27 846 personnes dĂ©tenues. Seules les personnes condamnĂ©es peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une permission de sortir ; les personnes en dĂ©tention provisoire ne peuvent y accĂ©der. Certains condamnĂ©s en sont Ă©galement exclus ceux soumis Ă  une pĂ©riode de sĂ»retĂ© article D142-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale et ceux condamnĂ©s Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© non commuĂ©e hors l’hypothĂšse d’une permission accordĂ©e Ă  titre probatoire d’une libĂ©ration conditionnelle. Les personnes faisant l’objet d’une interdiction de sĂ©jour dans une localitĂ©, ou un dĂ©partement, ne peuvent par ailleurs prĂ©tendre Ă  une permission de sortir dans la zone interdite. Cette rĂšgle peut toutefois ĂȘtre Ă©cartĂ©e si la juridiction d’application des peines procĂšde Ă  une suspension temporaire de l’interdiction, le temps de la mesure. La plupart des permissions de sortir sont, en outre, soumises Ă  des conditions d’exĂ©cution de peine un temps de dĂ©tention dĂ©terminĂ© doit avoir Ă©tĂ© effectuĂ© avant de pouvoir y prĂ©tendre. Ce dĂ©lai varie selon le motif de la permission, la situation pĂ©nale et le type d’établissement pĂ©nitentiaire. Au-delĂ  de ces conditions, aucune permission de sortir ne peut ĂȘtre accordĂ©e si le condamnĂ© ne dispose pas sur son compte d’une somme suffisante pour supporter les frais de son sĂ©jour hors de l’établissement pĂ©nitentiaire, ni de possibilitĂ©s licites d’hĂ©bergement et de transport article D142-3 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Les dĂ©tenus Ă©trangers frappĂ©s d’une peine complĂ©mentaire d’interdiction du territoire français ITF peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une permission de sortir pour prĂ©parer une demande de relĂšvement de l’interdiction article 131-30 du code pĂ©nal. Cette possibilitĂ© a Ă©tĂ© ouverte par une loi du 26 novembre 2003, qui a rendu caduque la jurisprudence de la Cour de cassation qui considĂ©rait qu’une ITF Ă©tait incompatible une permission de sortir Crim. 25 mars 1987, n°86-95595. La mesure a vocation Ă  leur permettre de rĂ©unir les justificatifs et documents nĂ©cessaires Ă  la prĂ©paration de la demande de relĂšvement. Et, dans une interprĂ©tation large, le maintien des liens familiaux et la recherche d’un emploi peuvent ĂȘtre retenus comme des Ă©lĂ©ments de nature Ă  nourrir la demande. En revanche, aucun texte spĂ©cifique n’a Ă©tĂ© prĂ©vu pour permettre Ă  un Ă©tranger frappĂ© d’une mesure d’éloignement arrĂȘtĂ© de reconduite Ă  la frontiĂšre ou arrĂȘtĂ© d’expulsion de prĂ©tendre Ă  une permission de sortir pour prĂ©parer une demande d’abrogation. Les personnes sans titre de sĂ©jour ne faisant pas l’objet d’une ITF, ou d’une mesure d’éloignement du territoire peuvent, quant Ă  elles, bĂ©nĂ©ficier d’une permission de sortir Ă  l’instar des autres condamnĂ©s. Durant la mesure, l’irrĂ©gularitĂ© de leur situation au regard des rĂšgles d’entrĂ©e et de sĂ©jour sur le territoire ne peut leur ĂȘtre opposĂ©e par les services du ministĂšre de l’IntĂ©rieur » prĂ©cise une note de la Direction de l’administration pĂ©nitentiaire du 28 octobre 1988, car l’ordonnance du juge de l’application des peines est suffisante pour justifier » de leur prĂ©sence » sur le territoire sans titre de sĂ©jour valable. Toutefois, en pratique, peu de permissions sont accordĂ©es aux Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre, mĂȘme pour constituer une demande de titre de sĂ©jour. Certains magistrats s’inquiĂ©tant, malgrĂ© la note de 1988, de l’irrĂ©gularitĂ© de la situation, comme l’a relevĂ© le ministre de l’Immigration en dĂ©cembre 2009, ou plus rĂ©cemment le ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© dans un avis de mai 2014. Ce type de permission de sortir vise Ă  favoriser les relations des personnes condamnĂ©es incarcĂ©rĂ©es avec leurs proches et prĂ©parer leur rĂ©insertion sociale et professionnelle. Elles ont vocation Ă  ĂȘtre rĂ©guliĂšres et peuvent durer plusieurs jours. Elles peuvent permettre de retrouver le cadre familial, hors des contraintes imposĂ©es aux parloirs ; de rencontrer des organismes ou structures de rĂ©insertion sociale, voire d’effectuer un sĂ©jour d’adaptation dans un futur lieu d’accueil, avant d’y rĂ©sider plus longuement. Certains condamnĂ©s peuvent en bĂ©nĂ©ficier sans conditions de dĂ©lai, quel que soit le stade d’exĂ©cution de la peine. Il s’agit de ceux qui exĂ©cutent une ou plusieurs peines d’emprisonnement dont la durĂ©e ne dĂ©passe pas un an article D143 du code de procĂ©dure pĂ©nale et des condamnĂ©s incarcĂ©rĂ©s dans les structures d’accompagnement vers la sortie article D143-2 du code de procĂ©dure pĂ©nale. En dehors de ces cas, des seuils d’exĂ©cution de peine sont fixĂ©s pour pouvoir en bĂ©nĂ©ficier. Ils varient selon la nature de l’établissement pĂ©nitentiaire. S’il s’agit d’une maison d’arrĂȘt, d’une maison centrale ou d’un centre de semi-libertĂ©, le condamnĂ© peut y prĂ©tendre lorsqu’il a exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de sa peine et que le temps de dĂ©tention restant Ă  subir est infĂ©rieur Ă  trois ans article D143 du code de procĂ©dure pĂ©nale S’il s’agit d’un centre de dĂ©tention, le critĂšre est plus souple. Il peut y prĂ©tendre dĂšs lors qu’il a exĂ©cutĂ© le tiers de sa peine, quel que soit le temps de dĂ©tention restant Ă  subir article D143-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale. La durĂ©e de la permission varie aussi selon le type d’établissement. En maison d’arrĂȘt, maison centrale ou centre de semi-libertĂ©, elle est de maximum trois jours ; tandis qu’en centre de dĂ©tention et en structure d’accompagnement vers la sortie, elle peut atteindre cinq jours ; voire dix jours une fois par an uniquement en centre de dĂ©tention articles D143, D143-1 et D143-2 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Des critĂšres plus larges que la permission de sortir classique » pour prĂ©paration de la rĂ©insertion sociale ou professionnelle ont Ă©tĂ© prĂ©vus pour permettre aux condamnĂ©s incarcĂ©rĂ©s d’accomplir certaines dĂ©marches se rendre auprĂšs d’éventuels employeurs ou d’une structure de formation professionnelle, de stage ou d’enseignement pour ceux prochainement libĂ©rables ou susceptibles d’ĂȘtre admis au bĂ©nĂ©ficie d’un amĂ©nagement de peine, de la libĂ©ration sous contrainte, au rĂ©gime de semi-libertĂ© ou de dĂ©tention Ă  domicile sous surveillance Ă©lectronique. passer un examen dans le cadre d’un enseignement ou d’une formation professionnelle se rendre dans une structure de soins participer Ă  des activitĂ©s culturelles ou sportives organisĂ©es exercer son droit de vote Ils peuvent y prĂ©tendre, sans condition de dĂ©lai, lorsqu’ils exĂ©cutent une ou plusieurs peines d’emprisonnement dont la durĂ©e totale n’excĂšde pas cinq ans ; et Ă  dĂ©faut, lorsqu’ils ont exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de leurs peines – quel que soit le type d’établissement dans lequel ils sont dĂ©tenus article D143-4 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Les termes obligation exigeant la prĂ©sence du condamnĂ© » recouvre plusieurs hypothĂšses la convocation devant une juridiction judiciaire ou administrative, ou la prĂ©sentation devant un organisme, concourant notamment au service public prĂ©fecture, PĂŽle emploi, caisse d’assurance maladie, etc.. Avant un dĂ©cret du 14 septembre 2016, ce type de permissions de sortir relevait du mĂȘme rĂ©gime que celles pour se rendre Ă  un rendez-vous d’insertion professionnelle, mais depuis les conditions ont Ă©tĂ© considĂ©rablement durcies. Ces permissions sont limitĂ©es aux cas oĂč la prĂ©sence du condamnĂ© Ă  l’extĂ©rieur de l’établissement pĂ©nitentiaire peut ĂȘtre qualifiĂ©e d’impĂ©rative » circulaire du 19 janvier 2017 relative aux permissions de sortir. C’est-Ă -dire lorsque l’organisme compĂ©tent n’intervient pas dans la prison, lorsque l’intĂ©ressĂ© ne peut pas ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par un tiers, ou lorsque la visio-confĂ©rence n’est pas possible matĂ©riellement ou juridiquement en cas de convocation devant une juridiction article D145 du code de procĂ©dure pĂ©nale. La personne incarcĂ©rĂ©e doit justifier qu’elle se trouve dans l’une de ses situations, et que la permission de sortir s’avĂšre indispensable pour rĂ©aliser l’obligation qui pĂšse sur elle » circulaire du 19 janvier 2017. Les condamnĂ©s exĂ©cutant une ou plusieurs peines d’emprisonnement dont la durĂ©e totale ne dĂ©passe pas cinq ans peuvent en bĂ©nĂ©ficier sans condition de dĂ©lai ; les autres, Ă  compter de la mi-peine. Une permission de sortir spĂ©cifique, d’une durĂ©e maximale de trois jours, peut permettre aux condamnĂ©s d’ĂȘtre prĂ©sent, sans escorte, en cas de maladie grave ou dĂ©cĂšs d’un membre de leur famille proche, ou de la naissance d’un enfant. Elle est ouverte, sans condition de dĂ©lai, aux condamnĂ©s incarcĂ©rĂ©s qui exĂ©cutent une ou plusieurs peines d’emprisonnement dont la durĂ©e totale n’excĂšde pas cinq ans. Et, Ă  dĂ©faut, Ă  ceux qui ont d’ores et dĂ©jĂ  exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de leurs peines article D143-5 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Les juridictions de l’application des peines peuvent subordonner l’octroi d’une libĂ©ration conditionnelle Ă  la condition d’avoir exĂ©cutĂ© une ou plusieurs permissions de sortir articles D143 et D535 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Dans ce cas, elles n’obĂ©issent Ă  aucune condition de dĂ©lai. Les personnes condamnĂ©es incarcĂ©rĂ©es peuvent y prĂ©tendre dĂšs lors qu’elles sont Ă©ligibles Ă  une libĂ©ration conditionnelle. C’est-Ă -dire Ă  mi-peine en principe. Pour les condamnĂ©s Ă  la rĂ©clusion Ă  perpĂ©tuitĂ©, le temps d’épreuve est de dix-huit ans, vingt-deux en cas de rĂ©cidive lĂ©gale. Les permissions de sortir dans ce cadre sont d’une durĂ©e maximale de trois jours. Une circulaire du 18 dĂ©cembre 2000, prĂ©cise qu’elles ne peuvent ĂȘtre ordonnĂ©es qu’à la suite d’un jugement d’ajournement les autorisant expressĂ©ment et, qu’ensuite, la juridiction de l’application des peines apprĂ©ciera si la libĂ©ration conditionnelle peut ĂȘtre ou non accordĂ©e, compte tenu des conditions dans lesquelles les permissions se sont dĂ©roulĂ©es ». Les mineurs peuvent bĂ©nĂ©ficier de permissions de sortir, dans des conditions plus souples, dans plusieurs hypothĂšses lorsque le motif est le maintien des liens familiaux, la prĂ©paration de la rĂ©insertion sociale ou professionnelle, la nĂ©cessitĂ© de se rendre Ă  un rendez-vous mĂ©dical, de passer un examen scolaire, de participer une activitĂ© sportive ou culturelle ou encore l’obligation d’accomplir une obligation Ă  l’extĂ©rieur. Ils peuvent y prĂ©tendre dĂšs qu’ils ont exĂ©cutĂ© le tiers de leurs peines ; et s’ils exĂ©cutent une ou plusieurs peines dont la durĂ©e totale n’excĂšde pas un an, aucune condition de dĂ©lai n’est exigĂ©e article du Code de la justice pĂ©nale des mineurs. La durĂ©e maximale de la permission pour maintien des liens familiaux ou prĂ©paration de la rĂ©insertion est en outre plus longue elle peut ĂȘtre de cinq jours, voire dix jours une fois par an, quel que soit le type d’établissement oĂč le mineur est incarcĂ©rĂ©. Les conditions de droit commun s’appliquent, en revanche, pour les permissions motivĂ©es par un Ă©vĂšnement familial exceptionnel. Des permissions de sortir peuvent ĂȘtre ponctuellement ou rĂ©guliĂšrement accordĂ©es les samedis, dimanches, jours fĂ©riĂ©s ou chĂŽmĂ©s, aux condamnĂ©s admis au rĂ©gime de la semi-libertĂ© ou faisant l’objet d’un placement Ă  l’extĂ©rieur ou sous surveillance Ă©lectronique, avec des horaires d’assignation Ă  rĂ©sidence article D143-3 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Aucune condition de dĂ©lai n’est exigĂ©e. Les condamnĂ©s peuvent y prĂ©tendre dĂšs lors qu’ils sont admis Ă  l’une ou l’autre de ces mesures d’amĂ©nagement de peine. Les pratiques sont trĂšs diverses certains juges de l’application des peines prĂ©voient des permissions de sortir chaque fin de semaine, quand d’autres Ă©tablissement une pĂ©riodicitĂ© moindre. En gĂ©nĂ©ral, un principe de progressivitĂ© est retenu. Exceptionnelles au dĂ©part, elles deviennent plus rĂ©guliĂšres au fur et Ă  mesure de l’exĂ©cution de la mesure. La demande doit ĂȘtre adressĂ©e au greffe du juge de l’application des peines JAP, ou du juge des enfants s’il le condamnĂ© est mineur. Elle peut ĂȘtre faite par dĂ©claration Ă©crite auprĂšs du directeur de la prison Ă  charge pour lui de la transmettre au greffe, ou ĂȘtre directement envoyĂ©e par lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception article D49-11 du code de procĂ©dure pĂ©nale. La requĂȘte doit prĂ©ciser les dates, les lieux, les motifs de la sortie sollicitĂ©e, et l’identitĂ© de l’éventuel hĂ©bergeant des formulaires type sont souvent proposĂ©s dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires. Des justificatifs peuvent ĂȘtre aussi produits certificat d’hĂ©bergement, rendez-vous programmĂ©, entretien d’embauche, etc.. La dĂ©cision est prise par JAP ou le juge des enfants aprĂšs avis de la commission d’application des peines CAP, Ă  laquelle participent notamment un membre de la direction de la prison et un reprĂ©sentant du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation. En cas d’urgence, le JAP peut se passer de l’avis de la CAP. articles 712-5, D49-28 du code de procĂ©dure pĂ©nale et article du Code de la justice pĂ©nale des mineurs. Le tribunal de l’application des peines n’est compĂ©tent que dans un seul cas de figure quand saisi d’une demande de libĂ©ration conditionnelle, il en subordonne l’octroi au bon dĂ©roulement d’une ou plusieurs permissions de sortir. Pour instruire la demande, le juge de l’application des peines JAP dispose de larges pouvoirs d’investigations article 712-16 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Il peut diligenter toute expertise qu’il estime utile psychiatrique, psychologique, mĂ©dicale. Il peut solliciter une synthĂšse socio-Ă©ducative du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation afin d’apprĂ©cier la dangerositĂ© » de la personne condamnĂ©e et son risque de rĂ©cidive article D49-24 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Il peut aussi ordonner une enquĂȘte de personnalitĂ© et d’environnement, vĂ©rifier les conditions d’accueil du condamnĂ©. Ou encore adresser un avis afin d’inviter toute personne concernĂ©e par la demande Ă  formuler des observations le conseil de la partie civile, la victime, l’hĂ©bergeant, etc. Les membres de la commission d’application des peines CAP sont en outre invitĂ©s Ă  apporter des Ă©lĂ©ments selon leur domaine de compĂ©tence. Une information sur le comportement du condamnĂ© en dĂ©tention, les permis de visite dont il dispose, ou les mandats qu’il a reçu peut ainsi ĂȘtre apportĂ©e par le chef d’établissement, ou l’un de ses reprĂ©sentants. Le service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation peut Ă©galement ĂȘtre amenĂ© Ă  opĂ©rer des vĂ©rifications sur sa situation matĂ©rielle, familiale et sociale, Ă©valuer la faisabilitĂ© et le sĂ©rieux de la permission de sortir envisagĂ©e, s’assurer du sĂ©rieux des motifs de la demande et des justificatifs produits Ă  l’appui conditions d’hĂ©bergement, entretien d’embauche, etc., ou communiquer des Ă©lĂ©ments de nature Ă  Ă©clairer l’intĂ©rĂȘt de la permission dans le cadre du projet de sortie de dĂ©linquance du condamnĂ© article 574 du code de procĂ©dure pĂ©nale et circulaire du 19 janvier 2017 relatif aux permissions de sortir. La prĂ©sence du condamnĂ© n’est pas obligatoire en CAP, mais le JAP peut dĂ©cider de le faire comparaitre. A cet Ă©gard, le memento de l’Ecole nationale de la magistrature relatif Ă  l’application des peines recommande d’ entendre » prĂ©alablement le requĂ©rant en dĂ©tention » et de le faire comparaitre lorsqu’il s’agit d’une premiĂšre demande » ou lorsque le condamnĂ© est dĂ©tenu depuis un certain temps ». De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la circulaire du 19 janvier 2017 invite Ă  porter un examen attentif » aux antĂ©cĂ©dents » et Ă  la personnalitĂ© » de l’intĂ©ressĂ© et Ă  prendre toutes les prĂ©cautions utiles » avant d’accorder une permission de sortir. Le JAP apprĂ©cie souverainement l’opportunitĂ© d’accorder la mesure et peut accorder Ă  la place une autorisation de sortie sous escorte en cas de nĂ©cessitĂ© d’accomplir une obligation Ă  l’extĂ©rieur ou d’évĂ©nement familial exceptionnel. Une expertise psychiatrique prĂ©alable est obligatoire lorsque la personne a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă  suivi socio-judiciaire en peine complĂ©mentaire. Cette expertise est rĂ©alisĂ©e par deux experts lorsque l’infraction justifiant l’incarcĂ©ration est un meurtre, un assassinat ou un viol de mineur de quinze ans article 712-21 du code de procĂ©dure pĂ©nale. L’objectif est notamment d’éclairer le risque de rĂ©cidive de l’intĂ©ressĂ©. Dans quelques cas, le magistrat peut toutefois y dĂ©roger, avec l’accord du procureur de la RĂ©publique, par ordonnance spĂ©cialement motivĂ©e article du code de procĂ©dure pĂ©nale. En tout Ă©tat de cause, une dispense peut aussi intervenir, avec l’accord du procureur, lorsque figure au dossier du condamnĂ©, une expertise datant de moins de deux ans, y compris si celle-ci a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avant la condamnation ». Dans toutes les autres situations – c’est-Ă -dire hors cas de suivi socio-judiciaire – l’expertise n’est pas imposĂ©e. Mais elle reste une facultĂ© pour les magistrats, qui peuvent y recourir s’ils l’estiment nĂ©cessaire article 712-16 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Les reprĂ©sentants du ministĂšre public sont d’ailleurs encouragĂ©s Ă  requĂ©rir une expertise lorsque la personne condamnĂ©e pour viol ou agression sexuelle n’a pas fait l’objet d’un suivi socio-judiciaire circulaire du 26 septembre 2014 relative Ă  l’individualisation des peines. La dĂ©cision de refus d’accorder une permission de sortir peut ĂȘtre frappĂ©e d’appel dans un dĂ©lai de vingt-quatre heures suivant sa notification. Il peut ĂȘtre formĂ© par dĂ©claration auprĂšs du chef d’établissement pĂ©nitentiaire article 503 du code de procĂ©dure pĂ©nale, ou auprĂšs du greffe du juge de l’application des peines article 502 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Le dĂ©lai de vingt-quatre heures expire Ă  minuit, le lendemain du jour oĂč l’ordonnance a Ă©tĂ© notifiĂ©e article D49-39 du code de procĂ©dure pĂ©nale. L’appel est portĂ© devant le prĂ©sident de la chambre de l’application des peines de la cour d’appel, qui statue par ordonnance motivĂ©e au vu des observations Ă©crites du ministĂšre public et de celles du condamnĂ© ou de son avocat article 712-12 du code de procĂ©dure pĂ©nale. S’il infirme la dĂ©cision de refus, et que la date prĂ©vue pour la permission est dĂ©passĂ©e, le prĂ©sident de la chambre de l’application des peines peut dĂ©cider lui-mĂȘme d’une autre date ou dĂ©cider qu’une nouvelle date sera fixĂ©e par le juge de l’application des peines ou le directeur du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation article D142-2 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Les dĂ©cisions du prĂ©sident de la chambre de l’application des peines peuvent faire l’objet d’un pourvoi en cassation dans les cinq jours de leur notification. Le pourvoi n’a pas d’effet suspensif article 712-15 du code de procĂ©dure pĂ©nale. La dĂ©cision dĂ©signe le lieu oĂč le condamnĂ© est autorisĂ© Ă  se rendre ou sĂ©journer, la durĂ©e de la permission de sortir et indique, le cas Ă©chĂ©ant, s’il est autorisĂ© Ă  conduire un vĂ©hicule. Un dĂ©lai de route peut ĂȘtre accordĂ©, en fonction de la durĂ©e du trajet et des horaires des moyens de transport utilisĂ©s article D142 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Le condamnĂ© doit supporter les frais occasionnĂ©s par son sĂ©jour hors de l’établissement pĂ©nitentiaire, et notamment le coĂ»t des moyens de transport. Aucune permission de sortir ne peut ainsi ĂȘtre accordĂ©e, en principe, si le condamnĂ© ne dispose pas d’une somme suffisante sur la part disponible de son compte article D142-3 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Le service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation peut nĂ©anmoins, si le motif de la permission apparait sĂ©rieux, et que le condamnĂ© est sans ressources, lui accorder une aide matĂ©rielle, s’il en a les moyens article 573 du code de procĂ©dure pĂ©nale. La somme qu’il est autorisĂ© Ă  dĂ©tenir en dehors de la prison est dĂ©terminĂ©e par le chef d’établissement et il peut lui ĂȘtre demandĂ© de justifier de ses dĂ©penses Ă  son retour article D122 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Le juge de l’application des peines peut en outre assortir la dĂ©cision d’un certain nombre d’obligations et interdictions ne pas s’absenter de son domicile ou d’une zone dĂ©limitĂ©e ; ne pas se rendre dans certains lieux ; s’abstenir d’entrer en relation avec certaines personnes ; ne pas frĂ©quenter les dĂ©bits de boissons, rĂ©pondre aux convocations du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation, etc. articles 723-4 et D142 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Si la permission de sortir est accordĂ©e pour maintien des liens familiaux ou prĂ©paration de la rĂ©insertion, le juge peut Ă©galement dĂ©cider que la date et les modalitĂ©s d’exĂ©cution de la mesure seront fixĂ©es par le directeur du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation, aprĂšs avis du chef d’établissement article D144 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Aucun texte ne dĂ©finit la pĂ©riodicitĂ© des permissions de sortir pour maintien des liens familiaux ou prĂ©paration de la rĂ©insertion. En pratique, une pĂ©riodicitĂ© est le plus souvent mise en Ɠuvre, mais elle peut ĂȘtre aussi mensuelle ou bimestrielle. Dans ce cadre, le juge de l’application des peines peut, dans une mĂȘme ordonnance, accorder plusieurs permissions de sortir et dĂ©lĂ©guer au directeur du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation le soin de dĂ©cider des dates et des modalitĂ©s d’exĂ©cution article D144 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Le juge de l’application des peines peut prononcer le retrait d’une permission de sortir si les conditions qui ont permis son octroi ne sont plus rĂ©unies, si le condamnĂ© ne satisfait pas Ă  ses obligations ou s’il fait preuve de mauvaise conduite, y compris avant la mise Ă  exĂ©cution de la mesure article D142 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Sauf cas d’urgence, la dĂ©cision doit ĂȘtre prise, aprĂšs avis des membres de la commission d’application des peines article 712-5 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Lorsque la permission est en cours, le retrait entraĂźne la rĂ©incarcĂ©ration immĂ©diate du condamnĂ©. A cette fin, le juge peut dĂ©livrer un mandat d’arrĂȘt ou d’amener. Il peut ĂȘtre fait appel de la dĂ©cision de retrait dans les mĂȘmes conditions qu’un refus d’octroi de la mesure. Un permissionnaire peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme en Ă©tat d’évasion s’il ne rĂ©intĂšgre pas l’établissement pĂ©nitentiaire Ă  l’issue du dĂ©lai fixĂ©, ou s’il se soustrait aux mesures de contrĂŽle imposĂ©es articles 434-29 du code pĂ©nal et D125 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Il encourt trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, et la peine ne pourra ĂȘtre confondue avec celle restant Ă  purger articles 434-27 et 434-31 du code pĂ©nal. Des sanctions disciplinaires pour faute du 1er degrĂ© pourront Ă©galement ĂȘtre prises par l’administration pĂ©nitentiaire articles R57-7-1 et D125 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Une autorisation de sortie sous escorte est la possibilitĂ© de quitter temporairement la prison, encadrĂ©e par des forces de l’ordre ou des personnels de l’administration pĂ©nitentiaire. Toute personne incarcĂ©rĂ©e, qu’elle soit prĂ©venue ou condamnĂ©e, y compris sous le coup d’une pĂ©riode de sĂ»retĂ© peut y prĂ©tendre Ă  titre exceptionnel. Elle n’est soumise Ă  aucune condition de dĂ©lai, ni Ă  une expertise psychiatrique prĂ©alable articles 712-21, 148-5 et D147 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Aucun texte n’en encadre les motifs, mais ses fondements sont essentiellement humanitaires. Elle est gĂ©nĂ©ralement sollicitĂ©e pour rendre visite Ă  un proche gravement malade, assister Ă  un enterrement, une naissance ou pour accomplir une obligation impĂ©rieuse. Ce dispositif peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ© pour permettre Ă  une personne condamnĂ©e Ă  une injonction de soins de rencontrer son mĂ©decin coordinateur et son mĂ©decin traitant avant sa libĂ©ration d’un centre de rĂ©tention de sĂ»retĂ© ou de prison sous surveillance judiciaire articles R3711-17 du code de la santĂ© publique et D147-40-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Une autorisation de sortie sous escorte ne peut avoir lieu que sur le territoire national circulaire du 19 janvier 2017 relatif aux autorisations de sortie sous escorte. L’autoritĂ© compĂ©tente varie selon la situation pĂ©nale de l’intĂ©ressĂ©. S’il est en dĂ©tention provisoire, la demande doit ĂȘtre adressĂ©e au juge d’instruction tant que l’instruction n’est pas close. L’instruction terminĂ©e, elle doit ĂȘtre portĂ©e devant la juridiction saisie il en est de mĂȘme lorsque la personne est placĂ©e en dĂ©tention provisoire dans le cadre d’une comparution immĂ©diate. Toutefois, en matiĂšre criminelle, la cour d’assises n’est compĂ©tente que lorsque la demande est formĂ©e durant la session au cours de laquelle elle doit juger l’accusĂ©. A dĂ©faut, la demande est examinĂ©e par la chambre de l’instruction. En cas de pourvoi, et jusqu’à l’arrĂȘt de la Cour de cassation, la demande doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e devant la juridiction qui a prononcĂ© la derniĂšre condamnation – sauf en matiĂšre criminelle, oĂč la compĂ©tence reste Ă  la chambre de l’instruction article 148-5 du code de procĂ©dure pĂ©nale. S’il est condamnĂ©, la demande doit ĂȘtre adressĂ©e au juge de l’application des peines, ou au juge des enfants s’il s’agit d’un mineur articles 712-5 du code de procĂ©dure pĂ©nale et article du Code de la justice pĂ©nale des mineurs.. La demande peut ĂȘtre faite par dĂ©claration Ă©crite auprĂšs du directeur de la prison Ă  charge pour lui de la transmettre au greffe compĂ©tent, ou ĂȘtre directement envoyĂ©e par lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception. La requĂȘte doit prĂ©ciser les dates, les lieux, les motifs de la sortie sollicitĂ©e. Des investigations peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es par l’autoritĂ© judiciaire, mais gĂ©nĂ©ralement les situations qui conduisent Ă  solliciter une autorisation de sortie sous escorte sont urgentes, ce qui rend la rĂ©alisation d’enquĂȘtes prĂ©alables difficiles. La dĂ©cision relĂšve de l’apprĂ©ciation souveraine des juridictions. Cependant, le refus d’une autorisation sous escorte pour assister Ă  des funĂ©railles familiales peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une violation de l’article 8 de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme protĂ©geant le droit Ă  la vie privĂ©e et familiale. Dans un arrĂȘt de 2002, la Cour europĂ©enne a considĂ©rĂ© qu’un tel refus ne peut ĂȘtre justifiĂ© que si des raisons majeures, impĂ©rieuses s’y opposent» CEDH, 12 novembre 2002, Ploski c/ Pologne, req n°26761/95. Sauf urgence, le juge de l’application des peines doit prendre l’avis de la commission d’application des peines avant de rendre sa dĂ©cision article 712-5 du code de procĂ©dure pĂ©nale. L’ordonnance de refus est susceptible d’appel dans les mĂȘmes conditions qu’un refus d’octroi d’une permission de sortir, c’est-Ă -dire dans un dĂ©lai de vingt-quatre heures suivant la notification voir supra. Les dĂ©cisions des autoritĂ©s judiciaires vis-Ă -vis des prĂ©venus ne sont en revanche pas susceptibles d’appel. La dĂ©cision d’octroi dĂ©termine le lieu oĂč la personne dĂ©tenue est autorisĂ©e Ă  se rendre et le service chargĂ© de l’escorte police, gendarmerie ou administration pĂ©nitentiaire. La juridiction peut dispenser les forces de l’ordre ou les personnels de l’administration pĂ©nitentiaire de porter l’uniforme article D147 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Elle peut aussi Ă©mettre des recommandations sur les moyens de contrainte Ă  employer ou non entraves, menottes, mais la dĂ©cision finale appartient au chef d’escorte. En principe, ils ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©s que si la personne est considĂ©rĂ©e comme dangereuse pour autrui ou pour elle-mĂȘme, ou susceptible de prendre la fuite article 803 du code de procĂ©dure pĂ©nale. La juridiction peut ordonner le retrait de la mesure si les motifs ayant justifiĂ© son octroi ne sont plus rĂ©unis ou si la personne dĂ©tenue fait preuve de mauvaise conduite article D147 du code de procĂ©dure pĂ©nale. L’impossibilitĂ© de mobiliser une escorte ne constitue pas un motif susceptible de justifier le retrait de la mesure mais peut aboutir Ă  son inexĂ©cution AssemblĂ©e nationale, question Ă©crite n°48330.
ModÚlegratuit de lettre pour une assistante maternelle qui souhaite demander au conseil général une dérogation temporaire de lagrément pour un enfant. Exemple de lettre pour demander une extension dagrément. Vous y indiquerez le nom des enfants déjà sous votre responsabilité et les conditions daccueil du nouvel enfant.
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 NOM DE LA SOCIETE Adresse de la sociĂ©tĂ© Date Objet autorisation de sortie de territoire de l'enfant prĂ©ciser prĂ©nom et nom Madame, Monsieur, Je soussignĂ© prĂ©ciser prĂ©nom, nom, demeurant prĂ©ciser, pĂšre, mĂšre, tuteur, tutrice, etc. de l'enfant prĂ©ciser prĂ©nom, nom nĂ© le date Ă  prĂ©ciser, et disposant du plein exercice de l'autoritĂ© parentale sur cet enfant, autorise ce dernier Ă  prĂ©ciser la nature de l'autorisation se rendre à
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 NOM DE LA SOCIETE Adresse de la sociĂ©tĂ© Date Objet autorisation de sortie de territoire de l'enfant prĂ©ciser prĂ©nom et nom Madame, Monsieur, Je soussignĂ©e nom, prĂ©nom nĂ©e le date de naissance Ă  lieu de naissance demeurant au adresse dĂ©taillĂ©e, agissant en qualitĂ© de tuteur lĂ©gal, mĂšre, pĂšre exerçant l’autoritĂ© parentale autorise ma fille/mon fils nom, prĂ©nom nĂ©e le date de naissance Ă  lieu de naissance Ă  quitter le territoire français pour partir en/au/aux pays de destination le date de dĂ©part pour motif du voyage. Fait Ă  



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 NOM DE LA SOCIETE Adresse de la sociĂ©tĂ© Date Objet autorisation de sortie de territoire de l'enfant prĂ©ciser prĂ©nom et nom Madame, Monsieur, Je soussignĂ© prĂ©ciser prĂ©nom, nom, demeurant prĂ©ciser l'adresse, prĂ©ciser pĂšre, mĂšre, tuteur, tutrice, etc. de l'enfant prĂ©ciser prĂ©nom, nom nĂ© le date Ă  prĂ©ciser le lieu, et disposant du plein exercice de l'autoritĂ© parentale sur cet enfant, autorise ce dernier Ă  se rendre et sĂ©journer aux [ pays ], dans un groupe d’élĂšves participant au [ 
 ] accompagnĂ© de Mme [ nom des accompagnateurs ]. Fait Ă  



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Lisezle guide d’instructions pour savoir comment remplir votre demande. Utilisez le formulaire Demande de parrainage, entente de parrainage et engagement (IMM 1344) et le Formulaire de demande gĂ©nĂ©rique pour le Canada (IMM 0008). Ils peuvent ĂȘtre remplis et sauvegardĂ©s Ă  l’ordinateur.

ChronoLĂ©gi Paragraphe 5 Permissions de sortir Articles D142 Ă  D145 »Version Ă  la date format JJ/MM/AAAAou duMasquer les articles et les sections abrogĂ©sA. - Dispositions communes Articles D142 Ă  D142-3-1La permission de sortir est accordĂ©e pour une ou plusieurs sorties. Elle autorise le condamnĂ© Ă  se rendre en un lieu situĂ© sur le territoire national. Elle peut ĂȘtre assortie d'une ou plusieurs conditions, et notamment des obligations prĂ©vues aux articles 131-36-2,132-44 et 132-45 du code pĂ©nal. La permission de sortir peut ĂȘtre assortie de l'interdiction faite au condamnĂ© d'entrer en relation avec la victime de l'infraction, ou de paraĂźtre dans les lieux oĂč celle-ci se trouve habituellement, notamment en cas de crime ou de dĂ©lit relevant de l'article 132-80 du code pĂ©nal. Si le condamnĂ© fait l'objet d'une interdiction d'entrer en relation avec une personne, de frĂ©quenter certains condamnĂ©s ou de paraĂźtre en certains lieux, prononcĂ©e en application de l'article 138 du prĂ©sent code ou des articles 131-6,131-10 ou 132-45 du code pĂ©nal, y compris Ă  l'occasion d'un suivi-socio-judiciaire, d'un sursis probatoire ou d'une peine principale ou complĂ©mentaire, la permission de sortir est de plein droit assortie de ces interdictions. Ces derniĂšres peuvent ĂȘtre rappelĂ©es dans la dĂ©cision accordant la permission de sortir. Il en est de mĂȘme si la personne fait l'objet de ces interdictions en application d'une ordonnance de protection prĂ©vue par l'article 515-11 du code civil. Un dĂ©lai de route peut ĂȘtre accordĂ© au bĂ©nĂ©ficiaire de la permission de sortir ; il est calculĂ© en fonction de la durĂ©e du trajet et des horaires des moyens de transport utilisĂ©s. Le juge de l'application des peines peut ordonner le retrait d'une permission de sortir et la rĂ©incarcĂ©ration immĂ©diate du condamnĂ© si les conditions qui ont permis l'octroi de celle-ci ne sont plus rĂ©unies, si le condamnĂ© ne satisfait pas aux obligations qui lui sont imposĂ©es ou s'il fait preuve de mauvaise conduite. Ce retrait peut, pour les mĂȘmes motifs, ĂȘtre ordonnĂ© avant la mise Ă  exĂ©cution de la permission. Le juge peut Ă  cette fin dĂ©cerner un mandat d'amener ou d'arrĂȘt en application des dispositions de l'article 712-17. Les dĂ©cisions prĂ©vues au troisiĂšme alinĂ©a peuvent ĂȘtre prises tant par le juge de l'application des peines que par le chef d'Ă©tablissement lorsque c'est ce dernier qui a octroyĂ© la permission de sortir en application du troisiĂšme alinĂ©a de l'article 723-3 et de l'article D. personnes condamnĂ©es ne peuvent bĂ©nĂ©ficier de permission de sortir en cours d'exĂ©cution d'une pĂ©riode de cas d'appel d'une ordonnance statuant sur une demande de permission de sortir, le prĂ©sident de la chambre de l'application des peines qui confirme l'octroi ou infirme le rejet de celle-ci peut, si la date prĂ©vue pour la permission est dĂ©passĂ©e lorsqu'il statue sur l'appel, dĂ©cider d'une autre date ou dĂ©cider qu'une nouvelle date sera fixĂ©e par le juge de l'application des peines ou, conformĂ©ment aux dispositions de l'article D. 144, par le directeur du service pĂ©nitentiaire d'insertion et de probation. Le dĂ©tenu bĂ©nĂ©ficiaire d'une permission de sortir doit supporter les frais occasionnĂ©s par son sĂ©jour hors de l'Ă©tablissement et notamment le coĂ»t des moyens de transport qu'il serait Ă©ventuellement obligĂ© d'utiliser. En consĂ©quence, aucune permission de sortir ne peut ĂȘtre accordĂ©e si une somme suffisante ne figure pas Ă  la part disponible du condamnĂ© ou si l'intĂ©ressĂ© ne justifie pas de possibilitĂ©s licites d'hĂ©bergement et de le juge de l'application des peines a accordĂ© Ă  la personne condamnĂ©e une permission de sortir, en application des articles D. 143 Ă  D. 145, les permissions de sortir ultĂ©rieures prĂ©vues par ces mĂȘmes articles peuvent ĂȘtre accordĂ©es par le chef d'Ă©tablissement pĂ©nitentiaire, conformĂ©ment au troisiĂšme alinĂ©a de l'article 723-3. Le cas Ă©chĂ©ant, le juge de l'application des peines fixe les obligations et interdictions des articles 132-44 et 132-45 du code pĂ©nal qui s'appliqueront pour les permissions de sortir ainsi prononcĂ©es. Il est Ă©galement compĂ©tent pour les modifier ou ordonner leur mainlevĂ©e selon les mĂȘmes formes. Le juge de l'application des peines peut dĂ©cider dans la dĂ©cision octroyant une permission de sortir que les dispositions du troisiĂšme alinĂ©a de l'article 723-3 ne sont pas applicables. Suivant les mĂȘmes formes, le juge de l'application des peines peut ordonner ultĂ©rieurement soit d'office, soit Ă  la demande du procureur de la RĂ©publique ou du chef d'Ă©tablissement que ces dispositions ne sont plus applicables. Ces dĂ©cisions constituent des mesures d'administration judiciaire insusceptibles de recours. Le chef d'Ă©tablissement qui accorde une permission de sortir en application des dispositions du prĂ©sent article statue aprĂšs avis Ă©crit du service pĂ©nitentiaire d'insertion de probation. Il informe immĂ©diatement le juge de l'application des peines et le parquet compĂ©tents de sa dĂ©cision. Si le chef d'Ă©tablissement refuse l'octroi de la permission de sortir, il informe le condamnĂ© que cette dĂ©cision ne peut faire l'objet d'aucun recours, mais que celui-ci peut saisir le juge de l'application des peines d'une mĂȘme demande de permission. Lorsqu'il est saisi d'une demande relevant des dispositions du dernier alinĂ©a de l'article 723-3, le chef d'Ă©tablissement doit statuer au plus tard dans un dĂ©lai de deux mois suivant le dĂ©pĂŽt de la demande dans les conditions prĂ©vues par l'article D. 49-11. A dĂ©faut, le condamnĂ© peut directement saisir le juge de l'application des peines dans les mĂȘmes formes. B. - Permissions de sortir en vue de prĂ©parer la rĂ©insertion professionnelle ou sociale et permissions de sortir en vue du maintien des liens familiaux Articles D143 Ă  D144Les personnes condamnĂ©es incarcĂ©rĂ©es dans une maison d'arrĂȘt, une maison centrale, un centre de semi-libertĂ© et, lorsqu'elles sont majeures, dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire spĂ©cialisĂ© pour mineurs peuvent bĂ©nĂ©ficier de permissions de sortir d'une durĂ©e maximale de trois jours en vue du maintien des liens familiaux ou de la prĂ©paration de la rĂ©insertion professionnelle ou sociale dans les cas suivants 1° Lorsqu'elles exĂ©cutent une ou plusieurs peines privatives de libertĂ© d'une durĂ©e totale n'excĂ©dant pas un an ; 2° Lorsqu'elles ont exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de la peine et qu'elles n'ont plus Ă  subir qu'un temps de dĂ©tention infĂ©rieur Ă  trois ans ; 3° Lorsque le juge ou le tribunal de l'application des peines ont, en application du 1° de l'article D. 535 et selon la procĂ©dure prĂ©vue aux articles 712-6 ou 712-7, dĂ©cidĂ© de subordonner l'octroi de la libĂ©ration conditionnelle Ă  la condition d'avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une ou plusieurs permissions de personnes condamnĂ©es incarcĂ©rĂ©es dans les centres de dĂ©tention peuvent bĂ©nĂ©ficier des permissions de sortir prĂ©vues Ă  l'article D. 143, lorsqu'elles ont exĂ©cutĂ© le tiers de leur peine. A leur Ă©gard, la durĂ©e de ces permissions peut ĂȘtre portĂ©e Ă  cinq jours et, une fois par an, Ă  dix personnes condamnĂ©es incarcĂ©rĂ©es dans les structures d'accompagnement vers la sortie peuvent bĂ©nĂ©ficier des permissions de sortir prĂ©vues Ă  l'article D. 143 sans condition de dĂ©lai. A leur Ă©gard, la durĂ©e de ces permissions peut ĂȘtre portĂ©e Ă  cinq Ă  l'article 3 du dĂ©cret n° 2022-339 du 10 mars 2022, ces dispositions entrent en vigueur le lendemain de leur publication au Journal officiel de la RĂ©publique française. Toutefois, les centres pĂ©nitentiaires comportant un quartier pour peines amĂ©nagĂ©es demeurent soumis aux dispositions des articles D. 70, D. 72-1, D. 80, D. 81, D. 82-2 D. 86 et D. 143-2 du code de procĂ©dure pĂ©nale dans leur rĂ©daction antĂ©rieure au prĂ©sent dĂ©cret jusqu'Ă  la suppression de ces quartiers par arrĂȘtĂ© du garde des sceaux, ministre de la justice, au plus tard le 31 dĂ©cembre permissions de sortir peuvent ĂȘtre accordĂ©es, ponctuellement ou Ă  titre habituel, les samedis, dimanches et jours fĂ©riĂ©s ou chĂŽmĂ©s aux personnes condamnĂ©es admises au rĂ©gime de la semi-libertĂ© ou bĂ©nĂ©ficiant d'un placement Ă  l'extĂ©rieur en application de l'article D. 136 ainsi qu'aux personnes condamnĂ©es placĂ©es sous surveillance permissions de sortir d'une durĂ©e n'excĂ©dant pas la journĂ©e peuvent ĂȘtre accordĂ©es dans les cas suivants aux personnes condamnĂ©es Ă  une ou plusieurs peines privatives de libertĂ© d'une durĂ©e totale n'excĂ©dant pas cinq ans ainsi qu'aux personnes condamnĂ©es Ă  une ou plusieurs peines privatives de libertĂ© d'une durĂ©e totale supĂ©rieure Ă  cinq ans lorsque ces derniĂšres ont exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de leur peine 1° PrĂ©sentation des personnes dĂ©tenues prochainement libĂ©rables ou susceptibles d'ĂȘtre admises au bĂ©nĂ©fice de la libĂ©ration conditionnelle ou de la libĂ©ration sous contrainte ou au rĂ©gime de semi-libertĂ© ou de dĂ©tention Ă  domicile sous surveillance Ă©lectronique ou Ă  l'extĂ©rieur en application de l'article D. 136, Ă  leurs Ă©ventuels employeur ou auprĂšs d'une structure de formation professionnelle, de stage ou d'enseignement ;2° PrĂ©sentation aux Ă©preuves d'un examen dans les conditions prĂ©vues aux articles D. 436-3 et D. 438-2 ;3° PrĂ©sentation Ă  une structure de soins ;4° Sorties pour la pratique d'activitĂ©s culturelles ou sportives organisĂ©es ;5° Exercice par le condamnĂ© de son droit de Ă  l'article 6 du dĂ©cret n° 2020-128 du 18 fĂ©vrier 2020, ces dispositions entrent en vigueur le 24 mars permissions de sortir d'une durĂ©e maximale de trois jours peuvent ĂȘtre accordĂ©es Ă  l'occasion de la maladie grave ou du dĂ©cĂšs d'un membre de leur famille proche, ou de la naissance de leur enfant, d'une part, aux personnes condamnĂ©es Ă  une ou plusieurs peines privatives de libertĂ© d'une durĂ©e totale n'excĂ©dant pas cinq ans et, d'autre part, aux personnes condamnĂ©es Ă  une ou plusieurs peines privatives de libertĂ© d'une durĂ©e totale supĂ©rieure Ă  cinq ans lorsqu'elles ont exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de leur le juge de l'application des peines accorde une permission de sortir en vue de la prĂ©paration de la rĂ©insertion professionnelle ou sociale de la personne condamnĂ©e, il peut dans son ordonnance dĂ©cider que la date et les modalitĂ©s d'exĂ©cution de la permission seront fixĂ©es par le directeur du service pĂ©nitentiaire d'insertion et de probation, aprĂšs avis du chef de l'Ă©tablissement pĂ©nitentiaire. Le juge de l'application des peines peut, dans la mĂȘme ordonnance, accorder plusieurs permissions de sortir en faisant application des dispositions du prĂ©sent article. Les dispositions du prĂ©sent article sont Ă©galement applicables aux permissions de sortir accordĂ©es en vue du maintien des liens familiaux lorsque la durĂ©e de la peine restant Ă  exĂ©cuter est infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  un an. Pour l'application des dispositions du prĂ©sent article, le directeur du service pĂ©nitentiaire d'insertion et de probation peut dĂ©lĂ©guer sa signature et ses pouvoirs Ă  un directeur d'insertion et de - Permissions de sortir en vue de l'accomplissement d'une obligation exigeant la prĂ©sence du condamnĂ© Article D145Une permission de sortir d'une durĂ©e n'excĂ©dant pas la journĂ©e peut ĂȘtre accordĂ©e en vue de l'accomplissement d'une obligation exigeant la prĂ©sence de la personne condamnĂ©e Ă  une ou plusieurs peines privatives de libertĂ© d'une durĂ©e totale n'excĂ©dant pas cinq ans ou Ă  une ou plusieurs peines privatives de libertĂ© d'une durĂ©e totale supĂ©rieure Ă  cinq ans lorsqu'elle a exĂ©cutĂ© la moitiĂ© de sa peine, dans les cas suivants 1° La personne condamnĂ©e ne peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e auprĂšs de l'organisme et ce dernier est dans l'impossibilitĂ© d'intervenir au sein de l'Ă©tablissement pĂ©nitentiaire ; 2° La personne condamnĂ©e est convoquĂ©e devant une juridiction judiciaire ou administrative et les conditions de la visioconfĂ©rence ne sont pas rĂ©unies.

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Monsieur Je vous informe que j'autorise mon fils/ma fille (prĂ©nom, nom, classe) Ă  sortir du collĂšge pendant les heures de permanence lorsque celles-ci sont en fin de matinĂ©e ou en fin d'aprĂšs-midi et que mon enfant n'a plus de cours en suivant. Je vous prie de croire, Monsieur, Ă  l'assurance de mes sentiments distinguĂ©s. N° 4161 —— ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 TREIZIÈME LÉGISLATURE EnregistrĂ© Ă  la PrĂ©sidence de l’AssemblĂ©e nationale le 11 janvier 2012. RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES LOIS CONSTITUTIONNELLES, DE LA LÉGISLATION ET DE L’ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA RÉPUBLIQUE SUR LA PROPOSITION DE LOI N° 2282 de M. SAUVEUR GANDOLFI-SCHEIT ET PLUSIEURS DE SES COLLÈGUES, visant Ă  consacrer le droit au rapprochement familial pour les dĂ©tenus condamnĂ©s, PAR M. Sauveur GANDOLFI-SCHEIT, DĂ©putĂ©. —— LES MODIFICATIONS APPORTÉES À LA PROPOSITION DE LOI PAR LA COMMISSION DES LOIS 5 INTRODUCTION 7 I.– L’OBJECTIF DE MAINTIEN DES LIENS FAMILIAUX DES DÉTENUS DEMEURE INSUFFISAMMENT PRIS EN COMPTE DANS NOTRE LÉGISLATION 9 A. LES AVANCÉES DE LA LOI PÉNITENTIAIRE DE 2009 9 B. LES DÉTENUS CONDAMNÉS EXCLUS DU BÉNÉFICE DU RAPPROCHEMENT FAMILIAL 10 II.– LA PROPOSITION DE LOI VISE À FAVORISER LE RAPPROCHEMENT FAMILIAL DES DÉTENUS CONDAMNÉS 11A. LA RÉDACTION INITIALE DE LA PROPOSITION DE LOI 12 B. LES MODIFICATIONS APPORTÉES PAR LA COMMISSION DES LOIS 12 DISCUSSION GÉNÉRALE 17 EXAMEN DE L’ARTICLE UNIQUE 19 Article unique articles 717-1 AA [nouveau] et 717-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale Rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s 19TABLEAU COMPARATIF 21 AMENDEMENTS EXAMINÉS PAR LA COMMISSION 23 LES MODIFICATIONS APPORTÉES À LA PROPOSITION DE LOI PAR LA COMMISSION DES LOIS À l’initiative de son rapporteur, la commission des Lois a adoptĂ© une nouvelle rĂ©daction de l’article unique de la proposition de loi. Le texte consacre dĂ©sormais au niveau lĂ©gislatif la procĂ©dure dite d’ orientation » des dĂ©tenus condamnĂ©s actuellement prĂ©vue dans la partie rĂ©glementaire du code de procĂ©dure pĂ©nale et y ajoute l’objectif de maintien des liens familiaux, qui doit conduire Ă  ce que les dĂ©tenus condamnĂ©s soient en principe incarcĂ©rĂ©s dans l’établissement pĂ©nitentiaire le plus proche de leur domicile. Plus prĂ©cisĂ©ment, la personne condamnĂ©e devrait ĂȘtre affectĂ©e dans l’établissement pĂ©nitentiaire le plus proche de son domicile correspondant Ă  son profil. Ce dernier serait dĂ©terminĂ© notamment par son Ăąge, son sexe, ses antĂ©cĂ©dents, son Ă©tat de santĂ©, son projet d’insertion, sa situation familiale et, le cas Ă©chĂ©ant, son comportement en dĂ©tention. Cette obligation d’affectation dans l’établissement pĂ©nitentiaire le plus proche de son domicile pourrait cependant ĂȘtre tenue en Ă©chec soit pour des motifs de sĂ©curitĂ© des personnes et des biens, soit en raison du projet d’exĂ©cution de la peine. Pour l’administration pĂ©nitentiaire, l’affectation dans l’établissement le plus proche du domicile ne constituerait, de surcroĂźt, qu’une obligation de moyens, ayant vocation Ă  ĂȘtre satisfaite Ă  chaque fois que c’est possible ». En consĂ©quence, la commission des Lois a modifiĂ© l’intitulĂ© de la proposition de loi, qui vise dĂ©sormais Ă  favoriser le rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s ». MESDAMES, MESSIEURS, Le maintien des liens familiaux des personnes dĂ©tenues constitue un enjeu majeur de la bonne exĂ©cution des peines. La sanction pĂ©nale est individuelle elle ne saurait donc s’étendre, fĂ»t-ce indirectement, Ă  la famille et aux proches de la personne condamnĂ©e. En outre, la prĂ©servation des attaches familiales permet de favoriser la rĂ©insertion et la prĂ©vention de la rĂ©cidive. La question de l’incarcĂ©ration des dĂ©tenus dans des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires proches de leur famille a souvent Ă©tĂ© posĂ©e Ă  propos de dĂ©tenus originaires de rĂ©gions ou de territoires pĂ©riphĂ©riques, par exemple la Corse. L’affectation de dĂ©tenus originaires de la Corse dans des Ă©tablissements situĂ©s sur le continent rend effectivement beaucoup plus difficile le maintien de liens avec leur famille et leurs proches. Pour autant, cette problĂ©matique est loin d’ĂȘtre rĂ©ductible Ă  ce seul cas elle est susceptible d’intĂ©resser tous les dĂ©tenus, sur l’ensemble du territoire national. Cette prĂ©occupation du rapprochement familial des dĂ©tenus est d’ailleurs portĂ©e au niveau europĂ©en, dans l’une des rĂšgles pĂ©nitentiaires europĂ©ennes Ă©laborĂ©es par le Conseil de l’Europe les dĂ©tenus doivent ĂȘtre rĂ©partis autant possible dans des prisons situĂ©es prĂšs de leur foyer ou de leur centre de rĂ©insertion sociale » 1. C’est dans cette optique que la prĂ©sente proposition de loi vise Ă  favoriser le rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s. I.– L’OBJECTIF DE MAINTIEN DES LIENS FAMILIAUX DES DÉTENUS DEMEURE INSUFFISAMMENT PRIS EN COMPTE DANS NOTRE LÉGISLATION La prĂ©occupation de rapprochement familial des dĂ©tenus n’a Ă©tĂ© que rĂ©cemment consacrĂ©e par notre lĂ©gislation. Sa reconnaissance, que l’on doit Ă  la loi pĂ©nitentiaire n° 2009-1436 du 24 novembre 2009, ne concerne de surcroĂźt que les prĂ©venus en attente de jugement, non les dĂ©tenus condamnĂ©s. A. LES AVANCÉES DE LA LOI PÉNITENTIAIRE DE 2009Outre qu’elle dĂ©coule implicitement de l’article 8 de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme, relatif au droit au respect de la vie privĂ©e et familiale 2, la prĂ©occupation du maintien des liens familiaux de la personne dĂ©tenue transparaĂźt dans plusieurs des rĂšgles pĂ©nitentiaires europĂ©ennes Ă©laborĂ©es par le Conseil de l’Europe 3 – les dĂ©tenus doivent ĂȘtre rĂ©partis autant que possible dans des prisons situĂ©es prĂšs de leur foyer ou de leur centre de rĂ©insertion sociale rĂšgle ; – les dĂ©tenus doivent ĂȘtre autorisĂ©s Ă  communiquer aussi frĂ©quemment que possible avec leur famille rĂšgle ; – les modalitĂ©s des visites doivent permettre aux dĂ©tenus de maintenir et de dĂ©velopper des relations familiales de façon aussi normale que possible rĂšgle ; – lorsque les circonstances le permettent, le dĂ©tenu doit ĂȘtre autorisĂ© Ă  quitter la prison – soit sous escorte, soit librement – pour rendre visite Ă  un parent malade, assister Ă  des obsĂšques ou pour d’autres raisons humanitaires rĂšgle ; – la sanction disciplinaire ne peut pas consister en une interdiction totale des contacts avec la famille rĂšgle Jusqu’à 2009, l’essentiel des rĂšgles de droit interne relatives aux liens familiaux des dĂ©tenus Ă©tait de niveau rĂ©glementaire. La loi pĂ©nitentiaire prĂ©citĂ©e a eu le mĂ©rite d’élever la plupart d’entre elles au niveau lĂ©gislatif, en particulier dans la section 4 de son chapitre III, intitulĂ©e De la vie privĂ©e et familiale et des relations avec l’extĂ©rieur ». C’est ainsi que l’article 35 de cette loi dispose – notamment – que le droit des personnes dĂ©tenues au maintien des relations avec les membres de leur famille s’exerce soit par les visites que ceux-ci leur rendent, soit, pour les condamnĂ©s et si leur situation pĂ©nale l’autorise, par les permissions de sortir des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires ». Les prĂ©venus peuvent recevoir au moins trois visites par semaine, tandis que les condamnĂ©s peuvent recevoir au moins une visite par semaine – dans les deux cas sous rĂ©serve des motifs liĂ©s au maintien du bon ordre et de la sĂ©curitĂ© ou Ă  la prĂ©vention des infractions ». Par ailleurs, l’article 36 de la loi pĂ©nitentiaire de 2009 consacre au niveau lĂ©gislatif les unitĂ©s de vie familiale et les parloirs familiaux. En particulier, cet article prĂ©voit que toute personne dĂ©tenue peut bĂ©nĂ©ficier, Ă  sa demande, d’au moins une visite trimestrielle dans l’un ou l’autre de ces cadres, pour une durĂ©e fixĂ©e en tenant compte de l’éloignement du visiteur ». S’agissant du rapprochement familial proprement dit, l’article 34 de la mĂȘme loi dispose que les prĂ©venus dont l’instruction est achevĂ©e et qui attendent leur comparution devant la juridiction de jugement peuvent bĂ©nĂ©ficier d’un rapprochement familial jusqu’à leur comparution devant la juridiction de jugement ». Cet article, introduit Ă  l’AssemblĂ©e nationale le 17 septembre 2009, Ă  l’initiative de Mme Marietta Karamanli, est mis en Ɠuvre par l’article R. 57-8-7 du code de procĂ©dure pĂ©nale 4, selon lequel – le directeur interrĂ©gional des services pĂ©nitentiaires, aprĂšs avis conforme du magistrat saisi du dossier de la procĂ©dure, peut faire droit Ă  la demande de rapprochement familial de la personne dĂ©tenue prĂ©venue dont l’instruction est achevĂ©e et qui attend sa comparution devant la juridiction de jugement ; – le ministre de la Justice peut, dans les mĂȘmes conditions, faire droit Ă  une telle demande lorsqu’elle a pour effet le transfert d’une personne dĂ©tenue d’une direction interrĂ©gionale Ă  une autre, d’une personne inscrite au rĂ©pertoire des dĂ©tenus particuliĂšrement signalĂ©s ou d’une personne prĂ©venue pour acte de terrorisme. B. LES DÉTENUS CONDAMNÉS EXCLUS DU BÉNÉFICE DU RAPPROCHEMENT FAMILIALRien, dans notre droit actuel, ne favorise le rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s. Tout au plus l’article D. 402 du code de procĂ©dure pĂ©nale prĂ©voit-il qu’ en vue de faciliter le reclassement familial des dĂ©tenus Ă  leur libĂ©ration, il doit ĂȘtre particuliĂšrement veillĂ© au maintien et Ă  l’amĂ©lioration de leurs relations avec leurs proches, pour autant que celles-ci paraissent souhaitables dans l’intĂ©rĂȘt des uns et des autres ». En revanche, l’affectation des personnes condamnĂ©es dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire se fait en fonction d’une sĂ©rie de critĂšres Ă©numĂ©rĂ©s dans le code de procĂ©dure pĂ©nale dont est absente – Ă  tout le moins explicitement – la question des liens familiaux. L’article 717-1 prĂ©voit ainsi que la rĂ©partition des condamnĂ©s dans les prisons Ă©tablies pour peines s’effectue compte tenu de leur catĂ©gorie pĂ©nale, de leur Ăąge, de leur Ă©tat de santĂ© et de leur personnalitĂ© ». Quant Ă  l’article D. 74 du mĂȘme code, qui dĂ©finit la procĂ©dure dite d’ orientation » des personnes condamnĂ©es, il fait rĂ©fĂ©rence Ă  la personnalitĂ© du condamnĂ©, son sexe, son Ăąge, ses antĂ©cĂ©dents, sa catĂ©gorie pĂ©nale, son Ă©tat de santĂ© physique et mentale, ses aptitudes, ses possibilitĂ©s de rĂ©insertion sociale et, d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, tous renseignements susceptibles d’éclairer l’autoritĂ© compĂ©tente pour dĂ©cider de l’affectation la plus adĂ©quate » 5. En outre, la possibilitĂ© de rapprochement familial introduite Ă  l’article 34 de la loi pĂ©nitentiaire de 2009 est limitĂ©e aux seuls prĂ©venus dont l’instruction est achevĂ©e » et qui sont en attente de jugement. Pour votre rapporteur, une telle limitation n’est pas justifiĂ©e. Outre qu’il n’y a pas lieu de priver les personnes condamnĂ©es 6 du bĂ©nĂ©fice du rapprochement familial, la lĂ©gislation actuelle est susceptible de conduire Ă  des situations trĂšs regrettables, dans lesquelles un prĂ©venu serait incarcĂ©rĂ© loin de sa famille durant l’instruction, puis rapprochĂ© de celle-ci dans l’attente de son jugement, avant d’ĂȘtre de nouveau Ă©loignĂ© en cas de condamnation. II.– LA PROPOSITION DE LOI VISE À FAVORISER LE RAPPROCHEMENT FAMILIAL DES DÉTENUS CONDAMNÉS La prĂ©sente proposition de loi vise Ă  permettre aux dĂ©tenus condamnĂ©s d’ĂȘtre incarcĂ©rĂ©s dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire proche de leur famille. Alors que, dans sa version initiale, cette proposition tendait Ă  consacrer un droit au rapprochement familial, la nĂ©cessaire prise en compte des autres exigences et contraintes de la politique pĂ©nitentiaire a conduit votre rapporteur Ă  privilĂ©gier un mĂ©canisme consistant, plus modestement mais plus efficacement, Ă  favoriser le rapprochement familial des condamnĂ©s. A. LA RÉDACTION INITIALE DE LA PROPOSITION DE LOIDans sa rĂ©daction initiale, la prĂ©sente proposition de loi vise Ă  consacrer » le droit » au rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s. Son article unique pose le principe selon lequel les dĂ©tenus condamnĂ©s doivent ĂȘtre incarcĂ©rĂ©s dans l’établissement pĂ©nitentiaire le plus proche de leur lieu de rĂ©sidence au moment de leur arrestation ». Sauf exception, les dĂ©tenus condamnĂ©s devraient ĂȘtre incarcĂ©rĂ©s dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire situĂ© Ă  moins de 200 kilomĂštres de leur lieu de rĂ©sidence au moment de leur arrestation ». Ce critĂšre d’éloignement s’inspire des articles 127 7 et 135-2 8 du code de procĂ©dure pĂ©nale. En cas d’absence de place disponible dans la catĂ©gorie pertinente d’établissement pĂ©nitentiaire – maison centrale ou centre de dĂ©tention –, le droit au rapprochement familial s’exercerait dans un autre type d’établissement, le cas Ă©chĂ©ant dans une maison d’arrĂȘt, dans laquelle pourrait ĂȘtre mis en place un rĂ©gime de sĂ©curitĂ© renforcĂ©e ». B. LES MODIFICATIONS APPORTÉES PAR LA COMMISSION DES LOISLa principale difficultĂ© posĂ©e par la rĂ©daction initiale de la proposition de loi rĂ©side dans la conciliation entre, d’une part, l’objectif de rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s et, d’autre part, les nombreuses autres exigences et contraintes gouvernant l’affectation des dĂ©tenus dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires – sous rĂ©serve du deuxiĂšme alinĂ©a de l’article 717 du code de procĂ©dure pĂ©nale 9, les condamnĂ©s purgent normalement leur peine dans un Ă©tablissement pour peines, qui peut ĂȘtre une maison centrale, un centre de dĂ©tention, un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire spĂ©cialisĂ© pour mineurs, un centre de semi-libertĂ© ou un centre pour peines amĂ©nagĂ©es article D. 70 du mĂȘme code ; – d’autres critĂšres que la proximitĂ© du dĂ©tenu avec sa famille ou son domicile doivent ĂȘtre pris en compte pour dĂ©terminer l’affectation dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire. Le deuxiĂšme alinĂ©a de l’article 717-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale mentionne ainsi la catĂ©gorie pĂ©nale, l’ñge, l’état de santĂ© et la personnalitĂ© des dĂ©tenus ; – les personnes condamnĂ©es pour une infraction pour laquelle le suivi socio-judiciaire est encouru doivent exĂ©cuter leur peine dans des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires permettant d’assurer un suivi mĂ©dical et psychologique adaptĂ© » troisiĂšme alinĂ©a du mĂȘme article ; – les personnes condamnĂ©es bĂ©nĂ©ficient d’un encellulement individuel dans les conditions prĂ©vues Ă  l’article 717-2 du code de procĂ©dure pĂ©nale 10 et Ă  l’article 100 de la loi pĂ©nitentiaire de 2009 11. Par consĂ©quent, l’inscription dans la loi d’un droit inconditionnĂ© au rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s paraĂźt difficilement rĂ©alisable, sauf Ă  ce qu’une telle affirmation demeure lettre morte en pratique. Les rĂšgles pĂ©nitentiaires europĂ©ennes prĂ©voient d’ailleurs que la rĂ©partition des dĂ©tenus doit aussi prendre en considĂ©ration les exigences relatives Ă  la poursuite et aux enquĂȘtes pĂ©nales, Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la sĂ»retĂ©, ainsi que la nĂ©cessitĂ© d’offrir des rĂ©gimes appropriĂ©s Ă  tous les dĂ©tenus » rĂšgle C’est pourquoi, Ă  l’initiative de votre rapporteur, la commission des Lois a modifiĂ© la prĂ©sente proposition de loi, afin de substituer Ă  la rigiditĂ© du mĂ©canisme initial un dispositif plus souple et plus rĂ©aliste. Ainsi, l’article unique de la proposition de loi, tel que modifiĂ© par votre Commission, Ă©lĂšve au niveau lĂ©gislatif la procĂ©dure d’orientation des condamnĂ©s actuellement prĂ©vue aux articles D. 74 et suivants du code de procĂ©dure pĂ©nale et ajoute Ă  cette procĂ©dure un objectif de maintien des liens familiaux, qui doit conduire Ă  ce que les dĂ©tenus condamnĂ©s soient, en principe, incarcĂ©rĂ©s dans l’établissement pĂ©nitentiaire le plus proche de leur domicile. À l’instar de ce que prĂ©voit l’actuel premier alinĂ©a de l’article D. 75 du mĂȘme code, cette procĂ©dure d’orientation serait obligatoire pour les condamnĂ©s majeurs dont le temps d’incarcĂ©ration restant Ă  subir est supĂ©rieur Ă  deux ans et pour les condamnĂ©s mineurs pour lesquels ce temps est supĂ©rieur Ă  trois mois. Cette procĂ©dure permettrait de dĂ©terminer le profil de la personne condamnĂ©e, en fonction notamment de son Ăąge, son sexe, ses antĂ©cĂ©dents, son Ă©tat de santĂ©, son projet d’insertion, sa situation familiale et, le cas Ă©chĂ©ant, son comportement en dĂ©tention. L’administration pĂ©nitentiaire aurait alors l’obligation de proposer Ă  la personne condamnĂ©e une affectation dans l’établissement pĂ©nitentiaire correspondant Ă  son profil qui est le plus proche de son domicile. Cette obligation pourrait cependant ĂȘtre tenue en Ă©chec soit pour des motifs de sĂ©curitĂ© des personnes et des biens », soit en raison du projet d’exĂ©cution de la peine » 12. Pour l’administration pĂ©nitentiaire, l’affectation dans l’établissement le plus proche du domicile ne constituerait, de surcroĂźt, qu’une obligation de moyens, ayant vocation Ă  ĂȘtre satisfaite Ă  chaque fois que c’est possible ». La rĂ©daction retenue s’inspire de celle de la rĂšgle pĂ©nitentiaire europĂ©enne n° prĂ©citĂ©e, selon laquelle les dĂ©tenus doivent ĂȘtre rĂ©partis autant que possible » dans des prisons situĂ©es prĂšs de leur foyer ou de leur centre de rĂ©insertion sociale. Deux autres diffĂ©rences avec la rĂ©daction initiale de la proposition de loi doivent ĂȘtre signalĂ©es – compte tenu du maillage territorial actuel des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires et de la nĂ©cessitĂ© de soumettre chaque dĂ©tenu Ă  un rĂ©gime de sĂ©curitĂ© adaptĂ©, la distance maximale de 200 kilomĂštres entre le lieu d’incarcĂ©ration et le lieu de rĂ©sidence de la personne condamnĂ©e au moment de son arrestation n’a pas Ă©tĂ© reprise dans la rĂ©daction adoptĂ©e par la commission des Lois ; – la rĂ©fĂ©rence au domicile de la personne condamnĂ©e a paru plus pertinente que celle du lieu de rĂ©sidence au moment de l’arrestation, dĂšs lors que plusieurs annĂ©es peuvent s’ĂȘtre Ă©coulĂ©es entre l’arrestation et la condamnation dĂ©finitive. Au total, cette nouvelle rĂ©daction de la proposition loi vise Ă  faire en sorte que le critĂšre de la proximitĂ© du lieu de dĂ©tention des personnes condamnĂ©es avec leur domicile – et, partant, avec leur famille et leurs proches – soit systĂ©matiquement pris en compte par les services de l’administration pĂ©nitentiaire chargĂ©s de l’orientation et de l’affectation des dĂ©tenus. À cet Ă©gard, votre rapporteur signale que la prise en compte des liens familiaux lors de l’affectation initiale d’une personne condamnĂ©e est d’autant plus importante que les juridictions administratives considĂšrent comme des mesures d’ordre intĂ©rieur, en principe non susceptibles de recours, les dĂ©cisions d’affectation consĂ©cutives Ă  une condamnation et les dĂ©cisions de changement d’affectation entre Ă©tablissements de mĂȘme nature 13. * * * DISCUSSION GÉNÉRALE Au cours de sa sĂ©ance du mercredi 11 janvier 2012, la Commission procĂšde Ă  l’examen de la proposition de loi de M. Sauveur Gandolfi-Scheit et plusieurs de ses collĂšgues visant Ă  consacrer le droit au rapprochement familial pour les dĂ©tenus condamnĂ©s n° 2282. AprĂšs l’exposĂ© du rapporteur, une discussion gĂ©nĂ©rale s’engage. M. Dominique Raimbourg. Je souhaiterais aborder un point de procĂ©dure. Lors de l’examen de la loi sur l’exĂ©cution des peines, nous avions dĂ©posĂ© des amendements similaires, mais ils avaient Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s irrecevables au titre de l’article 40 de la Constitution. L’égalitĂ© de traitement imposerait de soumettre cette proposition de loi Ă  la mĂȘme procĂ©dure. Sur le fond, cependant, on ne peut qu’ĂȘtre d’accord avec le principe du regroupement familial, dĂšs lors qu’il ne s’agit pas d’un droit, mais d’une simple possibilitĂ© donnĂ©e Ă  l’administration pĂ©nitentiaire. Il est souhaitable, en effet, de faire en sorte que l’incarcĂ©ration des dĂ©tenus ait lieu dans les meilleures conditions. Il est vrai que la question s’est posĂ©e avec une acuitĂ© particuliĂšre pour les dĂ©tenus corses, dans la mesure oĂč le pĂŽle judiciaire antiterroriste est situĂ© Ă  Paris, mais le problĂšme me semble largement rĂ©glĂ© dĂ©sormais, ces dĂ©tenus ont Ă©tĂ© affectĂ©s dans des prisons corses. Cela Ă©tant, on ne peut qu’approuver le contenu de cette proposition de loi. M. Claude Goasguen. Enfin, cette proposition de loi est examinĂ©e par notre assemblĂ©e ! J’ai participĂ©, il y a au moins dix ans de cela, Ă  une commission d’enquĂȘte sur les prisons dont une des conclusions Ă©tait dĂ©jĂ  la nĂ©cessitĂ© de favoriser le rapprochement des prisonniers avec leur lieu de domicile, en Corse comme dans d’autres dĂ©partements. Cependant, le nouveau titre proposĂ© par le rapporteur me semble suspect. Que signifie favoriser un principe » ? C’est souvent avec de telles formules alambiquĂ©es que les administrations parviennent Ă  dĂ©tourner des rĂšgles qui les gĂȘnent. Mieux vaudrait parler d’une proposition de loi visant Ă  favoriser le rapprochement familial » pour les dĂ©tenus condamnĂ©s. Il ne faudrait pas, en effet, que le choix du titre ait pour effet d’attĂ©nuer la portĂ©e de cette proposition courageuse. M. Dominique Perben. Cette initiative va dans le bon sens, d’autant que des travaux ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans les prisons – en particulier dans les dĂ©partements corses – qui en rendent la mise en Ɠuvre possible. Une chose, en effet, est de poser un principe ; encore faut-il que l’administration pĂ©nitentiaire soit en mesure de l’appliquer dans des conditions de sĂ©curitĂ© satisfaisantes. Je voterai donc sans hĂ©sitation le texte proposĂ© pour l’article unique. En revanche, s’agissant du titre, je suis de l’avis de notre collĂšgue Goasguen. J’imagine que ce changement a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© Ă  notre rapporteur, 
 M. Claude Goasguen. Je le suppose aussi ! M. Dominique Perben. 
mais je prĂ©fĂšre le titre initial. M. GuĂ©nhaĂ«l Huet. La nuit derniĂšre, au cours du dĂ©bat sur l’exĂ©cution des peines, l’opposition a tenu des propos excessifs, nous accusant d’opter pour le tout-carcĂ©ral », de vouloir jeter tout le monde en prison, de mener une politique pĂ©nale fondĂ©e sur la seule rĂ©pression. Cette proposition de loi, venant aprĂšs la loi pĂ©nitentiaire de 2009, est la preuve du contraire nous faisons en sorte d’inclure des Ă©lĂ©ments d’humanitĂ© dans notre procĂ©dure pĂ©nale et de favoriser la rĂ©insertion. Mme Maryse Joissains-Masini. On ne peut pas poser un principe gĂ©nĂ©ral en faveur du rapprochement sans l’assortir de conditions relatives Ă  l’ñge, Ă  l’état de santĂ©, etc. En effet, il n’existe pas nĂ©cessairement un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire adĂ©quat Ă  proximitĂ© du domicile de chaque dĂ©tenu. Cela Ă©tant, l’expression chaque fois que c’est possible » me semble de trop. DĂšs lors que les conditions sont rĂ©unies, il convient d’appliquer la loi. M. Philippe Houillon. Je partage l’avis des prĂ©cĂ©dents orateurs, y compris sur le titre. Le rapporteur ne devrait-il pas retirer l’amendement CL 2 ? M. le prĂ©sident Jean-Luc Warsmann. Il va le rectifier dans le sens souhaitĂ©. La Commission en vient Ă  l’examen de l’article unique de la proposition de loi. EXAMEN DE L’ARTICLE UNIQUE Article unique articles 717-1 AA [nouveau] et 717-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale Rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s Dans sa rĂ©daction initiale, cet article visait Ă  consacrer » un vĂ©ritable droit » au rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s voir la prĂ©sentation de la proposition de loi. À l’initiative de votre rapporteur, la commission des Lois a adoptĂ© une rĂ©daction entiĂšrement nouvelle du prĂ©sent article. Le I consacre au niveau lĂ©gislatif – dans un nouvel article 717-1 AA du code de procĂ©dure pĂ©nale – la procĂ©dure dite d’ orientation » par l’administration pĂ©nitentiaire des personnes condamnĂ©es. Cette procĂ©dure, actuellement prĂ©vue aux articles D. 74 et suivants du code de procĂ©dure pĂ©nale, consiste Ă  dĂ©terminer dans quel Ă©tablissement pĂ©nitentiaire la peine doit ĂȘtre exĂ©cutĂ©e. Le premier alinĂ©a du nouvel article 717-1 AA prĂ©cise le champ d’application de la procĂ©dure d’orientation Ă  l’instar de ce que prĂ©voit actuellement le premier alinĂ©a de l’article D. 75 du mĂȘme code, cette procĂ©dure est obligatoire pour les condamnĂ©s majeurs dont le temps d’incarcĂ©ration restant Ă  subir est supĂ©rieur Ă  deux ans et pour les condamnĂ©s mineurs pour lesquels ce temps est supĂ©rieur Ă  trois mois. Le deuxiĂšme alinĂ©a du nouvel article 717-1 AA Ă©numĂšre les critĂšres que l’administration pĂ©nitentiaire doit prendre en compte pour dĂ©finir le profil » du condamnĂ©, notamment l’ñge, le sexe, les antĂ©cĂ©dents, l’état de santĂ©, le projet d’insertion, la situation familiale et, le cas Ă©chĂ©ant, le comportement en dĂ©tention. Le dernier alinĂ©a du nouvel article 717-1 AA vise Ă  favoriser le maintien des liens familiaux de la personne condamnĂ©e ». À cette fin, l’administration pĂ©nitentiaire propose, chaque fois que c’est possible », une affectation dans l’établissement le plus proche du domicile du condamnĂ© correspondant au profil de ce dernier. Seules peuvent faire obstacle Ă  la mise en Ɠuvre de ces dispositions des considĂ©rations liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens ou au projet d’exĂ©cution de la peine, au sens du premier alinĂ©a de l’article 717-1 du mĂȘme code. Par coordination, le II du prĂ©sent article modifie l’article 717-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale, afin de supprimer les Ă©lĂ©ments y figurant relatifs Ă  l’affectation des personnes condamnĂ©es 14, ceux-ci trouvant dĂ©sormais leur place dans le nouvel article 717-1 AA. * * * La Commission adopte l’amendement CL 1 du rapporteur. L’article unique est ainsi rĂ©digĂ©. Titre La Commission est saisie de l’amendement CL 2 rectifiĂ© du rapporteur. M. le prĂ©sident Jean-Luc Warsmann. L’amendement est ainsi rĂ©digĂ© Substituer aux mots “consacrer le droit au rapprochement familial pour les”, les mots “favoriser le rapprochement familial des”. » La Commission adopte l’amendement. Elle adopte ensuite Ă  l’unanimitĂ© l’ensemble de la proposition de loi modifiĂ©e. * * * En consĂ©quence, la commission des lois constitutionnelles, de la lĂ©gislation et de l’administration gĂ©nĂ©rale de la RĂ©publique vous demande d’adopter la proposition de loi visant Ă  favoriser le rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s, dans le texte figurant dans le document joint au prĂ©sent rapport. TABLEAU COMPARATIF ___ Texte en vigueur ___ Texte de la proposition de loi ___ Texte adoptĂ© par la Commission ___ Proposition de loi visant Ă  consacrer le droit au rapprochement familial pour les dĂ©tenus condamnĂ©s Proposition de loi visant Ă  favoriser le rapprochement familial des dĂ©tenus condamnĂ©s amendement CL2 rectifiĂ© Article unique Article unique I. – AprĂšs l’article 717 du code de procĂ©dure pĂ©nale, il est insĂ©rĂ© un article 717-1 AA ainsi rĂ©digĂ© Les dĂ©tenus condamnĂ©s doivent ĂȘtre incarcĂ©rĂ©s dans l’établissement pĂ©nitentiaire le plus proche de leur lieu de rĂ©sidence au moment de leur arrestation. Art. 717-1-AA. – Pour toutes les personnes condamnĂ©es dont le temps d’incarcĂ©ration restant Ă  subir est supĂ©rieur Ă  deux ans ou, pour les mineurs, supĂ©rieur Ă  trois mois, l’administration pĂ©nitentiaire met en Ɠuvre une procĂ©dure d’orientation. Faute de place disponible en maison centrale, les dĂ©tenus condamnĂ©s doivent ĂȘtre provisoirement incarcĂ©rĂ©s dans le centre de dĂ©tention le plus proche de leur lieu de rĂ©sidence au moment de leur arrestation. Cette procĂ©dure a pour objet de permettre l’affectation de la personne condamnĂ©e dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire correspondant Ă  son profil. À cette fin, l’administration pĂ©nitentiaire constitue un dossier d’orientation comprenant notamment les Ă©lĂ©ments suivants l’ñge, le sexe, les antĂ©cĂ©dents, l’état de santĂ©, le projet d’insertion, la situation familiale et, le cas Ă©chĂ©ant, le comportement en dĂ©tention. Faute de place disponible dans un centre de dĂ©tention, les dĂ©tenus condamnĂ©s doivent ĂȘtre provisoirement incarcĂ©rĂ©s dans la maison d’arrĂȘt la plus proche de leur lieu de rĂ©sidence au moment de leur arrestation. AlinĂ©a supprimĂ© Dans tous les cas, les dĂ©tenus condamnĂ©s doivent ĂȘtre incarcĂ©rĂ©s dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire situĂ© Ă  moins de 200 kilomĂštres de leur lieu de rĂ©sidence au moment de leur arrestation, Ă  moins qu’ils n’en fassent eux-mĂȘmes la demande et que l’administration pĂ©nitentiaire juge ladite demande opportune. En vue de favoriser le maintien des liens familiaux de la personne condamnĂ©e, l’administration pĂ©nitentiaire propose Ă  cette derniĂšre, chaque fois que c’est possible, une affectation dans l’établissement pĂ©nitentiaire correspondant Ă  son profil qui est le plus proche de son domicile. Seules peuvent y faire obstacle des considĂ©rations liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens ou au projet d’exĂ©cution de la peine. » Les dĂ©tenus condamnĂ©s qui ne peuvent ĂȘtre affectĂ©s en maison centrale en raison du prĂ©cĂ©dent alinĂ©a peuvent ĂȘtre soumis Ă  un rĂ©gime de sĂ©curitĂ© renforcĂ©e dans l’établissement pĂ©nitentiaire oĂč ils sont incarcĂ©rĂ©s. AlinĂ©a supprimĂ© Code de procĂ©dure pĂ©nale Art. 717-1. – DĂšs leur accueil dans l’établissement pĂ©nitentiaire et Ă  l’issue d’une pĂ©riode d’observation pluridisciplinaire, les personnes dĂ©tenues font l’objet d’un bilan de personnalitĂ©. Un parcours d’exĂ©cution de la peine est Ă©laborĂ© par le chef d’établissement et le directeur du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation pour les condamnĂ©s, en concertation avec ces derniers, dĂšs que leur condamnation est devenue dĂ©finitive. Le projet initial et ses modifications ultĂ©rieures sont portĂ©s Ă  la connaissance du juge de l’application des peines. La rĂ©partition des condamnĂ©s dans les prisons Ă©tablies pour peines s’effectue compte tenu de leur catĂ©gorie pĂ©nale, de leur Ăąge, de leur Ă©tat de santĂ© et de leur personnalitĂ©. Leur rĂ©gime de dĂ©tention est dĂ©terminĂ© en prenant en compte leur personnalitĂ©, leur santĂ©, leur dangerositĂ© et leurs efforts en matiĂšre de rĂ©insertion sociale. Le placement d’une personne dĂ©tenue sous un rĂ©gime de dĂ©tention plus sĂ©vĂšre ne saurait porter atteinte aux droits visĂ©s Ă  l’article 22 de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009 pĂ©nitentiaire. II. – Le dĂ©but du deuxiĂšme alinĂ©a de l’article 717-1 du mĂȘme code est ainsi rĂ©digĂ© Le rĂ©gime de dĂ©tention des personnes condamnĂ©es est dĂ©terminĂ©... le reste sans changement. » amendement CL1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . AMENDEMENTS EXAMINÉS PAR LA COMMISSION Amendement CL1 prĂ©sentĂ© par M. Gandolfi-Scheit, rapporteur Article unique RĂ©diger ainsi cet article I. – AprĂšs l’article 717 du code de procĂ©dure pĂ©nale, il est insĂ©rĂ© un article 717-1 AA ainsi rĂ©digĂ© Art. 717-1-AA. – Pour toutes les personnes condamnĂ©es dont le temps d’incarcĂ©ration restant Ă  subir est supĂ©rieur Ă  deux ans ou, pour les mineurs, supĂ©rieur Ă  trois mois, l’administration pĂ©nitentiaire met en Ɠuvre une procĂ©dure d’orientation. Cette procĂ©dure a pour objet de permettre l’affectation de la personne condamnĂ©e dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire correspondant Ă  son profil. À cette fin, l’administration pĂ©nitentiaire constitue un dossier d’orientation comprenant notamment les Ă©lĂ©ments suivants l’ñge, le sexe, les antĂ©cĂ©dents, l’état de santĂ©, le projet d’insertion, la situation familiale et, le cas Ă©chĂ©ant, le comportement en dĂ©tention. En vue de favoriser le maintien des liens familiaux de la personne condamnĂ©e, l’administration pĂ©nitentiaire propose Ă  cette derniĂšre, chaque fois que c’est possible, une affectation dans l’établissement pĂ©nitentiaire correspondant Ă  son profil qui est le plus proche de son domicile. Seules peuvent y faire obstacle des considĂ©rations liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens ou au projet d’exĂ©cution de la peine. » II. – Le dĂ©but du deuxiĂšme alinĂ©a de l’article 717-1 du mĂȘme code est ainsi rĂ©digĂ© Le rĂ©gime de dĂ©tention des personnes condamnĂ©es est dĂ©terminĂ©... le reste sans changement. » Amendement CL2 prĂ©sentĂ© par M. Gandolfi-Scheit, rapporteur Titre Substituer aux mots consacrer le droit au rapprochement familial pour les », les mots favoriser le principe de rapprochement familial des ».© AssemblĂ©e nationale 1 RĂšgle figurant dans la recommandation du ComitĂ© des ministres aux États membres sur les rĂšgles pĂ©nitentiaires europĂ©ennes du 11 janvier Toute personne a droit au respect de sa vie privĂ©e et familiale, de son domicile et de sa ne peut y avoir ingĂ©rence d’une autoritĂ© publique dans l’exercice de ce droit que pour autant que cette ingĂ©rence est prĂ©vue par la loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique, est nĂ©cessaire Ă  la sĂ©curitĂ© nationale, Ă  la sĂ»retĂ© publique, au bien-ĂȘtre Ă©conomique du pays, Ă  la dĂ©fense de l’ordre et Ă  la prĂ©vention des infractions pĂ©nales, Ă  la protection de la santĂ© ou de la morale, ou Ă  la protection des droits et libertĂ©s d’autrui. » 3 Recommandation du ComitĂ© des ministres aux États membres sur les rĂšgles pĂ©nitentiaires europĂ©ennes du 11 janvier RĂ©sultant du dĂ©cret n° 2010-1634 du 23 dĂ©cembre 2010 portant application de la loi pĂ©nitentiaire et modifiant le code de procĂ©dure pĂ©nale deuxiĂšme partie dĂ©crets en Conseil d’État. 5 Les autoritĂ©s compĂ©tentes en matiĂšre d’affectation des condamnĂ©s sont fixĂ©es aux articles D. 80 et suivants du code de procĂ©dure pĂ©nale. 6 La distinction entre condamnĂ©s et prĂ©venus est explicitĂ©e Ă  l’article D. 50 du code de procĂ©dure pĂ©nale Sont dĂ©signĂ©s par le mot condamnĂ©s, uniquement les condamnĂ©s ayant fait l’objet d’une dĂ©cision ayant acquis le caractĂšre dĂ©finitif .... Sont indistinctement dĂ©signĂ©s par le mot prĂ©venus, tous les dĂ©tenus qui sont sous le coup de poursuites pĂ©nales et n’ont pas fait l’objet d’une condamnation dĂ©finitive ... c’est-Ă -dire aussi bien les personnes mises en examen, les prĂ©venus, et les accusĂ©s, que les condamnĂ©s ayant formĂ© opposition, appel ou pourvoi ». 7 Si la personne recherchĂ©e en vertu d’un mandat d’amener est trouvĂ©e Ă  plus de 200 kilomĂštres du siĂšge du juge d’instruction qui a dĂ©livrĂ© le mandat, et qu’il n’est pas possible de la conduire dans le dĂ©lai de vingt-quatre heures devant ce magistrat, elle est conduite devant le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention du lieu de l’arrestation ».8 Dont le dĂ©but du cinquiĂšme alinĂ©a dispose Si la personne [faisant l’objet d’un mandat d’arrĂȘt] a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e Ă  plus de 200 kilomĂštres du siĂšge de la juridiction de jugement et qu’il n’est pas possible de la conduire dans le dĂ©lai de vingt-quatre heures devant le procureur de la RĂ©publique mentionnĂ© au troisiĂšme alinĂ©a, elle est conduite devant le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention du lieu de son arrestation, qui vĂ©rifie son identitĂ©, lui notifie le mandat et reçoit ses Ă©ventuelles dĂ©clarations aprĂšs l’avoir avertie qu’elle est libre de ne pas en faire ... ». 9 Les condamnĂ©s Ă  l’emprisonnement d’une durĂ©e infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  deux ans peuvent ..., Ă  titre exceptionnel, ĂȘtre maintenus en maison d’arrĂȘt et incarcĂ©rĂ©s, dans ce cas, dans un quartier distinct, lorsque des conditions tenant Ă  la prĂ©paration de leur libĂ©ration, leur situation familiale ou leur personnalitĂ© le justifient. Peuvent Ă©galement, dans les mĂȘmes conditions, ĂȘtre affectĂ©s, Ă  titre exceptionnel, en maison d’arrĂȘt, les condamnĂ©s auxquels il reste Ă  subir une peine d’une durĂ©e infĂ©rieure Ă  un an. Toute personne condamnĂ©e dĂ©tenue en maison d’arrĂȘt Ă  laquelle il reste Ă  subir une peine d’une durĂ©e supĂ©rieure Ă  deux ans peut, Ă  sa demande, obtenir son transfĂšrement dans un Ă©tablissement pour peines dans un dĂ©lai de neuf mois Ă  compter du jour oĂč sa condamnation est devenue dĂ©finitive. Cependant, elle peut ĂȘtre maintenue en maison d’arrĂȘt lorsqu’elle bĂ©nĂ©ficie d’un amĂ©nagement de peine ou est susceptible d’en bĂ©nĂ©ficier rapidement ». 10 Les condamnĂ©s sont soumis dans les maisons d’arrĂȘt Ă  l'emprisonnement individuel du jour et de nuit, et dans les Ă©tablissements pour peines, Ă  l’isolement de nuit seulement, aprĂšs avoir subi Ă©ventuellement une pĂ©riode d’observation en ne peut ĂȘtre dĂ©rogĂ© Ă  ce principe que si les intĂ©ressĂ©s en font la demande ou si leur personnalitĂ© justifie que, dans leur intĂ©rĂȘt, ils ne soient pas laissĂ©s seuls, ou en raison des nĂ©cessitĂ©s d’organisation du travail. » 11 Dans la limite de cinq ans Ă  compter de la publication de la prĂ©sente loi, il peut ĂȘtre dĂ©rogĂ© au placement en cellule individuelle dans les maisons d’arrĂȘt au motif tirĂ© de ce que la distribution intĂ©rieure des locaux ou le nombre de personnes dĂ©tenues prĂ©sentes ne permet pas son la personne condamnĂ©e ou, sous rĂ©serve de l’accord du magistrat chargĂ© de l’information, la personne prĂ©venue peut demander son transfert dans la maison d’arrĂȘt la plus proche permettant un placement en cellule individuelle. »12 GĂ©nĂ©ralisĂ© depuis 2000 dans les Ă©tablissements pour peines, le projet d’exĂ©cution de la peine vise Ă  mieux impliquer le condamnĂ© dans l’exĂ©cution de sa peine, Ă  amĂ©liorer la connaissance du dĂ©tenu et Ă  favoriser l’individualisation administrative et judiciaire de la peine. Depuis la loi pĂ©nitentiaire de 2009, cette dĂ©marche est dĂ©sormais consacrĂ©e au premier alinĂ©a de l’article 717-1 du code de procĂ©dure pĂ©nale DĂšs leur accueil dans l’établissement pĂ©nitentiaire et Ă  l’issue d'une pĂ©riode d'observation pluridisciplinaire, les personnes dĂ©tenues font l’objet d’un bilan de personnalitĂ©. Un parcours d’exĂ©cution de la peine est Ă©laborĂ© par le chef d’établissement et le directeur du service pĂ©nitentiaire d’insertion et de probation pour les condamnĂ©s, en concertation avec ces derniers, dĂšs que leur condamnation est devenue dĂ©finitive. Le projet initial et ses modifications ultĂ©rieures sont portĂ©s Ă  la connaissance du juge de l’application des peines ».13 Conseil d’État, AssemblĂ©e, 14 dĂ©cembre 2007, n° 290730 eu Ă©gard Ă  sa nature et Ă  l’importance de ses effets sur la situation des dĂ©tenus, une dĂ©cision de changement d’affectation d’une maison centrale, Ă©tablissement pour peines, Ă  une maison d’arrĂȘt constitue un acte administratif susceptible de faire l’objet d’un recours pour excĂšs de pouvoir et non une mesure d’ordre intĂ©rieur ; ... il en va autrement des dĂ©cisions d’affectation consĂ©cutives Ă  une condamnation, des dĂ©cisions de changement d’affectation d’une maison d’arrĂȘt Ă  un Ă©tablissement pour peines ainsi que des dĂ©cisions de changement d’affectation entre Ă©tablissements de mĂȘme nature, sous rĂ©serve que ne soient pas en cause des libertĂ©s et des droits fondamentaux des dĂ©tenus ».14 La rĂ©partition des condamnĂ©s dans les prisons Ă©tablies pour peines s’effectue compte tenu de leur catĂ©gorie pĂ©nale, de leur Ăąge, de leur Ă©tat de santĂ© et de leur personnalitĂ©. » premiĂšre phrase du deuxiĂšme alinĂ©a. tZXx.
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